Deux ans après le décès de sa fille de 3 ans, la mère de famille n’a obtenu aucune réponse à ses interrogations. Elle a appris que la plainte pour homicide involontaire qu’elle avait déposée à l’encontre du chauffeur de bus ayant fauché sa fille, a été classée sans suite. Elle et son avocat ont décidé de contester cette décision devant la cour d’appel de Paris.
Asma, la maman de la petite Sheymaa, aimerait pouvoir faire son deuil. Sa fille est morte en décembre 2020, fauchée par un bus à Pantin (Seine-Saint-Denis). L’avocat de la mère de famille lui a appris cet été que sa plainte pour « homicide involontaire » contre le chauffeur a été classée sans suite un an plus tôt, pour « infraction insuffisamment caractérisée », a relaté Le Parisien ce mercredi 7 décembre. La maman de Sheymaa ne comprend pas pourquoi elle n’a jamais reçu de courrier l’informant de cette décision.
« J’ai besoin de réponses pour pouvoir faire mon deuil »
Le jour du drame remonte au 17 décembre 2020 dans le quartier des Quatre-Chemins, rue du Cartier-Bresson à Pantin. La fillette revenait de l’école, accompagnée de sa grand-mère et de son jeune oncle de 14 ans, lorsqu’elle a été renversée par un chauffeur de bus de la Ville de Pantin. Sheymaa, alors âgée de 3 ans, est décédée sur le coup. Le bus, qui rentrait au centre technique, n’aurait pas vu l’enfant. Une enquête avait été ouverte et les analyses effectuées sur le conducteur de ce bus n’avaient révélé aucune trace d’alcool ou de stupéfiants. Gravement choqué, il avait été transféré à l’hôpital.
Sheymaa, 3 ans, a été écrasée par un bus alors qu’elle était sur un trottoir, à la sortie de l’école, à #Pantin. La plainte de sa maman Asma a été classée sans suite, sans explications.
Elle me raconte ?https://t.co/15aW5LMNyC
— Merwane Mehadji (@MerwaneMeh) December 9, 2022
Pour la maman de la fillette, le fait que sa plainte ait été classée sans suite ne l’aide pas à faire son deuil. Elle veut comprendre ce qui s’est réellement passé ce jour fatidique. « Est-ce la faute du chauffeur qui n’a pas marqué l’arrêt ? Est-ce qu’il faisait trop sombre dans la rue ce soir d’hiver ? J’ai besoin de réponses pour pouvoir faire mon deuil. Je ne peux pas me rendre sur la tombe de ma fille et lui dire que je n’ai pas tout fait pour lui rendre justice », a-t-elle confié au quotidien francilien. Une pétition a d’ailleurs été lancée sur Change.org, elle réclame justice pour Sheymaa.
Feux tricolores, passages piétons, miroirs et marquages au sol ont depuis été installés
Afin de relancer la plainte, son avocat Maître Benezra est déterminé à faire un recours hiérarchique auprès du procureur général de la cour d’appel de Paris, précisent nos confrères.
Ainsi que le rapportait encore Le Parisien ce 20 novembre, Asma avait précisé que les images de vidéosurveillance montraient « que le chauffeur n’avait pas marqué l’arrêt avant d’avancer sur le trottoir, alors qu’il a déclaré avoir vu au loin le groupe ». « Ma fille n’était pas au milieu de la route, elle se déplaçait sur un endroit protégé de la circulation. Pourquoi ne s’est-il pas arrêté par précaution ? A-t-il regardé son angle mort ? Je ne comprends pas comment ça a pu être classé et pourquoi il ne pourra pas y avoir un procès en bonne et due forme », autant de questions qui restent pour le moment sans réponse.
Toujours est-il que depuis cet accident mortel, dans les semaines qui ont suivi, la Ville de Pantin a effectué des modifications dans la rue du Cartier-Bresson. Des feux tricolores ont été installés, ainsi que des passages piétons, des miroirs et des marquages au sol.
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