Faute de preuve, le tribunal correctionnel de Dax a relaxé le 11 juillet la société Herta, huit ans après la mort de Lilian, un garçon de presque 3 ans étouffé avec un bout de saucisse knack, dans un camping des Landes.
La société Herta, qui commercialise notamment les « Knacki », a été relaxée conformément aux réquisitions du parquet à l’audience du 20 juin dernier.
En l’« absence d’enquête pénale » au moment du drame, « en l’absence de constatations matérielles et d’autopsies », « aucun élément constitutif de l’homicide involontaire ne peut être caractérisé », a justifié le tribunal dans ses motivations lues à l’audience.
« Aucun manquement à une règle de sécurité ni faute d’imprudence », « ni lien de causalité » avec la mort du petit Lilian « ne peut donc être reproché à la société », a poursuivi la présidente du tribunal Laure Vuitton.
Une relaxe « fondée sur la forme et non le fond »
Poursuivie pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », la société Herta a toujours réfuté la dangerosité de ses knacks, tout en faisant valoir que subsistait un doute sur la marque de saucisse ingérée ce jour-là par le petit Lilian, faute de preuve matérielle.
Me Philippe Courtois, l’avocat des parents de Lilian, Florence et Vincent Lerbey, absents au délibéré, a regretté une relaxe « fondée sur la forme et non le fond ». « Le tribunal n’a pas pu se prononcer sur l’absence d’informations données au consommateur sur les risques d’étouffement des jeunes enfants », a-t-il notamment déploré. « Le tribunal justifie sa relaxe non par l’absence de preuve de la dangerosité du produit mais par la non réalisation d’une enquête préliminaire », a rajouté Me Courtois.
Le garçonnet alors âgé de 2 ans et 11 mois, est mort le 11 août 2014 dans un camping de Messanges, sur la côte landaise, où sa famille bordelaise séjournait en mobil-home.
Après quelques bouchées d’un repas composé de haricots verts et saucisses coupées en rondelles – des knacks Herta selon sa famille – Lilian s’était étouffé et n’avait pu être ranimé par les secours malgré l’intervention immédiate d’une amie infirmière anesthésiste et de nombreuses manœuvres : méthode de Heimlich, tapes dans le dos, suspension par les pieds.
L’euro symbolique rejetée
A l’époque, seule une « recommandation pour les plus jeunes » de couper en « tout petits morceaux » était indiquée sur les paquets. Pas suffisamment « clair » et « explicite » pour la famille dont le combat a permis depuis 2015 d’insérer une nouvelle mention avec logo d’alerte au dos des emballages : « Pour les enfants de moins de 4 ans, couper la saucisse dans le sens de la longueur puis en tout petits morceaux afin de prévenir les risques d’étouffement ».
Les parents de Lilian avaient par la suite porté plainte en 2017 contre Herta, demandant l’euro symbolique pour éviter que le drame ne se reproduise, ont vu leur demande d’un euro symbolique rejetée.
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