Les autorités des États‑Unis reconsidèrent les contrats passés avec une entreprise dont le PDG a été arrêté la semaine dernière pour avoir illégalement stocké les données personnelles des employés électoraux sur des serveurs installés en Chine.
Eugene Yu a été arrêté le 5 octobre près de Lansing, dans le Michigan – où se trouve sa société Konnech – pour vol de données, suite à une plainte déposée par le procureur du comté de Los Angeles, George Gascon. Selon le cabinet du procureur, le stockage de ces données à l’étranger constitue une violation de son contrat avec le comté.
Depuis Détroit et le comté de Fairfax en Virginie ont rompu leur contrat avec Konnech.
Cependant, le conseil électoral du comté de DeKalb, en Géorgie, a voté le 10 octobre pour poursuivre son contrat avec Konnech.
Les deux membres démocrates, ainsi que le membre extraordinaire nommé par un juge, ont d’abord voté pour ne pas rompre le contrat, puis pour exiger que les données en question soient conservées uniquement sur les serveurs du comté. Les deux membres républicains ont voté contre.
Le directeur informatique du comté a assuré au conseil que les données utilisées par les logiciels professionnels Microsoft Azure, comme de nombreux autres systèmes du comté, seraient sécurisées.
Le conseil n’a pas abordé les inquiétudes plus larges soulevées par la présidente du Parti républicain du comté, Marci McCarthy, qui ont été présentées dans une lettre lue pendant la session de commentaires publics prévue lors de la réunion.
« Je crains fort que notre compte actif puisse être désactivé en un instant, et ce pendant les 19 jours de vote anticipé ou le jour du scrutin, ce qui pourrait perturber nos opérations électorales. Nous n’aurions aucun avertissement préalable et aucun recours », a déclaré Mme McCarthy.
« Nous en arrivons à la question fondamentale de savoir qui va payer les factures et quels employés vont continuer à travailler alors que l’entreprise est dans la tourmente », a déclaré Mme McCarthy. « Que se passera‑t‑il si Konnech ne peut pas payer ses frais d’hébergement sur le cloud ? Quand ils ne pourront plus payer les employés ? »
Le comté s’expose également à une responsabilité financière si un travailleur ayant subi un préjudice du fait d’une violation des données personnelles décide de le poursuivre en justice, a‑t‑elle ajouté.
La présidente Dele Lowman Smith, démocrate, a minimisé les problèmes de confidentialité, notant que seuls les noms, adresses et numéros de téléphone des travailleurs électoraux avaient été stockés par Konnech.
« Toutes les personnes qui ont pris la parole lors des commentaires publics ont donné leur adresse publiquement. C’est la pratique de ce conseil et de presque tous les autres conseils publics », a déclaré Mme Smith.
Néanmoins, uns des intervenants publics a estimé que le dommage était concret.
« Quatre‑vingt‑quinze pour cent de ce type de fraude est commis en utilisant ce type de données – nom, adresse, adresse électronique et numéro de téléphone », a déclaré Jenine Milum, candidate républicaine à la Chambre des représentants, qui travaille dans le domaine de la fraude à la consommation.
D’autres membres du public ont exprimé leur crainte que leurs données, en tant que volontaires électoraux, ne soient compromises.
Une personne a expliqué qu’elle s’abstenait d’utiliser les médias sociaux et qu’elle refusait de communiquer au comté ses coordonnées bancaires afin de pouvoir bénéficier du virement automatique de son salaire, et ce pour des raisons de confidentialité.
True The Vote, un collectif engagé à défendre l’intégrité des élections, s’est attribué le mérite d’avoir révélé les liens entre Konnech et la Chine. Le cabinet du procureur du comté de Los Angeles doit encore le confirmer.
Dans un courriel adressé à Epoch Times le 7 octobre, le cabinet a indiqué vouloir reporter ses commentaires quant à la manière dont il avait déterminé l’utilisation de serveurs chinois par Konnech et la mise en accusation de M. Yu.
M. Yu est né en Chine. Il a immigré aux États‑Unis en 1986 et a acquis la nationalité américaine.
Un procureur du Michigan qui a qualifié l’intéressé de « susceptible de prendre la fuite » la semaine dernière a fait remarquer qu’il se rendait à l’aéroport avec des bagages, qu’il avait de nombreux liens commerciaux et familiaux à l’étranger et qu’il avait laissé son téléphone portable à la maison.
Un juge a fixé la caution à un million de dollars et a exigé que M. Yu porte un bracelet GPS, remette son passeport et se présente aux autorités californiennes avant le 14 octobre.
Le contrat de 320.000 dollars passé entre Konnech et Détroit, qui doit expirer en juin 2024, comprend également un logiciel de scan des bulletins et un autre de vote par correspondance.
« Nos données, qui sont maintenant de nouveau sous notre contrôle exclusif, étaient hébergées sur des serveurs situés à Lansing, dans le Michigan. Konnech, conformément à son contrat, n’a fourni qu’un soutien logistique et un centre d’appels », a déclaré la secrétaire municipale Janice Winfrey sur le site Web de WDET, une station appartenant à la National Public Radio (NPR).
« Par excès de prudence, toutes les mesures appropriées ont été prises, y compris la résiliation du contrat de Konnech. Mon personnel et moi‑même sommes convaincus que le processus électoral 2022 se déroulera sans heurts et qu’après le dépouillement de tous les votes, les résultats seront irréprochables. »
Le bureau du secrétaire d’État du Michigan a fait savoir que le vote n’avait pas été compromis.
« Konnech exploite un système de gestion de la paie des agents électoraux qui est utilisé par Detroit et n’a jamais eu accès aux données des électeurs ou aux données électorales », a déclaré Angela Benander, porte‑parole du secrétaire d’État Jocelyn Benson.
« Le bureau des élections du Michigan n’a pas conclu de contrat avec Konnech. Les élections du Michigan restent sécurisées, et les électeurs peuvent avoir confiance en leur intégrité et leur exactitude. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.