L’économie des États-Unis, le plus important partenaire commercial du Canada, et l’économie mondiale en général sont en croissance constante, ayant évité des soubresauts majeurs depuis la dernière récession qui s’est terminée en 2009.
Une autre chose qui est constante est l’inconstance des indicateurs économiques. Ce portrait mitigé, qui n’est ni vraiment positif ni vraiment négatif, s’applique à l’ensemble de la planète.
Regardons les marchés internationaux.
États-Unis : très bien, sauf au niveau de l’automobile et du détail
Malgré les critiques méritées envers le taux de chômage officiel – soit qu’il ne reflète pas le nombre de gens qui travaillent à temps partiel ou qui ne cherchent plus un emploi – il est maintenant plus bas qu’avant la dernière récession.
L’inflation est modérée en 2017, se tenant entre 1,6 % et 2,7 %, le facteur le plus important étant les loyers. Les prix de certains biens durables sont à la baisse, mais le pouvoir des consommateurs augmente. « Il y a une déflation notable chez certains biens de consommation, c’est bon pour les consommateurs s’ils ont de l’argent en trop ou de l’espace pour ranger leurs nouvelles acquisitions », indique la firme TS Lombard dans un rapport.
Autre point positif : les grossistes vont bien. « Les ventes et les inventaires ont augmenté encore en juillet, avec les ventes augmentant plus rapidement. Nous voyons l’effet positif sur la circulation des biens en observant les conteneurs transportés par rail. Ils sont bien en avant sur l’année dernière et un peu en avant sur 2015 également », indique Lombard. « Les données sur les ventes en gros fournissent un bon indice d’expansion économique continue », ajoute la firme, qui exclut cependant le secteur automobile qui est plus problématique.
Même le secteur du détail en difficulté a bien fait en juillet, alors que les ventes ont augmenté de 0,6 %. Mais voici où le problème commence. Une hausse est survenue dans les ventes automobiles, avec des incitatifs records comme des rabais et des prêts à taux faible, mais cela ne pourrait durer longtemps.
Même si les ventes au détail ont connu un mois relativement fort en juillet, l’industrie est encore en piètre état, avec un nombre record de fermetures, de faillites et de mises à pied.
Parmi les faillites importantes, on constate RadioShack (pour la deuxième fois depuis 2015) et The Limited. Selon une analyse de la banque d’investissement Crédit Suisse, il pourrait y avoir jusqu’à 8640 fermetures de magasins d’ici la fin de l’année.
La franchise d’Ed Stack, pdg de Dick’s Sporting Goods, n’était pas trop surprenante lorsqu’il a révélé à des analystes que « dans la vente au détail et dans cette industrie, il y a beaucoup de gens actuellement en mode panique ».
Reste du monde : généralement positif
Le reste du monde offre un portrait semblable, outre le Japon qui n’a pas vraiment affecté positivement ou négativement la croissance mondiale depuis les deux dernières décennies.
La croissance en zone euro pourrait aussi être plus grande que le 0,6 % du deuxième trimestre, mais les pays ayant traversé des crises – comme l’Espagne et la Grèce – ont bien fait, avec des croissances respectives de 0,9 et 0,4 %.
« On voudrait toujours voir davantage, mais [l’Espagne] a effectué plus de réformes structurelles que n’importe quel autre pays européen depuis la grande crise financière et elle en récolte les fruits », affirme l’économiste en chef de Citigroup, Willem Buiter.
Selon lui, le risque principal au rétablissement de la zone euro se trouve dans le système bancaire des pays plus forts, alors qu’ils n’ont pas été nettoyés après la crise.
« Le reste de l’Europe tente encore de faire le ménage dans ses états financiers. Regardez l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche : ces pays ont encore des problèmes majeurs dans le secteur bancaire. Selon certaines estimations, il y a mille milliards d’euros de prêts non performants dans les états financiers des banques de la zone euro, et ce, neuf ans après la grande crise financière. »
Le deuxième risque le plus important vient de la récente force de l’euro, qui a gagné 12 points sur le dollar américain cette année.
Les exportations de la zone euro ont atteint le record de 205 milliards d’euros en mars dernier, mais cette performance n’est pas durable si l’euro demeure fort face aux partenaires commerciaux, particulièrement la Chine qui importe beaucoup de produits à haute valeur ajoutée.
« Si l’euro continue sa montée, la reprise économique de l’UE court un risque », a écrit l’économiste Daniel Lacalle dans un article du 17 août, publié par Epoch Times.
Les marchés émergents profitent jusqu’à maintenant d’un dollar américain plus faible et leur croissance dans le deuxième trimestre s’établit de 5 % pour l’Indonésie à 1 % pour le Brésil et l’Argentine.
« Fondamentalement, la faiblesse du dollar est un stimulant pour la croissance mondiale et l’inflation », indique la firme Oxford Economics dans une note à ses clients. Plus il est facile pour les pays en développement de mettre la main sur des dollars, plus ils peuvent participer au commerce international.
Chine : facteur de risque majeur
La Chine est la deuxième économie mondiale et un moteur de croissance globale.
Bien que la Chine soutire la croissance au reste du monde à travers un surplus commercial, ce surplus est jusqu’à maintenant plus petit en 2017 qu’il ne l’était en 2016 à la même période.
En raison d’une bulle immobilière à nouveau majorée, les importations ont augmenté plus vite que les exportations, ce qui a profité au reste du monde. « L’immense boom immobilier a des effets secondaires puissants en générant une demande pour des matériaux de construction, de finition et de décoration », écrit James Nolt, agrégé supérieur du World Policy Institute.
Le reste de l’économie chinoise a également bien fait. « Ce trimestre a été un scénario idéal pour l’économie chinoise. Nous critiquons la Chine quand les choses vont moins bien qu’elle ne l’admet, mais cette fois c’est bien ou même un peu mieux dans certains domaines. C’est exactement ce que le gouvernement chinois voulait accomplir à ce moment-ci de l’année », a déclaré à Epoch Times en juillet dernier Leland Millar, président de la firme de recherche China Beige Book.
Toutefois, M. Miller affirme que le marché ne devrait pas trop faire confiance au taux de croissance de 6,9 % dans le deuxième trimestre.
Lorsque le boom immobilier alimenté par le crédit prendra fin, il y aura des conséquences pour le reste du monde qui a profité des exportations. Cette année, les autorités chinoises se sont également montrées déterminées à freiner la croissance excessive des prix par la réglementation.
« Il y a maintenant des signes que l’immobilier ralentit en réponse à la réglementation. Cela pourrait affecter les importations chinoises et les prix globaux des marchandises, empêtrant la reprise cyclique globale. Un regard vers le cycle des prix immobiliers chinois suggère qu’une croissance pourrait rapidement reculer », indique Oxford Economics dans un rapport.
Alors que les prix se maintiennent jusqu’à maintenant, les prix des espaces résidentiels vendus dans les trois derniers mois ont chuté de 27 % en juillet dans les villes du premier tiers.
« L’activité a diminué partout, avec un ralentissement particulièrement prononcé dans le secteur immobilier », indique un rapport de TS Lombard.
Toutefois, TS Lombard ne croit pas que ce sera un problème majeur. Le secteur manufacturier va bien et les exportations devraient amortir les répercussions sur la croissance, pourvu que le reste du monde, particulièrement les États-Unis, conserve sa trajectoire actuelle.
Donc, la Chine dépend de l’économie mondiale et l’économie mondiale dépend de la Chine. Aucun problème si la croissance se maintient partout.
Version originale : The state of the global economy
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