La présidente de la Moldavie réunissait mardi son conseil de sécurité nationale après une série d’explosions dans la région séparatiste de Transdniestrie, appuyée par Moscou, qui fait craindre un débordement de la guerre en Ukraine.
Maïa Sandu « va tenir aujourd’hui une réunion du Conseil suprême de la Sécurité en lien avec les incidents dans la région de Transdniestrie », a indiqué la présidence dans un communiqué.
Cette réunion devait débuter à 10H00 GMT et être suivie d’une conférence de presse de la cheffe de l’Etat pro-européenne à 12H00 GMT, selon la même source.
Cette initiative illustre l’inquiétude qui règne en Moldavie, ex-république soviétique qui redoute d’être la prochaine cible de Moscou, après l’Ukraine, pays voisin où la Russie mène une offensive militaire depuis plus de deux mois.
Région séparatiste de Transdniestrie
Cette crainte s’est renforcée après une série d’explosions qui se sont produites lundi et mardi dans la région séparatiste de Transdniestrie, soutenue économiquement et militairement par la Russie.
Mardi, deux détonations ont endommagé une tour radio, mettant hors service deux « puissantes » antennes relayant les fréquences radiophoniques russes, a affirmé le ministère de l’Intérieur de cette « république » autoproclamée.
Les deux détonations se sont produites à Maïak, une localité située non loin de la frontière ukrainienne, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transdniestrie, Tiraspol, a ajouté la même source.
La veille, les autorités de la Transdniestrie avaient affirmé que le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol avait été la cible d’une attaque au lance-grenades.
Renforcer les pouvoirs des forces de sécurité
Ces deux incidents n’ont pas fait de victime, mais le conseil de sécurité de Transdniestrie a décidé mardi de relever le niveau d’alerte « terroriste », ce qui permet de renforcer les pouvoirs des forces de sécurité.
« Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d’introduire un niveau d’alerte +rouge+ à la menace terroriste », indique un décret du dirigeant pro-Moscou de la région séparatiste, Vadim Krasnosselski.
La Moldavie, petit pays d’Europe orientale de 2,6 millions d’habitants coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, subit déjà les conséquences de la guerre en Ukraine, avec l’afflux de plus de 400.000 réfugiés fuyant les violences.
Mais Chisinau redoute désormais d’être gagné par le conflit, alors que ses relations avec la Russie se sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir en 2020 de Mme Sandu, une dirigeante pro-européenne.
Cette inquiétude s’est accentuée la semaine dernière après qu’un général russe eut affirmé que Moscou voulait s’emparer du Sud de l’Ukraine –frontalier de la Transdniestrie– afin d’avoir un accès direct à cette enclave séparatiste.
Respecter son « intégrité territoriale »
Le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, avait aussi estimé que la population russophone de Moldavie était victime d’« oppression », l’un des prétextes invoqués par Moscou pour intervenir en Ukraine afin de « défendre » la minorité russe.
La Moldavie a convoqué l’ambassadeur russe pour protester contre ces déclarations perçues comme des menaces, appelant Moscou à respecter son « intégrité territoriale ».
La Transdniestrie a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique. La région séparatiste a sa propre monnaie et ses propres forces de sécurité.
Ce territoire, qui compte environ 500.000 habitants, est fortement dépendant de la Russie qui lui fournit gratuitement du gaz et y a déployé 1.500 militaires.
La Transdniestrie n’est pas reconnue comme un Etat par la communauté internationale, y compris par Moscou qui la considère néanmoins comme une tête de pont non loin des frontières de l’Union européenne.
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