Étudiant en 6e année de médecine à Nantes, Anthony, en pleine santé et sportif, a succombé à une thrombose veineuse abdominale dix jours après avoir reçu une dose d’AstraZeneca.
« On ne peut pas se remettre d’un drame comme ça. » Interrogés par Ouest-France, Myriam et Lionel Rio, installés à La Turballe (Loire-Atlantique), sont incapables de tourner la page depuis le décès de leur fils Anthony, il y a trois ans. Cet étudiant de 24 ans, en sixième année de médecine, a succombé à une thrombose veineuse abdominale dix jours après avoir reçu une dose du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca.
« Nous voulons juste savoir la vérité […] Anthony ne buvait pas, ne fumait pas. Il avait une vie saine, faisait du sport. Il n’y a aucune raison, autre que l’injection d’une dose du vaccin AstraZeneca, pouvant expliquer pourquoi il a perdu la vie », affirme Myriam Rio.
Le vaccin interdit dans plusieurs pays européens
Les interrogations se portent sur le lot de vaccins ABV 53 00, qui contenait l’injection reçue par Anthony. En effet, le jour même de l’injection, le 8 mars 2021, ce lot a été retiré par l’Autriche, à la suite du décès d’une infirmière de 49 ans, elle aussi d’une thrombose. D’autres pays européens avaient même carrément interdit les injections d’AstraZeneca. En France, les autorités ont laissé le choix aux personnes âgées de plus de 55 ans. « S’il y avait le moindre doute, il fallait prévenir tout le monde », fustigent les parents.
Ceux-ci ont porté plainte contre X pour homicide involontaire. Le dossier est suivi par deux juges d’instruction du Pôle santé publique à Paris. « Les choses avancent lentement mais elles avancent », relève Myriam Rio. La famille de la victime compte bien demander une indemnisation à l’État, ce qui suppose d’estimer le prix de la vie d’Anthony. « Ça sera juste impossible, la vie d’un enfant ne peut pas avoir de prix », se désole cette maman endeuillée.
Pour rappel, l’Agence européenne du médicament avait établi « un lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins inhabituels avec des plaquettes sanguines basses » après l’injection. Le 16 mars 2021, neuf morts ont été comptabilisés et 25 cas ont été signalés à l’agence européenne dans l’ensemble de l’UE (plus le Royaume-Uni). Vingt millions de personnes avaient alors reçu une dose d’AstraZeneca.
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