« Perdre des hommes, c’est ce qu’il y a de pire » : le commandant de la compagnie de gendarmerie d’Ambert, Fabrice Touioui, raconte « l’excellence et l’abnégation » des trois militaires abattus par un forcené alors qu’ils tentaient de secourir une femme victime de violences conjugales.
« Sauver cette dame, ils n’avaient que cela en tête », témoigne le militaire de 56 ans, arrivé en août 2019 à Ambert. « Le toit de la maison en flammes pouvait s’effondrer ; elle aurait indubitablement péri ».
Nos 3 #gendarmes tués sont des « héros du quotidien ».
« Première ligne et dernier recours », ils sont tombés pour protéger la population.
Ils appartiennent à la Nation toute entière.#VousProtéger#Ambert pic.twitter.com/Qd0XMd6B3K— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) December 28, 2020
Parmi les trois disparus auxquels la Nation a rendu lundi un hommage national, le lieutenant-colonel Cyrille Morel, 45 ans, commandant en second de la compagnie, son « bras droit ».
« C’est un grand professionnel, d’une droiture sans faille », dit le commandant comme s’il peinait à parler de lui au passé. « C’est quelqu’un sur qui je m’appuyais, un officier de grande valeur ». « Je lui faisais totalement confiance ».
« Cette année, il était de permanence à Noël, et moi pour le jour de l’An. J’étais hors département lorsque j’ai reçu vers minuit (le 22 décembre) un premier appel m’annonçant deux blessés dans mon équipe », raconte Fabrice Touioui, rencontré par l’AFP avant la cérémonie.
« Je pars immédiatement et en cours de route, je reçois un deuxième appel d’un gradé qui hurle au téléphone : venez vite ! On a besoin de vous ! », poursuit-il, les yeux emplis de larmes.
Sur la route, il apprend finalement que trois de ses hommes ont succombé et que l’auteur est en fuite.
« Je participerai à toutes les obsèques privées (qui doivent avoir lieu dans l’Allier, le Puy-de-Dôme et le Vaucluse). Je suis leur chef ; je dois être devant. Comme aurait dit Cyrille (Morel), ‘allez, suivez-moi’. Il voulait toujours être le premier, un vrai chef quoi… »
À Ambert, aux côtés de @florence_parly, @GDarmanin et du directeur général de la @Gendarmerie pour rendre hommages aux 3 gendarmes morts en service. L’@armeedeterre s’associe à la douleur des familles et présente à ses frères d’armes gendarmes, toute sa solidarité dans l’épreuve. pic.twitter.com/kRQQhOvfUa
— Chef d’état-major de l’armée de Terre (@CEMAT_FR) December 28, 2020
Le major Rémi Dupuis, 37 ans, était « un amoureux de la montagne. Il courait avec son bandeau, sa lampe frontale, son sac à dos. C’était sa passion. Il avait frôlé la mort lors d’un entraînement dans le massif du Sancy. Il avait dévissé et glissé sur une centaine de mètres. C’était le 10 décembre 2019. Un an après… »
Quant à Arno Mavel, 21 ans, c’était le plus jeune de la compagnie : « C’était notre gamin, un garçon plein de fougue, hyper sportif, passionné par son métier. Il venait de réussir le concours pour entrer à l’école de sous-officiers. On attendait la date et le lieu mais si on avait pu le retenir, on l’aurait gardé ! La gendarmerie, c’est sa deuxième famille. Il a été promu gendarme à titre posthume ; son rêve s’est réalisé ».
« Je les connais tous un par un, je peux parler de chacun d’entre eux », assure le chef d’escadron.
A la compagnie, qui compte soixante gendarmes, « les hommes sont effondrés ». « Ils se sentent démunis mais comprennent que leurs camarades sont allés jusqu’au sacrifice ultime pour sauver d’autres vies ».
« Le carnage aurait pu être beaucoup plus important. En donnant leurs vies, ils en ont peut-être sauvé des dizaines ».
Au-delà de la douleur et de l’émotion, ils retiennent qu’« ils nous ont mis sur le chemin de l’excellence et de l’abnégation » et « on sait aujourd’hui que leur mort ne restera pas couchée sur un morceau de papier dans des archives », ajoute le gradé.
« Je crois qu’ils y sont allés en connaissance de cause. On a beau nous dire ‘n’y allez pas, c’est dangereux’, on y va quand même, c’est l’ADN du gendarme. C’est ancré et cela ne nous empêchera pas d’y retourner… »
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