Ursula von der Leyen, qui a été largement reconduite jeudi 18 juillet par les eurodéputés pour un second mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne, n’a pas changé la date butoir de 2035 concernant l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves. Toutefois, un assouplissement sera toléré.
De nombreux automobilistes et la plupart des constructeurs automobiles déplorent cette réglementation européenne qui prévoit l’interdiction de vente des véhicules à moteur thermique à partir de 2035. Si la présidente de la Commission européenne n’a pas changé de cap sur cette directive, elle a néanmoins apporté une modification afin d’apaiser les tensions. Les moteurs thermiques pourront donc être encore utilisés, à condition de faire le choix d’e-fuels, rapporte le journal Les Échos. Mais est-ce bien réaliste ?
Le coût élevé de cette alternative
Ursula von der Leyen – qui a été réélue à la tête de la Commission européenne avec 401 votes de soutien (284 contre, 15 abstentions, 7 nuls) – doit notamment sa reconduction grâce au soutien des Verts. Afin de les convaincre, elle leur avait promis de maintenir l’interdiction de la vente de voitures thermiques en 2035. Elle a toutefois fait une concession en promettant aux plus opposés à cette directive d’autoriser les carburants synthétiques, à savoir les e-fuels, qui sont neutres en carbone.
Si de prime abord la nouvelle semble positive, ces carburants synthétiques – qui nécessitent de mélanger de l’hydrogène avec du CO2 capté dans l’atmosphère pour la fabriquer – ont cependant des inconvénients majeurs : leur coût exorbitant et leur rareté.
« Aujourd’hui, un e-fuel zéro carbone injecté dans un moteur thermique vaut 6 euros le litre avant taxes, donc on est loin d’une solution compétitive face à la batterie électrique, vers laquelle les industriels s’orientent massivement », a indiqué Pascal Canfin, ex-président de la commission environnement du Parlement européen, ainsi que le relate Les Échos.
Un marché qui pourrait bien être réservé au marché du luxe
Le quotidien d’information économique et financière précise encore que Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, indiquait il y a quelques semaines : « Les e-fuels coûtent dix fois plus cher que le carburant normal. Si vous me trouvez des automobilistes prêts à en acheter, je vous en produis ! »
Étant donné que cette essence synthétique demande des investissements importants en matière de recherche et de développement, les constructeurs automobiles qui opteront pour cette solution devront certainement répercuter ces investissements sur le prix de vente de leurs véhicules. Ce marché sera sans doute réservé principalement au marché du luxe. Certaines marques, telles que Porsche, se dirigent déjà dans cette voie.
Notons que l’industrie automobile européenne connaît actuellement une hausse de ses ventes de voitures neuves. En revanche, on observe une baisse du marché des véhicules équipés d’une batterie électrique.
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