Bond des recettes en salles, multiples champions en lice pour les Oscars: « C’est une très belle année » pour le cinéma français aux États-Unis, affirme Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
2016 avait été un mauvais cru pour la production hexagonale avec 48 millions de dollars sur douze mois au box-office outre-Atlantique « parce qu’on n’avait pas de locomotive type Lucy ou Taken 3« , souligne Xavier Lardoux, directeur du cinéma du CNC, lors d’un entretien à l’AFP avec Mme Bredin.
Grâce à « Valérian et la cité aux mille planètes » de Luc Besson ou au film d’animation « Ballerina », les recettes de films « Made in France » sont en forte hausse cette année avec plus de 70 millions de dollars pour les dix premiers mois.
« Valérian » a engrangé 40,5 millions de dollars, une performance toutefois largement décevante vu son budget astronomique de 177 millions de dollars, et « Ballerina » a accumulé 25 millions de dollars en dépit de critiques frileuses.
« Certains films d’auteur ont très bien marché » également comme « Personal Shopper » d’Olivier Assayas avec Kristen Stewart ou « I am not your Negro », co-production française sur l’écrivain noir James Baldwin et nommée aux Oscars, ajoute M. Lardoux.
Les deux dirigeants du CNC se trouvaient à Los Angeles pour la remise d’un Oscar d’honneur à Agnès Varda, première réalisatrice à recevoir cette récompense et seulement sixième personnalité française.
Le dernier documentaire de la cinéaste culte de 89 ans, « Visages Villages », co-réalisé avec l’artiste JR, espère une sélection aux Oscars.
L’auteure-réalisatrice de « Sans toit ni loi » et de « Cleo De 5 à 7 » a fait fondre le Gotha hollywoodien en entamant un pas de danse avec Angelina Jolie, qui lui a remis sa statuette lors d’une cérémonie samedi.
« Nous avons aussi beaucoup d’espoir pour que 120 battements par minute« , Grand prix au dernier festival de Cannes, soit également sélectionné pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, tandis que « Ballerina » et « La jeune fille sans mains » vont pouvoir concourir pour la statuette du meilleur film d’animation, poursuit Mme Bredin.
Par ailleurs, selon elle, l’attractivité de la France comme site de tournages a été dopée par la hausse du crédit d’impôt dédié qui est entrée en vigueur début 2016. La France est confrontée à la concurrence acharnée de plusieurs pays (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Belgique, Hongrie, etc) pour attirer les productions, surtout les gros projets des studios.
Sur les dix premiers mois de 2017, 46 projets de films étrangers qui vont se tourner en totalité ou partiellement en France ont bénéficié de cette mesure avec des promesses de dépenses de 220 millions d’euros, bien plus que les 36 projets et 136 millions de 2016 qui avait déjà été « une année exceptionnelle », remarque M. Lardoux.
78% des projets agréés cette année viennent des États-Unis, comme « Mission Impossible 6 » ou « 15H17 pour Paris » de Clint Eastwood, sur l’attaque du Thalys en 2015.
Onze projets viennent de plateformes numériques comme la nouvelle saison de la série « Sense8 » de Netflix, tournée partiellement en France.
D’après Frédérique Bredin, ce crédit d’impôt génère un ratio de dépenses fiscales/activités supplémentaires de un à trois et « il y a un effet induit énorme sur le tourisme ».
« Les Anglais viennent aujourd’hui (dans le nord de la France) pour voir où s’est passée la bataille » racontée dans le récent film « Dunkerque ».
R.B. avec AFP
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