Les États-Unis et l’Union européenne (UE) font des progrès constants dans leurs négociations commerciales bilatérales tandis que les deux parties se serrent les coudes dans le combat contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine.
Ces derniers temps, alors que les négociations commerciales sino-américaines ont attiré beaucoup d’attention, les États-Unis et l’UE ont progressé dans leurs efforts de réparer le système commercial mondial en crise, ce qui représente l’un des éléments clés de leurs négociations bilatérales.
En juillet 2018, Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont convenu d’unir leurs efforts pour protéger les entreprises américaines et européennes des pratiques commerciales déloyales provenant des pays n’ayant pas une économie de marché comme la Chine. Pour atteindre cet objectif commun, les deux parties ont commencé à travailler ensemble pour réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et s’attaquer aux politiques de distorsion des marchés, telles que le vol de propriété intellectuelle, le transfert forcé de technologies et les subventions gouvernementales.
« Nous devons mettre à jour les règlements face aux réalités de ce siècle, en particulier aux pratiques commerciales déloyales de la Chine », a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée du Commerce, lors d’une réunion d’Atlantic Council le 10 janvier dernier.
Mme Malmström s’est rendue à Washington le mois dernier pour rencontrer ses homologues – le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer et Hiroshige Seko, ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie.
« Nous avons bien progressé dans ces négociations », a souligné Mme Malmström, ajoutant que les partenaires trilatéraux ont intensifié leur travail pour réformer l’OMC et élaborer de nouvelles règles.
Par exemple, dans les domaines des subventions industrielles et des transferts forcés de technologie, les partenaires trilatéraux ont convenu d’élaborer des règles vers le printemps de cette année.
Les subventions industrielles et les transferts forcés de technologie sont parmi les principaux outils utilisés par le régime chinois depuis des décennies. Pékin dépense des centaines de milliards de dollars pour soutenir ses monopoles, en particulier les entreprises d’État qui contrôlent des secteurs stratégiques tels que la défense, l’énergie, les télécommunications et l’aviation.
Un récent rapport du Bureau du représentant américain au Commerce indique que la Chine continue de protéger ses industries par des subventions intérieures excessives, le stockage de marchandises et des taxes discriminatoires. Toutes ces mesures violent les règles de l’OMC, souligne le rapport.
En outre, la Chine exerce également des pressions sur les entreprises étrangères pour qu’elles transfèrent leurs technologies les plus sensibles à des sociétés chinoises par divers moyens, y compris par l’exigence de créer des coentreprises ou par des restrictions à la participation étrangère.
« Les États-Unis ont également un programme bilatéral dans ce domaine, nous le suivons avec intérêt, mais nous pensons que – pour un changement systémique et son application – nous avons besoin de règles mondiales à cet égard », a martelé Mme Malmström.
Les deux parties doivent unir leurs efforts, non seulement pour élaborer de nouvelles règles de l’OMC, mais également pour aider la Chine dans l’application de réformes, a-t-elle souligné.
« Ce sera très difficile. Je n’ai aucune illusion, ce ne sera pas facile, mais je pense que c’est l’une des questions clés pour 2019. »
À plusieurs reprises, Donald Trump a critiqué l’OMC pour ses règles obsolètes qui ne sont plus capables de réglementer les différends commerciaux internationaux. Dans la déclaration commune, MM. Trump et Juncker ont convenu de travailler en étroite collaboration et avec des « partenaires ayant des opinions semblables » afin de réformer l’OMC et de lutter contre les pratiques commerciales déloyales.
Lors du sommet du G-20 tenu en Argentine au début de décembre 2018, les dirigeants du monde entier se sont ralliés au point de vue de Donald Trump et se sont mis d’accord pour la première fois de réformer cette organisation vieille de 23 ans.
« Il était grand temps que les États-Unis et l’UE travaillent ensemble en ce qui concerne l’OMC pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales », a déclaré Marie Kasperek, directrice adjointe du programme mondial du Commerce et de l’Économie chez Atlantic Council.
Si Washington et Bruxelles poursuivent leur dialogue commercial et évitent d’imposer des tarifs douaniers supplémentaires sur leurs marchandises respectives, elles pourront se concentrer sur la Chine et trouver un moyen de lutter ensemble contre les pratiques commerciales chinoises, a-t-elle souligné.
En juillet de l’année passée, les États-Unis et l’UE ont convenu de « travailler ensemble pour parvenir à l’élimination des droits de douane, des barrières non tarifaires et des subventions sur les produits industriels non automobiles ».
La Maison-Blanche n’a pas rendu publique l’enquête de son département du Commerce visant à déterminer si l’importation d’automobiles et de leurs pièces détachées portait atteinte à la sécurité nationale, ce qui a été prévu par l’article 232 de la Trade Expansion Act. Le département du Commerce devrait terminer son étude en février et pourrait donner son avis sur l’imposition de tarifs douaniers sur les voitures étrangères.
S’exprimant lors d’une table ronde tenue au Forum économique mondial de Davos en janvier dernier, Cecilia Malmström a bon espoir que l’administration Trump évitera d’imposer des tarifs douaniers sur les automobiles et les pièces détachées européennes. Elle a ajouté que Bruxelles était prête à réagir si la Maison-Blanche le faisait.
« Nous serons obligés à réagir. Je ne veux pas le faire, mais nous devrions le faire. Toutefois, nous sommes persuadés que nous ne serons pas taxés dans ce domaine », a-t-elle conclu.
Emel Akan
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