Très attendue sur la crise du coût de la vie, Liz Truss s’apprête à être officiellement nommée Première ministre par la reine et faire son entrée à Downing Street mardi 6 septembre pour remplacer Boris Johnson, qui lui a promis son « fervent » soutien.
En fin de matinée, le chef du gouvernement sortant est arrivé au château de Balmoral, la résidence d’été d’Elizabeth II, pour lui présenter officiellement sa démission.
La souveraine de 96 ans recevra quelques instants plus tard Liz Truss, pour lui demander de former un gouvernement dans une période particulièrement difficile où le Royaume-Uni est confronté à une crise économique et sociale historique. Elle deviendra le 15e Premier ministre de la reine.
La passation de pouvoir a lieu à Balmoral et non au palais de Buckingham à Londres comme c’est la tradition, en raison des problèmes de mobilité de la reine.
« Comme une conservatrice »
Elle a promis lundi de gouverner « comme une conservatrice », de mettre en place « un plan audacieux pour réduire les impôts et faire croître notre économie » et de battre les travaillistes lors des législatives prévues d’ici début 2025.
Sous pression pour aider des millions de Britanniques confrontés à des factures d’énergie qui grimpent de manière astronomique, elle a dit vouloir s’attaquer « à la crise énergétique en (s)’occupant des factures d’énergie des gens, mais aussi en (s’)occupant des difficultés à long terme d’approvisionnement en énergie ».
Un gouvernement teinté de diversité
Troisième femme Première ministre après Margaret Thatcher (1979-1990) et Theresa May (2016-2019), l’annonce de son gouvernement mardi 6 septembre sera un premier test pour Mme Truss, qui a fait campagne très à droite.
Son ministre des Finances devrait être Kwasi Kwarteng, 47 ans, jusqu’ici secrétaire à l’Énergie, partisan comme Mme Truss d’un État plus modeste et d’une économie plus déréglementée.
Suella Braverman, 42 ans, conseillère juridique du gouvernement et initialement candidate au poste de Premier ministre, est pressentie au ministère de l’Intérieur. Très à droite, elle héritera du dossier des milliers de migrants illégaux arrivant sur les côtes britanniques, que celle qui la précédait voulait envoyer au Rwanda.
James Cleverly, 53 ans, ministre de l’Éducation après avoir été secrétaire d’État aux affaires européennes, devrait passer aux Affaires étrangères, et Ben Wallace resterait au ministère de la Défense.
M. Kwarteng est d’origine ghanéenne, Mme Braverman d’origine indienne, et la mère de M. Cleverly était originaire du Sierra Leone, une diversité inédite à ces postes clés.
Une nouvelle dame de fer ?
De premières annonces pour essayer d’endiguer la crise économique sont attendues probablement jeudi. Après s’y être opposée durant l’essentiel de sa campagne, Liz Truss pourrait annoncer un gel du prix de l’énergie, aux contours encore flous, pour venir en aide aux ménages et entreprises, selon les médias britanniques.
Mme Truss, qui prône des baisses d’impôts controversées pour relancer la croissance et un gouvernement resserré, aura fort à faire pour rassembler un parti conservateur divisé, au pouvoir depuis 12 ans.
De nombreux députés lui préféraient Rishi Sunak, plus nuancé et jugé plus à même de gérer la crise. Les appels à l’unité se sont multipliés, menés par Boris Johnson qui a demandé aux conservateurs de « la soutenir à 100% ».
Lors de l’annonce de sa victoire, Mme Truss a rendu hommage à son « ami ». « Boris, tu as réussi le Brexit, tu as écrasé Jeremy Corbyn (ancien leader travailliste), tu as déployé le vaccin (anti-Covid) et tu as tenu tête » au président russe Vladimir Poutine après l’invasion de l’Ukraine, a-t-elle énuméré.
Après avoir quitté Downing Street, Boris Johnson reste député. Il n’a rien dit de ses intentions futures.
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