Le sénateur Michael Bennet (Parti démocrate‑Colorado) a exhorté à Apple et Google de retirer TikTok de leurs app stores respectifs. Selon lui, aucune entreprise soumise aux « diktats » du Parti communiste chinois (PCC) ne devrait avoir un accès aussi large au public américain ou récolter ses données.
Michael Bennet a lancé cet appel dans une lettre adressée le 1er février à Sundar Pichai, PDG de la société mère de Google, Alphabet, et à Tim Cook, PDG d’Apple.
TikTok pose un problème unique car la loi chinoise oblige ByteDance, sa société mère basée à Pékin, à « soutenir, aider et coopérer avec les services de renseignement de l’État », écrit le sénateur.
« L’exigence de Pékin soulève le risque évident que le Parti communiste chinois (PCC) puisse utiliser TikTok comme une arme contre les États‑Unis, notamment en forçant ByteDance à remettre les données sensibles des Américains ou à manipuler le contenu que les Américains reçoivent pour promouvoir les intérêts de la Chine. »
« Aucune entreprise soumise aux diktats du PCC (Parti communiste chinois) ne devrait avoir le pouvoir d’accumuler des données aussi importantes sur le peuple américain ou être en charge du contenu destiné à près d’un tiers de notre population. »
« Compte tenu de ces risques, je vous demande instamment de retirer TikTok de vos app stores respectifs immédiatement. »
Epoch Times a contacté Apple, Google et TikTok pour une demande de commentaire.
TikTok nie régulièrement toute allégeance au PCC.
Avec cet appel, le sénateur Bennet se range aux côtés de nombreux républicains qui cherchent à limiter la portée de TikTok aux États‑Unis.
Une « porte dérobée dans la vie des Américains »
Le sénateur Josh Hawley (Parti républicain‑Missouri) a récemment présenté un projet de loi visant à interdire TikTok aux États‑Unis. Selon lui, l’application donne au régime un moyen de violer la vie privée des Américains.
« TikTok est la porte dérobée de la Chine dans la vie des Américains », a‑t‑il déclaré sur les médias sociaux. « C’est une menace pour la vie privée de nos enfants ainsi que pour leur santé mentale. »
« Le mois dernier, le Congrès l’a interdit sur tous les appareils gouvernementaux. Maintenant, je vais introduire une législation pour l’interdire à l’échelle nationale. »
TikTok s’oppose à cette initiative. Selon la plateforme, une interdiction de l’application ne résoudra pas les préoccupations du sénateur Hawley.
« L’appel du sénateur Hawley pour une interdiction totale de TikTok adopte une approche fragmentaire de la sécurité nationale et une approche fragmentaire des grandes questions de l’industrie comme la sécurité des données, la vie privée et les préjudices en ligne », a commenté par courriel un porte‑parole de TikTok pour Epoch Times.
Lors d’une audition devant la commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales en septembre 2022, Vanessa Pappas, PDG de TikTok, a dû faire face à des questions difficiles de la part des parlementaires sur les liens entre l’application et le PCC.
Le sénateur Hawley a cité un article de Forbes indiquant qu’environ 300 employés actuels de TikTok ou de ByteDance étaient des membres des médias d’État chinois.
« Y a‑t‑il des membres du Parti communiste chinois employés par TikTok ou ByteDance, ou non ? » a‑t‑il demandé.
Vanessa Pappas a répondu qu’aucune personne « en charge des décisions stratégiques sur cette plateforme » n’était membre du PCC. Elle a cependant ajouté que l’entreprise ne vérifiait pas les affiliations politiques de ses employés.
« Votre entreprise a beaucoup de choses à cacher. Vous êtes un cauchemar ambulant en matière de sécurité, et pour chaque Américain qui utilise cette application, je suis inquiet », répondait le sénateur Hawley à l’époque.
Vanessa Pappas a également déclaré que les employés de ByteDance, la société mère de TikTok, basée en Chine, pouvaient accéder aux données des utilisateurs américains.
TikTok dans le collimateur
En décembre, le Sénat a voté à l’unanimité en faveur d’une loi qui interdirait TikTok sur les téléphones et appareils gouvernementaux. Le « No TikTok on Government Devices Act » a été inclus comme disposition dans le projet de loi omnibus sur les dépenses.
La législation exige que l’Office of Management and Budget interdise TikTok sur les appareils et réseaux gouvernementaux d’ici le 27 février. Elle interdit également toute transaction avec ByteDance, la société mère de TikTok, et exige du directeur du renseignement national qu’il fasse rapport sur la manière dont le régime chinois utilise l’application pour « surveiller ou manipuler » le public américain.
Dans une lettre adressée le 27 janvier à Shalanda Young, directrice de l’Office of Management and Budget (pdf), le sénateur Hawley a exhorté l’administration Biden à mettre en œuvre l’interdiction « rapidement ».
Les forces armées américaines ont interdit TikTok sur les appareils militaires et, dans la Chambre des représentant (désormais contrôlée par les républicains), la commission des affaires étrangères prévoit de tenir un vote ce mois‑ci sur un projet de loi visant à bloquer l’utilisation de TikTok aux États‑Unis.
TikTok a gagné en popularité aux États‑Unis en 2017 après que ByteDance a acquis la société de médias sociaux Musical.ly, détenue par des Chinois, et a jumelé son bureau de Santa Monica avec TikTok.
En 2020, le président de l’époque, Donald Trump, a cherché à empêcher les nouveaux utilisateurs de télécharger TikTok et à interdire d’autres transactions qui auraient empêché l’utilisation de TikTok aux États‑Unis. Cette démarche a toutefois été rejetée par les tribunaux.
Ces derniers mois, plus de la moitié des États américains ont interdit l’utilisation de TikTok sur les appareils gouvernementaux, le Maine étant le dernier en date à se joindre à cette interdiction.
ByteDance a déclaré que le régime chinois ne pouvait pas accéder aux données personnelles des citoyens américains ni manipuler le contenu de l’application.
Le directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, doit se présenter devant la commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants en mars.
Andrew Thornebrooke et Reuters ont contribué à cet article.
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