Une femme à la recherche d’une maison d’été a été intéressée par une vente aux enchères de phares. Après avoir remporté l’enchère et acheté un phare, elle a passé plus d’une décennie à transformer ce phare négligé en une jolie maison originale.
Sheila Consaul, âgée de 65 ans, originaire de New York, vit actuellement à Washington, D.C. Elle a acheté le phare Fairport Harbor West Lighthouse, vieux de 98 ans, situé sur le lac Érié dans le parc d’État de Mentor Headlands, dans le nord-est de l’Ohio, en novembre 2011, après trois ans d’enchères successives contre d’autres acheteurs potentiels, pour finalement remporter l’enchère à 71.010 dollars américains.
« Le phare a été construit à l’origine dans une usine de Buffalo, dans l’État de New York, et a été transporté par bateau jusqu’au lac Érié », a expliqué Mme Consaul à Epoch Times, en référence au phare abandonné qui a été allumé pour la première fois le 9 juin 1925 et qui constitue toujours une aide active à la navigation.
« La lumière s’allume la nuit, elle fonctionne à l’énergie solaire et est entretenue par les gardes-côtes », a expliqué Mme Consaul.
Les clés en main
Mme Consaul, qui avait déjà rénové une maison historique, a été séduite par cette propriété unique. Même si elle avait fait un voyage pour voir le phare de l’extérieur au moment de la vente aux enchères, elle n’avait pas vu l’intérieur avant d’avoir les clés en main.
« La bonne nouvelle, c’est que j’ai adoré le plan, l’espace principal ouvert, le magnifique escalier en fonte, le fait qu’il y avait un sous-sol […]. J’ai été très agréablement surprise par tout cela », a-t-elle confié. « Mais, bien sûr, le phare était dans un état épouvantable. »
Des gardiens du phare ont vécu sur place de 1925 jusqu’à la fin des années 1940. Mais lorsque le phare a été électrifié et n’avait plus besoin de gardiens, le site est devenu une propriété abandonnée du gouvernement.
« Beaucoup de gens s’introduisaient par effraction dans le bâtiment, des adolescents s’y retrouvaient, il manquait donc beaucoup de choses », a dit Mme Consaul. « Il n’y avait vraiment rien dans le bâtiment quand je suis entrée pour la première fois, il n’y avait même plus de portes. »
La tôle extérieure du phare était rouillée, le plâtre s’écaillait des murs de briques à l’intérieur et il n’y avait ni tuyaux, ni toilettes, ni éviers. Mais la propriété de cinq étages et de 280 mètres carrés avait un beau potentiel.
Le travail commence
Mme Consaul, consultante en communication, a commencé à passer ses étés dans le nord-est de l’Ohio, lorsque le temps était agréable, pour rénover sa nouvelle maison originale située sur la plus longue plage de l’État de l’Ohio.
Elle a transformé le sous-sol en espace de stockage d’eau et en cave à vin, ainsi qu’en chambre à coucher avec quatre lits superposés et une salle de bains entièrement équipée. Au premier étage, elle a aménagé une cuisine ouverte avec une pièce de service et un coin salon près de l’escalier en colimaçon.
Vient ensuite l’étage principal, anciennement utilisé pour le stockage du charbon, et au quatrième étage, un foyer ouvert avec un lit de jour dans le salon d’origine du gardien. Au dernier étage se trouvent la salle de bain d’origine, la chambre principale et la chambre d’amis. Le phare peut accueillir 10 personnes.
Mme Consaul nous en dit davantage sur le processus de transformation du phare : « Au début, nous ne faisions que pelleter des débris de plâtre qui contenaient beaucoup de déchets (…). Le toit avait une fuite importante et l’eau avait pratiquement emporté une partie des parquets parce qu’ils étaient pourris. »
Son objectif initial était de commander et de poser du verre sur mesure, car toutes les fenêtres du phare étaient cassées. Heureusement, la structure originale du phare était « construite comme une forteresse » et suffisamment solide pour rester intacte.
Neuf fenêtres devaient être réparées à l’étage, et elles ont toutes été refaites, car Mme Consaul souhaitait que l’espace soit clair et aéré.
« Les fenêtres manquaient de tout », dit-elle. « Elles ont donc dû être entièrement remplacées et fabriquées sur mesure pour s’adapter à l’espace de l’étage. »
Mme Consaul a ensuite fait tout ce qu’elle aurait fait dans le cadre d’une restauration habituelle, comme peindre chaque pièce du bâtiment à l’intérieur et à l’extérieur. Elle a utilisé 410 litres de peinture pour transformer l’intérieur du bâtiment et 273 litres de peinture pour l’extérieur.
Elle a ensuite cherché du mobilier et des accessoires, mêlant le design des années 1920 aux caractéristiques industrielles d’origine du phare.
« En fait, j’ai adopté une approche très engagée en matière de design », explique-t-elle. « Le phare est traversé par une grosse poutre et a plusieurs espaces mécaniques. Je me suis en quelque sorte inspiré du côté industriel et sur le fait que le phare a été créé dans les années 1920. »
Le carrelage hexagonal blanc de la salle de bains d’origine rappelle le style du début du XXe siècle, tout comme le plâtre à tampon ressemblant aux tuiles du métro et la peinture murale vert écume de mer dans la chambre d’amis.
