Le président de la Métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain et trois de ses proches, entendus pour détournement de fonds publics, sont sortis mercredi de garde à vue sans poursuites pour l’instant, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Damien Castelain, placé en gare à vue mardi matin, a été relâché mercredi soir, a-t-on précisé de même source, confirmant une information de la Voix du Nord.
Le directeur général des services de la métropole, Bruno Cassette, était également en garde à vue dans cette affaire portant sur des dépenses effectuées entre janvier 2017 et mai 2018.
La compagne de M. Castelain et l’ancienne chargée de communication au sein de la collectivité avaient aussi été placés en garde à vue mardi après-midi, selon une source proche du dossier.
Ils ont été interrogés par la PJ de Lille, à qui le parquet a confié les investigations depuis l’ouverture d’une enquête préliminaire en juillet 2018 pour détournement de fonds publics et recel.
La Métropole européenne de Lille : ses 90 communes, son million d’habitants, son budget à 1,8 milliard, son manque de #transparence, son président en garde à vue pour détournement de fonds publics… @MEL_Lille Merci @Mediacites et @MediacitesLille https://t.co/bxWcGVQ0eT
— Benoît Carré (@benoitcarre87) 2 juillet 2019
Celle-ci faisait suite à un article du site d’informations Médiacités qui affirmait avoir épluché « quelques centaines de factures » n’ayant « pas grand chose à voir » avec les fonctions politiques de M. Castelain, notamment pour des parfums, services de bien-être ou nuits en hôtel de luxe le week-end. Ces dépenses suspectes s’élevaient, selon Médiacités, à environ 11 000 euros.
L’Agence française anticorruption (AFA) avait effectué en octobre un signalement auprès du parquet, puis rendu en décembre un « rapport de contrôle » sur la MEL, confidentiel mais rapidement dévoilé par Médiacités. Elle y relevait, selon le site, des « irrégularités ».
L’AFA s’intéresse également aux travaux en cours du futur siège de la MEL, ainsi qu’aux conditions dans lesquelles a été employée la chargée de communication.
Depuis la révélation de cette affaire par @MediacitesLille, Génération.s n’a eu de cesse de réclamer des explications au Président de la MEL (cf. notre lettre ouverte du 21 juin 2018), en vain. https://t.co/ZMca0Tj5LV
— Génération·s Armentières (@G_Armentieres) 3 juillet 2019
L’avocate de M. Castelain avait indiqué en juin que ce dernier avait remboursé « l’intégralité des notes de frais » signalées par l’AFA, afin de « couper court aux polémiques malsaines », via « un don » en avril de 20 542,03 euros à la métropole lilloise.
Mais ce remboursement « n’est en rien un aveu quelconque de culpabilité », avait affirmé Me Florence Rault.
Dès la publication de l’enquête en 2018, M. Castelain avait fustigé « une chasse à l’homme téléguidée » et assuré que ces chiffres étaient « faux », parlant pour sa part de « 395 euros par mois de frais de représentation ».
D. S avec AFP
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