Le 14 septembre, le G7 s’est réuni pendant deux jours au palais de Neuhardenberg à Berlin‑Est, en Allemagne. Le 15 septembre, les ministres du commerce du G7 ont déclaré vouloir adopter une position plus ferme à l’égard de la Chine quant au commerce. Selon les experts, ce changement s’explique par le fait que les pays sont toujours plus en alerte face au comportement agressif du régime à l’égard de la communauté internationale.
À l’issue de la rencontre, le ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, a déclaré aux journalistes que le G7 a décidé d’adopter une position plus ferme et plus coordonnée à l’égard de Pékin sur les questions commerciales :« Fini la naïveté face à la Chine. »
Selon lui, les discussions sur la Chine font « partie d’un effort destiné à garantir des normes commerciales internationales exigeantes » et à empêcher Pékin d’utiliser sa « puissance économique » pour écraser les autres nations.
« L’époque où on disait ‘le commerce, quoi qu’il arrive’, sans tenir compte des normes sociales ou humanitaires, c’est quelque chose que nous ne devrions plus nous permettre », a déclaré M. Habeck.
Fin de la politique d’apaisement
Le Dr Su Tzu‑yun, le directeur de l’Institut de la défense nationale et des divisions de recherche sur la sécurité de l’Académie de défense nationale de Taïwan, a commenté les déclarations du ministre le 16 septembre pour Epoch Times. Selon lui, le discours de M. Habeck repose sur une nette prise de conscience allemande quant à l’expansion militaire du Parti communiste chinois (PCC). L’Allemagne a désormais saisi que la Chine joue les victimes tout en imposant ses règles diplomatiques de guerrier loup.
Le spécialiste déclare : « Deuxièmement, ne plus être naïf signifie que l’Allemagne doit abandonner la politique d’apaisement menée sous Angela Merkel. »
On a souvent reproché à l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel d’adopter une « politique commerciale amicale » à l’égard de la Chine. On l’a aussi souvent blâmé de ne pas être assez sévère quant aux atteintes aux droits de l’homme du régime. Les statistiques allemandes montrent qu’à la fin de l’année 2021, la Chine était le premier partenaire commercial de l’Allemagne depuis six années consécutives.
Pour le Dr Su, l’Allemagne dépend de la Russie pour l’énergie et de la Chine pour le commerce. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, l’Occident a imposé des sanctions à la Russie. En représailles, la Russie a réduit l’approvisionnement énergétique de l’Europe occidentale. L’Allemagne a appris la leçon [ne pas faire confiance au régime] à ses dépens, et a clairement ajusté son orientation stratégique.
M. Harbeck a également insisté pour que l’Europe ne soutienne pas l’Inititative Ceinture et Route lancée par la Chine (ICR, également appelée les « Nouvelles routes de la soie »). L’ICR permettra à Pékin d’acquérir davantage d’infrastructures stratégiques en Europe. Le régime étendra ainsi son influence sur la politique commerciale européenne. Le ministre a également plaidé en faveur d’un contrôle plus strict des investissements chinois en Europe. Il s’est opposé à l’acquisition par la société d’État chinoise COSCO Shipping du terminal à conteneurs Tollerort (« lieu superbe ») de Hambourg.
Il est urgent de faire le lien entre droits de l’homme et diplomatie commerciale
Les ministres du commerce du G7 ont publié une déclaration commune suite à cette rencontre. Sans nommer la Chine, ils se sont dits préoccupés par « les pratiques déloyales, notamment les transferts forcés de technologie, le vol de propriété intellectuelle, la dégradation des normes de travail et d’environnement afin d’obtenir un avantage concurrentiel, les actions des entreprises d’État qui faussent le marché et les subventions industrielles néfastes, en particulier celles qui entraînent une surcapacité ».
La déclaration s’est également engagée à poursuivre la réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle la Chine a été admise en 2001.
Lee Cheng‑hsiu, chercheur pour la Fondation nationale de recherche politique à Taipei, a déclaré à Epoch Times le 16 septembre : « Par le passé, ils se contentaient de se plaindre et de protester verbalement contre les pratiques illégales menées par les entreprises chinoises. Il n’y avait pas de véritable contre‑mesure. Cependant, ces dernières années, le PCC est devenu de plus en plus agressif vis‑à‑vis de la communauté internationale. Il utilise ses atouts économiques et commerciaux pour faire pression sur les petits pays, dont certains anciens pays communistes d’Europe centrale et orientale. L’Occident ne peut plus le tolérer. »
Pour M. Lee, les pays occidentaux doivent, même si ce n’est pas facile, responsabiliser le PCC. Il ne faut pas omettre les droits de l’homme dans la diplomatie commerciale. « Les pays occidentaux doivent garder leur rôle de défenseur des droits de l’homme. »
Ning Haizhong et Luo Ya ont contribué à cet article.
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