Arrivée à Savigny-sur-Orge en 1996, cette famille a connu diverses adresses avant d’être expulsée du dernier logement qu’elle occupait en avril 2017 pour cause de loyers impayés.
Expulsée du logement qu’elle occupait à Savigny-sur-Orge en avril 2017, une famille vit désormais dans les bois. Michel, Marie-Josée et quatre de leurs six enfants ont élu domicile dans un recoin du Parc des Châteaux, à proximité de la rivière de l’Orge.
Un campement de fortune constitué d’une large bâche fixée par des cordelettes et des bâtons. Le sol de la cahutte située « en zone inondable » est jonché de copeaux de bois, pour éviter que la boue ne s’installe précise Michel aux journalistes du Parisien.
« Deux de nos enfants, âgés de 20 et 24 ans, dorment dans la tente d’à côté, et nos deux derniers [âgés de 8 et 13 ans, selon les journalistes du quotidien francilien] sont hébergés de temps à autre chez une amie », raconte le père de famille.
Arrivés à Savigny-sur-Orge en 1996, le couple emménage dans un petit studio et changera plusieurs fois d’adresse avant d’atterrir rue Parmentier.
« Ce logement était insalubre : les prises gelaient l’hiver, les fenêtres étaient cassées… et on payait un loyer surévalué. C’était un marchand de sommeil », confie Michel.
Expulsée pour cause de loyers impayés, la famille entame alors une longue errance qui la mène dans différents parcs de l’Essonne.
« On est passés par celui du Port-aux-Cerises à Draveil, puis celui du Château, côté Morsang. On dort côté Savigny depuis sept mois », confie Marie-Josée.
« Pour faire nos besoins, on se rend parfois au Carrefour », poursuit son époux.
Si un poêle à bois permet tant bien que mal de chauffer la tente à la nuit tombée, l’arrivée de l’hiver n’en finit pas d’inquiéter Michel : « La nuit, il fait 3 degrés. Ce sont juste les premières fraîcheurs, le pire est à venir. »
Une famille de Savigny-sur-Orge vit dans les bois après son expulsion #Essonne https://t.co/sNEJd7Czgt #Rediff
— Le Parisien | 91 (@LeParisien_91) November 28, 2019
« Quelqu’un nous apporte le café tous les matins »
Confronté au dénuement, le couple se sent abandonné par les pouvoirs publics, notamment la mairie de Savigny où leurs enfants ont effectué leur scolarité.
La famille peut néanmoins compter sur la solidarité de certains voisins qui n’hésitent pas à lui apporter de la nourriture, du matériel pour le campement ou des vêtements. « Quelqu’un nous apporte le café tous les matins », se réjouit Michel.
Élu d’opposition (groupe Nouvel élan pour Savigny) à Savigny-sur-Orge et candidat aux futures élections municipales, Éric Blanchaud veut mettre à la disposition de la famille un pavillon récemment acquis par la mairie.
« Un bail précaire permettrait de loger cette famille pendant l’hiver », souligne l’élu.
Contactée par les journalistes du Parisien, la municipalité de Savigny-sur-Orge assure que la mesure proposée par M. Blanchaud ne peut pas être mise en œuvre du jour au lendemain car elle requiert une « qualification juridique ».
« En cas de situation d’extrême urgence, comme des incendies ou des cataclysmes, nous disposons d’une convention avec des hôtels sociaux. Dès qu’il en a été informé en septembre, notre Centre communal d’action sociale (CCAS) a prévenu la cellule départementale compétente en matière de travail social auprès des familles. Cette compétence n’est pas communale », indique la mairie.
Si les dettes de la famille ont été épongées il y a quelques semaines, Michel et Marie-Josée ne travaillent pas et ne disposent d’aucun revenu stable qui leur permettrait d’obtenir un logement.
« J’ai été déménageur, jardinier, mais je n’ai jamais eu de travail fixe », confie le père de famille. Même situation pour son épouse qui n’a connu que « le conditionnement en usine ».
« Vous me voyez demander un travail alors que je prends une douche par semaine ? » conclut Michel.
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