Depuis que le second groupe guérillero colombien, l’Armée Nationale de Libération, a annoncé fin mars l’ouverture de négociations de paix avec le gouvernement colombien, les FARC se font plus pressants pour aussi sortir du conflit. Alors que les négociations avec Bogota ont commencé il y a près de quatre ans, l’accord final, qui aurait dû être signé le 23 mars dernier et prévoir le dépôt des armes par les FARC, reste suspendu.
Quelles raisons pour ce retard ? L’indemnisation des victimes reste débattue, de même que les conditions d’amnistie pour les guérilleros. Le 18 avril, les guérilleros marxistes ont demandé l’intervention du pape François pour garantir leur sécurité et expliqué ne plus pouvoir déposer les armes. Dans une lettre ouverte, le commandant en chef des FARC se plaint « des sérieuses menaces de tempête à l’horizon, qui pourraient mettre à terre le grand effort du peuple colombien » (comprenez, le processus de paix). D’après lui, des groupes paramilitaires d’extrême-droite mènent des opérations commando dans la jungle colombienne à l’encontre des FARC, pour déclencher une reprise des combats. « Leurs terribles actions ont été planifiées par des acteurs politiques qui bénéficient de la guerre, laquelle soulève des passions ; ils cherchent à tourner l’opinion publique contre les accords qui ont été négociés. »
Début avril, des dizaines de milliers de personnes, dont l’ancien président Alvaro Uribe, manifestaient effectivement à Medellin contre ces négociations de paix : « Par cette marche, nous lançons une alerte sur le danger que représente pour notre pays l’impunité accordée aux narco-terroristes », a lancé l’ancien président, cité par RFI. « Cette impunité a été octroyée à un groupe terroriste et un autre est sur la même voie. Et la Colombie n’échappera pas pour autant à la violence ».
C’est dans ce contexte de fragilisation du processus de paix que The Economist a publié le 16 avril un article incendiaire révélant que la guérilla marxiste a accumulé près de 10 milliards d’euros de revenus. D’après le quotidien économique, au plus fort de son activité dans les années 90 et 2000, les enlèvements et extorsions rapportaient aux FARC entre 200 millions et 3 milliards d’euros par an, partiellement seulement réinvestis en armes et matériel. En 2012, une étude du gouvernement colombien estimait ainsi à plus de 10,5 milliards d’euros les sommes placées par la guérilla, aussi bien dans des achats immobiliers que dans des banques étrangères, en particulier au Venezuela, au Costa-Rica et en Équateur.
Le conflit avec les FARC a fait plus de 500 000 victimes et provoqué le déplacement de 6 millions de Colombiens hors des zones contrôlées par les FARC.
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