Facebook affirme qu’il maintiendra son interdiction de contenu pro-taliban en vertu de la « loi américaine » et qu’il a bloqué les comptes WhatsApp liés au groupe terroriste, après que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan le 15 août.
« Les Talibans sont sanctionnés comme une organisation terroriste en vertu de la loi américaine, et nous les avons bannis de nos services en vertu de nos politiques relatives aux organisations dangereuses », a déclaré un porte-parole de Facebook à plusieurs médias.
Facebook, qui possède Instagram et WhatsApp, emploie une « équipe dédiée d’experts de l’Afghanistan, dont la langue maternelle est le dari et le pachto, et qui ont une connaissance du contexte local, ce qui aide à identifier et à nous alerter sur les problèmes émergents sur la plateforme », selon le porte-parole.
« Nos équipes suivent de près cette situation à mesure qu’elle évolue. Facebook ne prend pas de décisions concernant le gouvernement reconnu dans un pays donné, mais respecte au contraire l’autorité de la communauté internationale dans la prise de ces décisions. Peu importe qui détient le pouvoir, nous prendrons les mesures appropriées contre les comptes et les contenus qui enfreignent nos règles », a ajouté le porte-parole.
Cette annonce intervient alors que les entreprises de médias sociaux font l’objet d’un examen minutieux quant à la manière dont elles traiteraient le groupe terroriste qui a rapidement pris le contrôle de l’Afghanistan.
Le Washington Post a rapporté le 15 août que des membres des talibans contactaient des habitants de Kaboul en utilisant WhatsApp, une application de messagerie cryptée.
Pendant ce temps, un porte-parole des talibans a accusé Facebook de censure lors d’un point de presse le 17 août.
YouTube, propriété de Google, a déclaré le 15 août qu’il avait depuis longtemps pour politique de ne pas autoriser la présence sur son site de comptes supposés être gérés par les talibans.
Cependant, la plateforme de médias sociaux Twitter fait face à des réactions négatives après que des utilisateurs ont souligné que Zabihullah Mujahid, porte-parole officiel des talibans, publie régulièrement des mises à jour sur les activités du groupe sur son compte Twitter, alors que le compte de l’ancien président Donald Trump reste suspendu de manière permanente à la suite de l’attaque du Capitole américain le 6 janvier.
Mujahid compte plus de 315 000 abonnés sur la plateforme, tandis qu’un autre porte-parole du groupe terroriste, Qari Yousaf Ahmadi, a plus de 64 000 abonnés.
Dans une déclaration adressée à Mediaite, Twitter n’a pas précisé s’il allait supprimer les comptes des porte-parole de la plateforme, mais a déclaré qu’il allait « continuer à appliquer de manière proactive » ses règles interdisant la « glorification de la violence, la manipulation de la plateforme et le spam ».
« La priorité absolue de Twitter est d’assurer la sécurité des gens, et nous restons vigilants », peut-on lire dans le communiqué.
Un membre républicain du Congrès s’est interrogé sur la décision de Twitter d’autoriser les porte-parole des talibans à rester sur la plateforme, alors qu’il continue à appliquer son interdiction à Trump.
« Pourquoi, sur la terre verte de Dieu, le porte-parole des talibans a-t-il un compte Twitter actif mais pas l’ancien président des États-Unis ? » a écrit le républicain Madison Cawthorn (Parti républicain, Caroline du Nord) sur Twitter le 15 août. « De quel côté se trouvent les entreprises Big Tech basées en Amérique ? »
Les critiques sur cette affaire sont également venues de l’extérieur des États-Unis.
« La liberté et la démocratie ne se portent pas bien quand #Twitter continue d’interdire le compte de #Trump mais relaie celui du porte-parole des #talibans sans même prendre le temps d’y réfléchir un peu », a écrit sur Twitter Jérôme Rivière, un membre du Parlement européen représentant le parti de droite Rassemblement national, en France.
Les responsables de Twitter n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires complémentaires.
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