Lors d’une visite d’information ce vendredi à Madrid dans le cadre d’un éventuel changement de la loi française sur la fin de vie, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a estimé les délais de réalisation du parcours de fin de vie en Espagne, « très longs ». Olivier Véran, a souligné qu’il n’y avait « rien d’arbitré » à ce jour sur ce sujet. Il était accompagné de la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin le Bodo, ainsi que de parlementaires et de professionnels de santé.
La visite avait pour but de se renseigner sur la législation espagnole en la matière, alors que la Convention citoyenne sur la fin de vie doit terminer ses travaux le 19 mars. Il s’était déjà rendu en Belgique et en Suisse. À propos du « modèle espagnol », il a déclaré à l’AFP qu’ « un mois, un mois et quelque, pour que le parcours de fin de vie aboutisse est long, très long, quand vous faites face à des situations de souffrance. »
En Espagne, l’euthanasie et le suicide assisté ont été légalisés en mars 2021, le délai entre la demande du patient et la réalisation de l’acte est en moyenne de 50 jours, selon l’association espagnole Droit à Mourir dans la Dignité (DMD). L’Espagne est l’un des rares pays au monde à permettre à un patient atteint d’une maladie incurable de mourir pour mettre fin à ses souffrances, dans le cadre d’un strict protocole d’évaluation par plusieurs médecins et par une commission interdisciplinaire. Mais compte tenu des délais, les malades atteints de cancer pouvant bénéficier de la loi espagnole sont « une minorité, parce que « c’est ce qu’ils nous ont dit aujourd’hui », « dans beaucoup de situations, ils sont morts avant » que leur demande de fin de vie ait pu être réalisée, a souligné Olivier Véran.
« Vraisemblablement » une loi sur la fin de vie
Le ministre avait indiqué en février qu’il y aurait « vraisemblablement » une loi sur la fin de vie, sans préciser son contenu, et avait indiqué qu’Emmanuel Macron esquisserait « d’ici la fin mars » la suite à donner aux travaux de la Convention. Les quelque 180 participants de cette convention, tirés au sort, se sont prononcés très majoritairement en faveur d’une évolution de la loi pour une « aide active à mourir » lors d’un vote le 19 février : 72% se sont prononcés en faveur d’un suicide assisté, et 66% en faveur d’une euthanasie.
Ces citoyens sont amenés à revoter et à présenter leurs travaux à l’exécutif le 19 mars. À Madrid, Olivier Véran et sa délégation ont rencontré successivement le Comité de bioéthique espagnol, la Société espagnole des soins palliatifs et l’association DMD, ainsi que des représentants de l’Ordre des Médecins. En France, depuis 2016, la loi dite Claeys-Leonetti permet d’aller jusqu’à une « sédation profonde et continue » de certains malades jusqu’à leur mort, sans pour autant permettre de provoquer activement leur décès ou de leur en donner les moyens.
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