Mercredi 23 novembre, le tribunal correctionnel de Nancy a condamné à un an d’emprisonnement avec sursis les trois soignantes de l’hôpital du CHRU jugées pour homicide involontaire après la mort en 2015 de Timéo âgé de quatre ans, survenue à la suite d’une probable surdose médicamenteuse.
« Ce qui est frappant dans ce dossier, c’est que personne n’assume, ni ne regrette ce qui s’est passé et tout le monde se renvoie la balle », a regretté le procureur dans ses réquisitions, en attribuant un « niveau égal de responsabilité » aux trois femmes, aux casiers judiciaires vierges, qu’il a pris soin de détailler.
D’abord la cardiologue pédiatrique, qui avait prescrit la colchicine, un anti-inflammatoire pour soulager l’enfant, au terme de trois semaines d’errance thérapeutique : « Elle a fait preuve d’imprudence en se contentant d’un avis oral, en n’attirant pas l’attention sur la dangerosité du médicament prescrit », a estimé le procureur.
Concernant la cheffe de clinique à qui un défaut d’encadrement de l’interne chargé du garçonnet était reproché, « elle n’a pas vérifié la prescription », a-t-il rappelé.
Enfin, il a reproché sa « négligence » à l’infirmière qui en bout de chaîne a écrasé les huit comprimés et les a administrés au petit garçon, sans questionner son geste.
Une erreur fatale
Absente à l’audience, en dépit d’une citation, la jeune interne chargée du suivi de l’enfant pendant son hospitalisation, avait obtenu le statut de témoin assisté au cours de l’instruction.
Au printemps 2015, le petit garçon de quatre ans avait été admis au CHRU de Nancy en Meuthe-et-Moselle pour des douleurs aux jambes, après avoir chuté d’une moto sur laquelle son père le transportait.
Une erreur de prescription dans la colchicine aboutira à l’administration, deux jours consécutifs, de 16 fois la posologie requise pour un si jeune patient, et entraînera sa mort, d’après les expertises judiciaires.
Amende de 50.000 euros requise contre l’hôpital
Une amende de 50.000 euros a été requise contre le CHRU qui comparaissait comme personne morale, pour la désorganisation de son service de médecine infantile et de sa pharmacie.
Comme la veille, une trentaine de proches de la famille avaient pris place dans la salle d’audience, arborant des T-shirts à l’effigie de l’enfant. La mère de Timéo n’a pas lâché un portrait de son fils, pris avec son grand-père peu de temps avant sa mort, où l’enfant fait un V de la victoire avec ses doigts.
Au terme des plaidoiries de la défense, le jugement a été mis en délibéré au 16 décembre.
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