L’Euro 2016 commencera ce vendredi 10 juin dans une ambiance très particulière. Le pays s’apprête à accueillir le troisième plus grand évènement sportif mondial alors que la menace terroriste est toujours présente et que les conflits sociaux se succèdent. Dix villes de l’Hexagone accueilleront les compétitions (Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Saint-Denis, Saint-Etienne et Toulouse), avec chacune leur fan zone. 54 matchs auront lieu au total avec une finale à Saint-Denis le 10 juillet.
Sept millions de touristes sont attendus pendant la compétition et 2,5 millions de spectateurs sont prévus dans les stades. Les retombées économiques devraient être d’1,2 milliard d’euros, selon les estimations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Un contexte social tendu
Cela n’aura échappé à personne, le climat social est tendu dans le pays ces dernières semaines. Les manifestations étudiantes, les opérations de blocage de la CGT, les violences répétitives des casseurs ont échaudé les touristes qui hésitent à venir en France. Et cela ne fait qu’ajouter à la menace terroriste qui plane sur le pays depuis le 13 janvier 2015.
En Île-de-France, la fréquentation des touristes japonais est déjà en chute de 56% au premier trimestre, tandis que celle des Russes a baissé de 35% et celle des Chinois de 13,9%, selon le Comité régional du tourisme de Paris Île-de-France. La conséquence est directe sur les hôtels et les restaurants parisiens.
« Il serait incompréhensible que la France soit bloquée pendant l’Euro »
-Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports
Pour ajouter du désordre au désordre, la SCNF entamait une grève reconduite la semaine dernière à propos du temps de travail, tandis que les pilotes d’Air France appelaient à des blocages dans les aéroports du 11 au 14 juin. Une grève que le secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies, a qualifié d’ « assez irresponsable pour ne pas dire incompréhensible ». « Il serait incompréhensible que la France soit bloquée dans le transport aérien pendant l’Euro », a-t-il insisté.
Une menace terroriste toujours présente
Alors que les autorités américaines préviennent leurs citoyens que l’Euro 2016 est « une cible » pour les terroristes, l’État français ne cesse de son côté de rappeler l’ampleur du danger. « Notre objectif est que l’Euro soit une grande manifestation festive, mais nous devons la vérité aux Français. 0% de précaution, c’est 100% de risques, mais 100% de précautions, ce n’est pas le risque 0… Nous faisons tout pour éviter une attaque terroriste, et nous nous préparons à y répondre », a confié la semaine dernière Bernard Cazeneuve à L’Équipe.
Pour se préparer au pire, des simulations d’attentats se sont multipliées. 42 000 policiers et 30 000 gendarmes seront mobilisés pour assurer la sécurité sur les différents sites. 10 000 agents de sociétés privées seront déployés pour assurer les fouilles aux doubles barrages filtrants autour des stades. 10 000 soldats de l’opération Sentinelle vont être mobilisés par le ministère de l’Intérieur et 200 policiers étrangers seront intégrés au dispositif pour lutter contre le hooliganisme car il s’agit également de prévenir tout débordement dû à la compétition en elle-même.
Des questions de sécurité se posent surtout autour des dix fan zones prévues dans les villes-hôtes. Selon le préfet de police de Paris, Michel Cadot, la fan zone du Champ de Mars devrait être fermée les jours de match de l’Euro-2016 au Parc des Princes et au Stade de France. Il invoque « l’état d’épuisement avancé » des forces de l’ordre et la difficulté de pouvoir être présent sur deux sites importants en même temps. En réponse, le gouvernement a renforcé les effectifs en assurant qu’il n’était pas d’actualité de remettre en cause les fan zones, sauf en cas de « connaissance d’une menace précise ».
Pour le ministre des Sports, Patrick Kanner, il faut faire de ce tournoi « l’événement sportif le plus sécurisé jamais organisé ». Il reste peut être à sensibiliser les Français et les millions de spectateurs, de la situation particulièrement tendue de la compétition, afin qu’ils puissent eux aussi contribuer à son bon déroulement.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.