Fauci incapable de se rappeler de détails essentiels lors de sa déposition, selon le procureur général de Louisiane

Par Zachary Stieber
26 novembre 2022 14:15 Mis à jour: 26 novembre 2022 15:19

Lors d’une audience le 23 novembre, le Dr Anthony Fauci a déclaré ne pas se souvenir de certains points extrêmement importants concernant ses décisions durant la pandémie.

Le Dr Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) depuis 1984 et principal conseiller médical du président Joe Biden, a été interrogé par le procureur général de Louisiane Jeff Landry et le procureur général du Missouri Eric Schmitt, tous deux républicains.

« C’est littéralement incroyable que nous ayons passé sept heures avec le Dr Fauci. C’est un homme qui, à lui seul, a détruit l’économie américaine en déclarant ‘la science, suivez la science’. Et au cours de ces sept heures, nous avons découvert qu’il ne se souvenait pratiquement de rien concernant sa réponse au Covid », a déclaré Jeff Landry à Epoch Times en sortant de l’audience. « Il a simplement dit : ‘Je ne me souviens pas, je n’ai jamais vu ça… Je pense que nous devons replacer ces documents dans leur contexte.’ »

Et d’ajouter :« C’était vraiment troublant de se dire qu’il s’agit de l’homme qui conseille les présidents américains alors qu’il ne se souvenait même pas des informations diffusées par lui, des informations dont il avait discuté, ni des conférences de presse qu’il avait tenu durant le Covid‑19. »

Le Dr Fauci et le NIAID n’ont pas répondu aux demandes de commentaires dans l’immédiat.

Jeff Landry a refusé de fournir plus de détails sur la déposition jusqu’à ce qu’elle soit rendue publique. Mais il a déclaré qu’il serait en mesure d’utiliser certaines informations pour faire avancer le dossier.

Jeff Landry et Eric Schmitt ont intenté un procès au gouvernement américain en mai, l’accusant d’avoir violé les droits du premier amendement en faisant pression sur les Big Tech pour qu’elles censurent certains discours. Les documents produits par le gouvernement et envoyés aux Big Tech ont étayé leurs accusations. Le juge de district américain Terry Doughty, nommé par Trump pour superviser l’affaire, a récemment ordonné au Dr Fauci et à sept autres fonctionnaires de témoigner sous serment sur cette censure.

Le juge Doughty a conclu que les plaignants avaient réussi à démontrer que le Dr Fauci « savait personnellement certaines choses sur cette question de censure touchant au Covid-19  (…) opérée par les médias sociaux ».

Bien que le Dr Fauci soit un haut fonctionnaire, il devait comparaître en vertu d’une demande d’injonction préliminaire pour répondre au besoin d’informations du tribunal, a déclaré le juge Doughty.

Mercredi, c’était la première fois que le Dr Fauci témoignait sous serment au sujet de ses interactions avec les Big Tech, et tout particulièrement avec Mark Zuckerberg.

Avant la déposition, Jeff Landry a déclaré : « Nous méritons tous de savoir à quel degré le Dr Fauci était impliqué dans la censure du peuple américain pendant la pandémie de Covid. Demain, j’espère le découvrir. »

Dans ses commentaires pour Epoch Times, il a ajouté : « Nous suivrons les preuves partout où elles nous mèneront pour comprendre ce qui s’est passé exactement, pour comprendre comment notre gouvernement a utilisé des entités privées pour interdire aux Américains de s’exprimer. »

Le procureur général de Louisiane Jeff Landry (Drew Angerer/Getty Images)

La Déclaration de Great Barrington

Selon Jenin Younes, de la New Civil Liberties Alliance, un des avocats représentant les plaignants, le Dr Fauci a affirmé lors de l’audience qu’il n’était absolument pas inquiet par la Déclaration de Great Barrington.

Rédigée en octobre 2020, la Déclaration appelait à une protection ciblée des personnes les plus vulnérable face au Covid‑19 et à l’annulation des restrictions sévères imposées aux enfants et aux personnes à moindre risque. Deux de ses auteurs, le Dr Jay Bhattacharya et le Dr Martin Kulldorff, font désormais partie des plaignants.

« J’ai un travail de jour très occupé à diriger un institut de six milliards de dollars. Je n’ai pas le temps de me préoccuper de choses comme la Déclaration de Great Barrington », a déclaré le Dr Fauci, selon JeninYounes.

