L’aventurier néophyte pourrait facilement manquer les trésors cachés des jungles montagneuses reculées du Vietnam. Pourtant, en regardant bien, à quelques mètres sous ces rochers calcaires intemporels se trouvent des merveilles insoupçonnées qui dépassent l’entendement.
Il s’agit d’un gigantesque et tentaculaire réseau de grottes. Il a été creusé par de vastes cours d’eau souterrains pendant des milliers d’années. Il s’étend sur la province de Quang Binh, où se trouve la plus grande grotte du monde, Son Doong. Mais nous aborderons cette aventure un autre jour.
Il existe un autre joyau caché dans cette région. Ce joyau est resté longtemps invisible. Il est niché dans les jungles vierges de la vallée de Thung, près de la frontière laotienne.
Ce joyau est situé le long du ruisseau Hung Thoong. C’est un des plus magnifiques réseaux de grottes souterraines connus. Il n’a été exploré que par quelques privilégiés au cours des dernières décennies.
Il s’agit des grottes de Hung Thoong. Elles n’ont été ouvertes aux visiteurs que récemment, en janvier 2023. La visite s’adresse à des groupes limités à vingt personnes. Cette restriction permet de préserver ce site vierge et ses merveilles.
Découvert en 1993 par des autochtones, le réseau de grottes a été méticuleusement étudié l’année suivante par des spéléologues britanniques.
Récemment, des visiteurs ont entrepris les toutes premières explorations publiques de ces cavités spectaculaires afin d’en apprécier l’incroyable beauté et les décors sublimes.
« Le réseau des grottes de Hung Thoong est le seul [réseau local] qui présente de très belles formations de grottes », explique Leo Nguyen, guide spéléologue basé à Phong Nha, à Epoch Times. « Tout est dans la combinaison des formations rocheuses et de l’eau qui s’y trouvent. »
« C’est magnifique par rapport aux autres réseaux de grottes de la région. »
Plus de 400 grottes comme celle-ci ont été découvertes dans les montagnes du parc national de Phong Nha-Ke Bang, poursuit Leo Nguyen. Elles ont contribué à générer l’activité touristique dans la région. En conséquence, les habitants ont pu trouver du travail. Les activités illégales comme le braconnage ont disparu.
À la sortie de la route 20 Quyet Thang, au point connu sous le nom de Kilomètre 17, voilà où commence le circuit des expéditions de trois jours. Le départ vers le système de grotte se fait tôt le matin. Le terrain à travers la jungle humide est glissant et de bonnes chaussures de randonnée sont nécessaires. Après un peu plus d’une heure de trajet, on est face à la première des nombreuses scènes miraculeuses – une fosse connue sous le nom de « gouffre du cauchemar ».
Le gouffre plonge à une profondeur de 250 mètres sous le sol de la jungle dans une partie du réseau des grottes de Hung Thoong appelée grotte Tra Ang.
Le gouffre est ce qu’on appelle une doline. C’est-à-dire que le sommet d’une grotte s’est effondré vers l’intérieur sous l’effet de son propre poids, faute de support sous-jacent. ll en résulte une immense « grotte à toit ouvert ».
À l’avenir, les guides envisagent une descente en rappel à l’intérieur du gouffre pour les visiteurs, explique Leo Nguyen.
« Deux-cent-cinquante mètres en rappel, ce n’est pas rien. C’est 150 mètres de plus que la grande randonnée le plus en vue dans le pays actuellement, le Kong Collapse Top Adventure ». (Cette expédition est une combinaison impressionnante de marches dans la jungle, de rochers à escalader, de grottes à traverser à la nage, de camping souterrain avec une descente en rappel de 100 mètres.)
Voilà pourquoi l’appellation « cauchemar » apparaît dans le nom de la doline, déclare Leo Nguyen.
En poursuivant leur marche dans la jungle, les visiteurs s’arrêtent au lac Hung Thoong. Ses eaux de source fraîches sont parfaites pour rasséréner les randonneurs peu habitués à la biosphère chaude et humide de la jungle vietnamienne.
