Dans le cadre d’un nouveau rapport sur la persécution des groupes religieux en Chine, Freedom House publie le récit détaillé de la persécution du Falun Gong qui dure depuis plus de 17 ans dans le pays. Le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est une pratique traditionnelle de type qigong comprenant des exercices, dont une méditation, et des enseignements basés sur les principes de l’authenticité, la bienveillance et la tolérance.
En évaluant « très élevé » le niveau de la persécution, Freedom House constate que les tentatives du Parti communiste chinois (PCC) pour éradiquer cette discipline spirituelle ont échoué et que des millions de personnes continuent à pratiquer, le plus souvent en secret, le Falun Gong en Chine. La campagne de persécution est lancée le 20 juillet 1999 par l’ancien dictateur Jiang Zemin, qui considère la popularité du Falun Gong et son retour à la culture traditionnelle comme un défi à l’autorité du Parti unique au pouvoir en Chine.
Jiang Zemin ordonne aux forces de sécurité « d’éradiquer » le Falun Gong. Les pratiquants sont harcelés et licenciés, réduits à l’esclavage dans des camps de travaux forcés et torturés, on cherche à les faire renoncer à leur croyance. Les pratiquants très âgés ne sont pas épargnés.
Freedom House souligne que la persécution est une affaire très lucrative pour un certain nombre de responsables communistes, qui s’enrichissent grâce à l’extorsion, les travaux forcés et le trafic d’organes prélevés sur leurs victimes. L’an passé, les enquêteurs indépendants ont confirmé dans leur dernier rapport l’existence d’un vaste réseaux d’hôpitaux publics impliqués dans les prélèvements et les transplantations massives d’organes.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer le nombre exact de pratiquants de Falun Gong tués pour leurs organes, le rapport estime qu’entre 60 000 et 100 000 greffes ont été effectuées annuellement en Chine. En raison de l’inefficacité du système des dons d’organes dans le pays, les enquêteurs pensent que, dans la plupart des cas, un organe transplanté équivaut à une personne tuée.
« Les preuves disponibles suggèrent que les prélèvements d’organes forcés sur des pratiquants du Falun Gong détenus – dans le but de les vendre pour des transplantations – ont été effectués à grande échelle et pourraient se poursuivre », indique le rapport de Freedom House.
Le rapport de 22 pages souligne également que des centaines de millions de dollars ont été dépensés chaque année par le PCC dans le but d’éradiquer les pratiquants de Falun Gong, qui ont répondu à la répression par différentes manœuvres pacifiques et non violentes. Ils mettaient l’accent sur la propagation de l’information concernant les violations des droits de l’Homme auprès de la police, du public général et des responsables communistes.
André Laliberté, le professeur en charge des religions chinoises à l’Université d’Ottawa, juge « qu’avec la répression du Falun Gong, [le Parti communiste a lancé] la pire des persécutions religieuses depuis la Révolution culturelle ». Cette dernière avait permis l’extermination entre 1966 et 1976 de millions de Chinois.
Au début, le PCC met en place des sortes de « séances de lutte » comme à l’époque de la Révolution culturelle, des autodafés de livres, des détentions massives, des procès montés et des tabassages publics. Toutefois, puisque le Falun Gong résiste, au fil des ans le PCC change de stratégie et poursuit désormais une persécution bien plus discrète. Aujourd’hui, le PCC et les médias officiels chinois évoquent à peine le sujet.
Le Falun Gong
Le Falun Gong est une discipline traditionnelle chinoise qui comprend des exercices de type de qigong et la méditation assise. Il vise à harmoniser le corps et l’esprit en appliquant dans sa vie quotidienne les valeurs de l’authenticité, de la bienveillance et de la tolérance.
La méthode est transmise au grand public en 1992 par Li Hongzhi et reçoit le soutien du régime chinois, ainsi qu’une couverture médiatique positive. Les sources officielles estiment à environ 70 millions le nombre de Chinois de tous âges et professions qui pratiquent cette discipline en 1999, alors que les sources du Falun Gong avancent souvent un chiffre de 100 millions.
Tout change en juillet 1999, lorsque le chef du Parti Jiang Zemin, qui craint la popularité grandissante de cette pratique, ainsi que son indépendance vis-à-vis de l’État-Parti chinois, lance une campagne de répression au niveau national. Ceux qui continuent à pratiquer sont qualifiés « d’ennemis de l’État », arrêtés, torturés et assassinés. Les médias officiels initient également une campagne de propagande diffamatoire.
Aujourd’hui, il est difficile d’évaluer le nombre de personnes qui continuent à pratiquer le Falun Gong en Chine. Selon Minghui.org, le site qui recueille et publie les informations sur le Falun Gong et sa persécution, la pratique s’est répandue dans plus d’une centaine de pays.
« Des ordres d’arrestation continuent à être émis par les hautes autorités, mais parfois les agents du Bureau de la sécurité publique admettent : Mais non, ils ne font que s’exercer pour garder la santé », confie un avocat chinois des droits de l’Homme à Freedom House.
L’ONG confirme que le Falun Gong reste encore un sujet tabou en Chine et que de nombreux Chinois continuent à croire la propagande du PCC qui diabolise les pratiquants. « Chaque jour, un grand nombre de juges, de procureurs et d’agents de police jouent un rôle actif dans l’arrestation, l’emprisonnement et la torture des citoyens chinois qui persistent dans leur dévouement au Falun Gong », constate le rapport de Freedom House.
En 1999, très peu de gens, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Chine, auraient pu croire que des millions de personnes continueraient à pratiquer le Falun Gong malgré les violences généralisées, conclu le rapport.
Version anglaise : Falun Gong Persists After 17 Years of Chinese Communist Persecution: Rights Group
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