Alors qu’Israël se prépare à envahir Rafah, une sénatrice républicaine, Marsha Blackburn, s’est publiquement inquiétée de l’arrivée probable de réfugiés palestiniens aux États-Unis, une situation qui pourrait, le cas échéant, également concerner les pays européens. Selon elle, le risque est réel que des terroristes soient accueillis sur le territoire américain.
Elle remarque que selon un récent sondage, réalisé par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages, 71 % des habitants de Gaza déclarent soutenir l’attaque du 7 octobre, lors de laquelle le Hamas a lancé une attaque d’une grande violence contre des civils israéliens. Selon ce sondage, 64 % des habitants de Gaza accusent Israël d’être responsable de leur situation difficile, 20 % accusent les États-Unis et seulement 7 % accusent le Hamas.
« Plus de 300 personnes figurant sur la liste de surveillance du terrorisme sont entrées dans notre pays sous la présidence de M. Biden. Mais pour une raison ou une autre, cette administration pense qu’elle sera en mesure de contrôler les habitants de Gaza qui ont élu le Hamas comme gouvernement et qui soutiennent l’attaque terroriste », a-t-elle déclaré.
L’élue républicaine a noté que les pays voisins, l’Égypte et la Jordanie, n’ont pris aucune initiative pour accueillir les réfugiés palestiniens.
« Notre pays ne peut pas se permettre d’avoir un leadership défaillant et de ne pas savoir qui entre dans notre pays et pourrait nous vouloir du mal. Nous aimerions que le président annule cette mesure et qu’il revoie ses priorités afin de protéger le peuple américain. »
Les remarques de Mme Blackburn font suite à un article de presse publié le 30 avril qui citait des documents internes du gouvernement fédéral selon lesquels l’administration envisageait de faire venir des Palestiniens aux États-Unis en tant que réfugiés.
Le gouverneur de Floride, Ron De Santis, s’est lui aussi inquiété de la situation : « Prendre des gens de cette partie du monde et importer ces querelles de sang dans ce pays, ce n’est pas dans votre intérêt (…) Nous ne devrions pas importer des gens de la bande de Gaza et j’espère que ces informations sont erronées. »
A gauche, de nombreux Démocrates ont au contraire proposé que les États-Unis accueillent les réfugiés de Gaza. En outre, en novembre, plus de 100 législateurs démocrates et indépendants ont demandé à Joe Biden de désigner les territoires palestiniens comme relevant du statut de protection temporaire (TPS).
Le TPS est accordé lorsqu’un pays est confronté à un conflit armé permanent. Les personnes originaires de ces régions qui se trouvent déjà aux États-Unis ne peuvent plus être expulsées du pays et peuvent obtenir une autorisation de travail.
« Une fois qu’il a obtenu le statut de TPS, un individu ne peut pas être détenu en raison de son statut d’immigrant aux États-Unis », ont déclaré les services de citoyenneté et d’immigration, en référence aux immigrés en situation irrégulière.
Les Démocrates ont rédigé une lettre ouverte dans laquelle ils appellent à l’accueil de réfugiés en provenance de Gaza. Des milliers de personnes dans les territoires palestiniens « n’ont pas accès à l’eau potable et à la nourriture ; l’accès aux soins médicaux est devenu de plus en plus difficile, certains établissements de santé de Gaza ayant été bombardés et beaucoup d’autres étant paralysés par le manque d’électricité », ont affirmé les élus démocrates. « En Cisjordanie, les troubles et la violence des colons ont entraîné la mort de 149 Palestiniens et le déplacement forcé de centaines d’autres. »
« Nous pensons que les Palestiniens qui se trouvent actuellement aux États-Unis et qui ne peuvent pas rentrer chez eux en toute sécurité devraient avoir la possibilité de demander une protection temporaire (…) ».
De leur côté, les Républicains ont eux-aussi envoyé une lettre ouverte au président américain, dans laquelle ils mettent en garde contre la mise en place d’une telle politique.
« Le projet (…) d’accepter les réfugiés de Gaza pose un risque pour la sécurité nationale des États-Unis. Plus d’un tiers des habitants de Gaza soutenant les militants du Hamas, nous ne sommes pas convaincus que votre administration [Joe Biden] puisse contrôler correctement les liens et les sympathies terroristes de cette population à haut risque avant de l’admettre aux États-Unis », peut-on lire dans la lettre.
Les membres du Parti républicain ont souligné que les agents des frontières ont déjà arrêté un « nombre record » de personnes figurant sur les listes de surveillance du FBI au cours de l’année fiscale 2023, dépassant de loin toutes les années précédentes.
« Parmi les terroristes appréhendés, il y avait un combattant du Hezbollah qui avait l’intention de ‘fabriquer une bombe’ et qui transitait vers New York », peut-on lire dans la lettre.
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