Le père de famille dont les enfants avaient été découverts en octobre reclus dans une ferme isolée des Pays-Bas les battait et les maltraitait pour chasser les « mauvais esprits » et les préserver de « l’impureté » du monde extérieur, a déclaré mardi le parquet devant un tribunal néerlandais.
Une première audience dans cette affaire se tenait mardi devant le tribunal d’Assen (nord), en attendant l’ouverture du procès au fond contre deux suspects, dont le père des six enfants qui sont aujourd’hui tous adultes.
La famille avait été découverte en octobre par la police dans une petite pièce fermée à l’intérieur d’une ferme isolée à Ruinerwold, un village de la province de Drenthe, où elle vivait recluse depuis presque une décennie.
Personne ne connaissait les occupants de la ferme
Beaucoup de questions subsistent autour de cette étrange affaire qui s’est déroulée dans une localité où personne ne semblait connaître les occupants de la ferme ni même avoir été au courant de leur présence.
Un des enfants a été suspendu par les mains et les pieds, battu à coups de pied et enfermé dans un petit espace, tandis qu’un autre a été contraint de passer un été enfermé dans une niche pour chien, selon le parquet.
Séparé les plus jeunes enfants du monde extérieur dès la naissance
Le père, identifié par les médias comme Gerrit Jan van D., 67 ans, a « séparé les plus jeunes enfants du monde extérieur dès la naissance. Personne ne connaissait leur existence. Ils n’étaient pas non plus inscrits à l’état civil et n’existaient donc pas réellement », a poursuivi le ministère public.
Gerrit Jan van D. a été arrêté à la mi-octobre, quelques jours après que la police l’eut découvert avec cinq de ses enfants reclus dans la ferme. Son sixième enfant qui vivait à la ferme, un fils âgé d’environ 25 ans, s’était rendu dans un bar du village dans un état « confus » et avait alerté les autorités.
Absent à l’audience mardi pour des raisons de santé, le père de famille, qui faisait autrefois partie d’une secte, est accusé par le parquet d’avoir privé les enfants de leur liberté, de les avoir « frappé, leur avoir donné des coups de pied et les avoir privés de manger et de boire ».
Une maltraitance représentant une serrure symbolique
Cette maltraitance représentait pour les enfants une « serrure figurative sur la porte », estime l’accusation. « Aucune serrure matérielle n’est requise comme preuve de privation illégale de liberté ou de prise d’otages », a-t-elle ajouté.
L’homme est également soupçonné d’avoir agressé sexuellement deux de ses trois enfants les plus âgés qui ont quitté le domicile familial et n’ont pas vécu dans la bâtisse de Ruinerwold. Il est par ailleurs soupçonné de blanchiment d’argent.
Atteinte à la liberté d’autrui (le locataire)
Le locataire de la ferme, Josef B., un citoyen autrichien de 58 ans, arrêté quelques jours avant le père, est également soupçonné d’atteinte à la liberté d’autrui.
« J’ai l’impression que c’est une chasse aux sorcières », a déclaré mardi Josef B. devant le tribunal, cité par l’agence de presse néerlandaise ANP.
« J’ai la conscience tranquille. Je n’ai privé personne de sa liberté », a-t-il affirmé.
A l’issue de l’audience dite « pro forma », c’est-à-dire consacrée à la gestion administrative du dossier, le juge décidera du maintien en détention des suspects, en attendant la tenue du procès au fond.
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