Pour meubler la maison, elle a rassemblé des antiquités provenant de tout le pays.
Un travail d’équipe
Lorsqu’il a fallu approvisionner le site entièrement hors réseau, l’emplacement du phare a mis des bâtons dans les roues.
« On peut s’y rendre à pied, mais cela complique la tâche des plombiers et des électriciens qui doivent garer leur camion à 800 mètres dans le parc », explique Mme Consaul, qui a loué un bateau avec une grue à bord pour transporter son matériel et des objets plus volumineux tels que son réfrigérateur et ses plans de travail en granit.
Ne pouvant plus puiser l’eau dans le lac Érié, comme le faisaient les gardiens du phare, Mme Consaul a installé un système de collecte des eaux de pluie et des toilettes à compostage. Il lui a fallu neuf ans pour obtenir l’eau courante. Elle a commencé à produire sa propre électricité à l’aide d’un petit générateur extérieur, mais le phare n’est ni chauffé ni climatisé. Elle travaille sur un système éolien solaire durable pour produire de l’énergie durable à l’avenir.
Petit à petit, la maison a commencé à prendre forme, et « chaque petit succès nous a permis de continuer », a raconté Mme Consaul, qui n’a pas manqué de soutien pendant les travaux de rénovation.
« Beaucoup d’amis sont venus m’aider au début, j’ai recruté tous ceux que j’ai pu trouver », dit-elle. « Un certain nombre de mes amis de l’université se trouvaient dans la région. (…) J’ai aussi eu beaucoup de bénévoles qui m’ont trouvée sur Facebook ou qui passaient par là et m’ont dit : « Qu’est-ce que vous faites là ? » et je leur répondais : « Eh bien, si vous ramenez un sac d’ordures, parce qu’il y a une benne à ordures dans le parc, je vous ferai visiter les lieux. »
Mme Consaul se souvient avec émotion d’une troupe de scouts qui, lors d’une promenade dans la nature, s’était arrêtée pour nettoyer les fenêtres nouvellement installées, en guise de « service communautaire ».
Avant et après
La propriétaire du phare estime qu’elle a dépensé au total l’équivalent de 190.000 à 284.000 euros pour la rénovation, affirmant que même si « cela prend toujours plus de temps et coûte plus cher que prévu », l’argent, le temps et les efforts en valaient la peine.
Après avoir consacré près d’une décennie de travail au phare, et avoir vécu plusieurs moments de satisfaction et de défi, il est évident qu’elle a un endroit préféré.
Je l’appelle en fait le « point du coucher de soleil ». J’ai deux chaises Adirondack, une petite table, et c’est là que je vais chaque soir où il y a un beau coucher de soleil. Je vais du côté ouest et je m’assois là avec mon verre de vin », dit-elle.
« Le phare de Fairport Harbor West offre une vue à 360 degrés sur l’eau et les bateaux qui entrent et sortent.
C’est comme être sur une petite île, vous savez, vous êtes là toute seule, et c’est d’une beauté époustouflante », dit-elle.
Le phare emblématique est en quelque sorte l’emblème du comté de Lake. Le bâtiment figure dans l’annuaire téléphonique local, sur le site web du comté et dans la documentation touristique. Mme Consaul savait qu’elle prenait un précieux morceau d’histoire lorsqu’elle a acheté le phare et, depuis, elle n’a cessé de rendre service à la communauté.
Presque chaque année depuis 2012, elle organise des journées portes ouvertes pour célébrer l’« anniversaire » du phare, qui tombe le 9 juin. Cette année, elle a accueilli 800 visiteurs. Un livre « avant et après » laissé ouvert sur la table de la salle à manger montre aux visiteurs le chemin parcouru par le phare.
« Je ne suis qu’une intendante », a souligné Mme Consaul. « Je n’ai ce phare que pour un certain temps. (…) Espérons qu’il durera encore une centaine d’années, alors je n’en suis qu’une petite partie. Mais ce que cela signifie pour moi, c’est que je l’ai ramené à la vie. »
Mme Consaul ne considère pas les rénovations du phare comme « achevées » puisqu’elle vient de faire refaire le revêtement du sol et qu’elle prévoit d’installer un système d’eaux grises pour réduire la consommation d’eau potable. Cependant, depuis que la maison est devenue habitable en 2020, elle y séjourne chaque été entre mai et octobre, faisant des allers-retours à Washington pour son travail et pour être près de sa mère âgée de 89 ans.
La General Services Administration vend des phares aux enchères depuis que le Congrès a adopté la loi sur la préservation des phares historiques nationaux en l’an 2000, et il y en a beaucoup d’autres comme celui de Mme Consaul à vendre. À tous ceux et celles qui souhaitent avoir une maison comme la sienne, Mme Consaul conseille de faire preuve de patience et de réalisme.
« Cela prendra plus de temps et coûtera plus cher que vous ne l’imaginez », dit-elle. « Vous ne pouvez pas le faire vous-même, vous avez besoin de beaucoup d’aide. Vous apprendrez beaucoup en cours de route. Mais si vous persévérez, vous aurez une belle maison d’été. »
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