C’est un endroit idéal pour se reposer avant de pénétrer dans ce qui est peut-être le spectacle le plus splendide de Hung Thoong, la grotte Hung.
« Pour être honnête, ce n’est pas une étape facile », explique Leo Nguyen, en parlant de l’intérieur de la grotte. « C’est assez glissant. »
Il faudra encore traverser à la nage une autre grotte, la grotte Tron, sur environ 1,2 kilomètre. Après quoi, on est témoin de la splendeur de la grotte Hung.
Le passage se rétrécit très vite, pour s’ouvrir finalement sur une grotte énorme.
« La largeur du passage est correcte, mais le plafond est juste au raz de la tête », déclare Leo Nguyen. « On sent poindre un début de claustrophobie. »
À certains endroits, il faut ramper sur les mains et les genoux sur une distance pouvant aller jusqu’à 12 mètres.
On finit par atteindre une salle souterraine naturelle vaste et spacieuse. On y trouve un nombre impressionnant de trésors géologiques – l’œuvre suprême de Mère Nature.
Des stalagmitiques étranges d’un autre monde se hissent du sol comme des piliers inégaux. Des stalactiques pendent du haut de la voûte comme des rideaux de roche monolithiques. Ils ont mis des millénaires à se former. Aujourd’hui, ils tombent des hauteurs de manière monumentale dans la vaste cavité.
La journée se termine par l’installation d’un campement au bord du lac Hung Thoong.
Le lendemain matin, des nouilles et de succulentes crêpes sont servies au petit-déjeuner. Les visiteurs poursuivent leur voyage pour atteindre la source Mooc avant de découvrir une autre merveille : la grotte de Thung.
« La grotte de Thung est la plus difficile à pénétrer », fait valoir Leo Nguyen. « On doit passer par une zone très glissante et des rochers dangereux. » Ensuite, il faut nager sur une distance de 40 mètres.
« Il y a encore une grande falaise que l’on doit passer à l’aide d’un harnais », ajoute-t-il.
L’effort est récompensé par autre spectacle impressionnant : les « gours », des bassins creusés naturellement. L’endroit est parsemé d’étendues d’eaux d’un bleu et d’un vert fantastiques. C’est un spectacle unique en son genre.
Dans une des salles, surnommée la « grotte ronde », se trouve un lac sous-marin. Les visiteurs peuvent y faire du paddleboard.
Après s’être repu de ce monde merveilleux, les visiteurs sortent à l’air libre. Ils traversent à nouveau la forêt avant de camper au lac Ma Da. Devant ses eaux bleues cristallines toute fatigue disparaît.
Le voyage s’achève le troisième jour. Après le petit-déjeuner, on traverse la vallée de Ma Da. Arrivés sur la route de Ho Chi Minh, on est accueilli par un chauffeur qui nous ramène au point de départ du circuit à Phong Nha.
Pendant des années, les visiteurs n’avaient pas le droit de s’aventurer dans ces zones vierges de la jungle montagneuse du Vietnam, et encore moins d’explorer leurs richesses souterraines.
Afin de revigorer les économies locales, les responsables gouvernementaux encouragent le tourisme dans la région, tout en limitant le nombre de personnes pouvant se rendre dans ces endroits.
Les aventuriers qui espèrent pénétrer dans les grottes de Hung Thoong doivent payer 8 millions de dongs vietnamiens (environ 330 euros) pour avoir ce privilège.
Au-delà des merveilles naturelles phénoménales que l’on peut voir ici, Leo Nguyen affirme que l’hospitalité des habitants est tout aussi inoubliable.
« L’une des expériences les plus remarquables ne concerne pas seulement Hung Thoong, mais la relation entre les touristes et leur guide », dit-il. « Nous sommes très fiers parce que lorsque nos touristes ont terminé la randonnée, ils restent en contact avec nous. »
« Beaucoup d’entre eux d’entre reviennent à Quang Binh pour passer du temps avec nous, pour boire un verre. »
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