Après 40 ans de présence, le groupe audiovisuel public canadien CBC/Radio-Canada a annoncé fermer son bureau de Pékin devant l’impossibilité d’obtenir un nouveau visa pour son correspondant.
« Cela ne sert à rien de garder un bureau vide alors que nous pourrions facilement nous installer ailleurs, dans un pays différent qui accueille les journalistes et respecte le contrôle exercé par les journalistes », a expliqué le 3 novembre le directeur général de l’information de CBC, Brodie Fenlon.
« Fermer le bureau de Pékin, c’est la dernière chose que nous voulons faire, mais on nous a forcé la main », a-t-il ajouté sur le site du groupe.
CBC/Radio-Canada sollicitait depuis octobre 2020 un visa pour son nouveau correspondant. Malgré de nombreux échanges et demandes de rendez-vous avec le consulat chinois à Montréal, le groupe public n’a obtenu aucune réponse. Le journaliste travaillera depuis Taïwan dans l’immédiat.
« Malheureusement, CBC a fermé son bureau en Chine après plus de 40 ans à Pékin », a commenté sur Twitter le précédent correspondant à Pékin de CBC, Sasa Petricic. « Pendant les cinq années où j’y étais, les obstacles officiels ont rendu les reportages de plus en plus difficiles », a-t-il témoigné. « Pourtant, être sur place reste la meilleure façon de raconter l’histoire de la Chine. J’espère que nous reviendrons ».
Sadly, CBC closing its China bureau after 40+ yrs in Beijing. In the 5 yrs I was there, official roadblocks made it increasingly difficult to report, and Beijing unresponsive in granting new visas to CBC. Still, being there remains best way to tell China story. Hope we’ll return pic.twitter.com/lO0fUc1ZHz
— Saša Petricic (@sasapetricic) November 2, 2022
« Couvrir la Chine se fait de plus en plus à distance »
Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) notait pour sa part que le gouvernement chinois « refuse largement d’accorder de nouveaux visas aux journalistes étrangers après avoir procédé à des expulsions massives en 2020 ». « Couvrir la Chine se fait de plus en plus à distance », déplorait dans son rapport annuel le FCCC, non reconnu par les autorités chinoises.
En 2020, la Chine avait ordonné aux journalistes américains travaillant pour les quotidiens New York Times, Washington Post et Wall Street Journal de rendre leur carte de presse. Une mesure équivalant de facto à une expulsion car ce document conditionne le permis de séjour en Chine des journalistes étrangers.
Dans le dernier rapport de Reporters sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse dans le monde, la Chine est classée 175e sur 180.
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