Pourtant, au vu des courriels récupérés, il apparaît que le Dr Fauci était inquiet par la Déclaration, et l’avait évoqué à plusieurs reprises.

Dans certains échanges, le Dr Fauci et le Dr Francis Collins, l’ancien directeur des National Institutes of Health (NIH) se soucient explicitement de la déclaration. « Il faut publier un démantèlement rapide et dévastateur de ses affirmations », écrit le Dr Collins. Il demande ensuite au Dr Fauci de lui faire parvenir un article du magazine Wired qui, selon lui, « déboulonne cette théorie ».

Dans un autre échange, obtenu par Epoch Times en vertu de la Loi d’accès à l’information, le Dr Fauci écrit que la déclaration lui rappelle le négationnisme du SIDA.

Le Dr Fauci s’exprimera également publiquement sur la déclaration, notamment en défendant ses détracteurs lors d’une audition au Congrès en mai.

Enfin, dans un autre courriel adressé au Dr Deborah Birx (la coordinatrice du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche), il écrit : « Je me suis publiquement prononcé très fermement contre la Déclaration de Great Barrington. »

Autres dépositions

Le gouvernement a demandé la suspension de certaines dépositions, sans annuler celle du Dr Fauci. Ainsi, la Maison Blanche a  obtenu une ordonnance bloquant les dépositions de Vivek Murthy, le chirurgien général des États-Unis, de Jen Easterly, la directrice de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency, et de Rob Flaherty, directeur de la stratégie numérique de la Maison Blanche et sous-assistant de Joe Biden.

Des efforts similaires visant à suspendre les dépositions de l’ancienne secrétaire de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, et du fonctionnaire du FBI, Elvis Chan, ont échoué.

Elvis Chan doit comparaître la semaine prochaine. La déposition de Jen Psaki est prévue pour le 8 décembre.

Elvis Chan est impliqué dans les échanges avec Facebook, LinkedIn et d’autres Big Tech portant sur la modération de leurs contenus, selon les preuves obtenues et ses propres déclarations publiques. Jen Psaki a déclaré publiquement, alors qu’elle était encore à la Maison Blanche, que les plateformes devaient se montrer plus fermes face aux accusations de désinformation.

Les plaignants ont déjà fait témoigner plusieurs fonctionnaires, dont Daniel Kimmage, du Global Engagement Center du département d’État.

Le Global Engagement Center a collaboré avec la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency dirigée par Jen Easterly pour créer une coalition d’organisations à but non lucratif appelée Election Integrity Partnership. Cette coalition pressait les médias sociaux à censurer certains discours.

Daniel Kimmage était également responsable des réunions au cours desquelles la censure était discutée, le fonctionnaire du département d’État Samaruddin Stewart agissant sur ses ordres, selon des documents produits par LinkedIn.

La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, le 27 avril 2022. (Anna Moneymaker/Getty Images)

Irrecevabilité

Plus tôt mercredi, le gouvernement a exhorté le juge Doughty de rejeter l’affaire, affirmant que les plaignants n’avaient pas démontré la coercition exercée par le gouvernement sur les entreprises.

Selon les avocats de la Maison Blanche, les représentants du gouvernement « ont exhorté les entreprises de médias sociaux à s’engager davantage pour contenir la désinformation. Mais toute décision de modération de contenu prise par les entreprises de médias sociaux était finalement du ressort de ces entreprises ».

« Les demandes catégoriques ou les appels formulés en termes forts, comme le président Biden qui a déclaré que ne pas agir contre la désinformation revenait à ‘tuer des gens’, ne constituent pas une coercition », ont ajouté les avocats.

Les plaignants préparent actuellement une réponse pour faire valoir que leur demande est recevable.

Les deux parties préparent également leurs dossiers concernant la décision de la Cour d’appel des États-Unis pour le cinquième circuit de suspendre les dépositions de Murthy, Easterly et Flaherty.

La cour d’appel a déclaré que le juge Doughty n’avait pas examiné de manière adéquate s’il existait d’autres moyens d’obtenir les informations recherchées, tels que la déposition de fonctionnaires de niveau inférieur ou l’obtention de réponses écrites de la part des fonctionnaires de niveau supérieur.

Le juge Doughty a ordonné aux plaignants de déposer leur dossier avant le 29 novembre. Le gouvernement a jusqu’au 2 décembre. Les plaignants pourront riposter au dossier du gouvernement jusqu’au 5 décembre.

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