Les législateurs prennent des mesures à l’encontre de Facebook après la révélation, dans un récent rapport, que la société de médias sociaux est consciente que sa plateforme Instagram peut nuire à la santé mentale des jeunes filles.
Dans une déclaration commune publiée mardi, les sénateurs Richard Blumenthal (Parti démocrate, Connecticut) et Marsha Blackburn (Parti républicain, Pennsylvanie) ont dit qu’ils lançaient une enquête bipartite pour déterminer si Facebook savait pertinemment que la populaire plateforme de partage de photos avait un impact négatif sur les adolescentes.
« Il est clair que Facebook est incapable de faire face à ses responsabilités », ont dit les sénateurs dans la déclaration. « Le reportage du Wall Street Journal révèle que la direction de Facebook était axée sur un état d’esprit de croissance à tout prix qui privilégiait les profits à la santé et à la vie des enfants et des adolescents. »
Selon le Wall Street Journal, Facebook a caché au public ses études internes, qui ont révélé à plusieurs reprises que les utilisateurs d’Instagram, en particulier les adolescentes, souffrent de problèmes de santé mentale et d’image corporelle.
Une diapositive de présentation interne obtenue par le Journal disait qu’Instagram « aggrave les problèmes d’image corporelle pour une adolescente sur trois ». Une autre diapositive indiquait que les adolescents « attribuent à Instagram la responsabilité de l’augmentation du taux d’anxiété et de dépression », selon le Journal.
Une étude interne a également examiné s’il existait un lien entre les pensées suicidaires chez les adolescents et le temps passé sur Instagram. La diapositive de présentation examinée par le Journal dit que 13 % des utilisateurs britanniques et 6 % des utilisateurs américains attribuent leur désir d’automutilation à l’utilisation d’Instagram.
Messieurs Blumenthal et Blackburn, le président et le membre le plus haut placé de la sous-commission sénatoriale sur la protection des consommateurs, la sécurité des produits et des données, ont dit être « en contact avec un dénonciateur de Facebook » et utiliser « toutes les ressources à notre disposition pour enquêter sur ce que Facebook savait et quand il le savait ».
« Le reportage retentissant du Wall Street Journal n’est peut-être que la partie visible de l’iceberg », ont-ils dit.
Entre-temps, le sénateur Ed Markey (Parti démocrate, Massachusetts) et les députées Kathy Castor (Parti démocrate, Floride) et Lori Trahan (Parti démocrate, Massachusetts) ont renouvelé mercredi leur demande à Facebook d’abandonner son projet de lancer une version d’Instagram utilisable par des enfants de moins de 13 ans.
« Alors qu’internet – et les médias sociaux en particulier – devient de plus en plus ancré dans la vie des enfants et des adolescents, nous sommes profondément préoccupés par le fait que votre entreprise continue de manquer à son obligation de protéger les jeunes utilisateurs et qu’elle ne se soit toujours pas engagée à mettre un terme à ses projets de lancement de nouvelles plateformes ciblant les enfants et les adolescents », ont écrit les démocrates dans une lettre adressée au PDG de Facebook, Mark Zuckerberg.
Facebook a l’habitude de rejeter les préoccupations du public en matière de santé mentale. En mars, Mark Zuckerberg a déclaré à la représentante Cathy McMorris Rodgers (Parti républicain, Washington), lors d’une audience du Congrès, qu’une étude établissant un lien entre les médias sociaux et la dépression n’était « pas concluante ».
La responsable de la politique publique d’Instagram, Karina Newton, a écrit dans un communiqué que l’article du Wall Street Journal s’était « concentré sur un ensemble limité de résultats et les a présentés sous un jour négatif ».
« Des problèmes comme la comparaison sociale négative et l’anxiété existent dans le monde, donc ils vont exister sur les médias sociaux aussi », a dit Karina Newton. « Nous prenons malgré tout ces résultats au sérieux, et nous avons mis en place un effort spécifique pour répondre à cette préoccupation et changer Instagram pour le mieux. »
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