Les êtres humains ont toujours cherché à se protéger contre les menaces existentielles. Cet instinct a conduit à l’élaboration de diverses formes d’autocontrôle et d’organisation de la société. Notre vie actuelle est le résultat d’une très longue expérience historique qui visait à déterminer les formes d’existence les plus favorables à l’humanité. Au cours de cette expérience, nous avons parfois créé des merveilles, d’autres fois nous avons échoué de façon catastrophique.
Au fil des âges, on a vu naître et mourir des civilisations. L’histoire a montré à maintes reprises que lorsqu’une civilisation disparaissait, cette disparition avait presque toujours été précédée d’une période d’immoralité, de décadence ou de tyrannie.
Du flétrissement de l’empire grec et la chute de Rome jusqu’à l’effondrement du bloc communiste d’Europe de l’Est à une époque plus moderne, une analyse rétrospective montre qu’il y avait toujours une décadence morale, que ce soit au niveau des citoyens ou des dirigeants. La Grèce a progressivement abandonné la recherche des connaissances en la remplaçant par l’hédonisme et sa recherche du plaisir, Rome a persécuté les chrétiens, et l’Union soviétique a violemment réprimé et affamé ses propres citoyens. En ancienne Chine aussi, un changement de dynastie a presque toujours été précédé d’un gouvernement corrompu.
En étant confinés, la pandémie de COVID-19 nous a amenés à nous demander pourquoi le monde tel que nous le connaissons a été mis à genoux. Est-ce uniquement dû à la pandémie ou y a-t-il une raison plus profonde ? Nous voulons instinctivement comprendre ce qui se cache derrière les événements qui se produisent dans le monde en réfléchissant à la fois aux facteurs matériels et métaphysiques qui les sous-tendent.
Dans ce contexte, il est intéressant de voir comment les prophéties et l’apparition des pandémies sont liées au respect des principes de la conduite morale – des principes qui vont bien au-delà des simples facteurs conjoncturels.
La moralité et la métaphysique
Depuis les temps les plus reculés, l’humanité a été bouleversée par différentes prédictions et prophéties. Nostradamus est peut-être le plus souvent cité en raison de ses étonnantes prédictions des événements mondiaux – de la montée d’Hitler à l’effondrement des tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001. Bien que le langage de toute prophétie soit poétique, vague et ouvert à l’interprétation, il est suffisamment pointé pour résonner avec la vérité. Le calendrier maya, autre objet de fascination, a rendu un grand nombre de personnes inquiètes en 2012, année où ce calendrier s’est brutalement arrêté. Pour les chrétiens, le Livre de la Révélation a longtemps servi d’avertissement le plus sévère des conséquences de la faiblesse morale de l’homme.
Il est dans la nature humaine d’essayer de prédire l’avenir en période d’incertitude. Cela est tout aussi vrai aujourd’hui que dans le passé. Un exemple est la récente grande vague d’intérêt sur Twitter pour le livre End of Days: Predictions and Prophecies About the End of the World (Fin des jours : prédictions et prophéties sur la fin du monde) de Sylvia Browne. Dans ce livre, publié en 2008, Mme Browne a écrit : « Vers 2020, une grave maladie ressemblant à une pneumonie se répandra dans le monde entier, attaquant les poumons et les bronches et résistant à tous les traitements connus. »
Après le déclenchement de l’épidémie, ce livre est tout de suite devenu un best-seller.
La recherche de repères pour l’avenir provient du besoin de survie et du besoin de croire qu’il existe un moyen de sortir de la pandémie et des bouleversements qu’elle a entraînés.
La vérité, cette vertu fondamentale
On peut attribuer la principale responsabilité de la pandémie de COVID-19 à un défaut moral spécifique de notre époque – le rejet de la vérité en tant que vertu fondamentale qui maintient la civilisation. Ce rejet a non seulement conduit à l’épidémie, mais a également accéléré sa propagation dans le monde entier. La pandémie est un rappel douloureux et évident de la nécessité absolue de la vérité, de la confiance et de la transparence.
Depuis le début de l’épidémie qui a commencé à Wuhan et qui a initialement été dissimulée par le régime chinois, de nombreux gouvernements et organisations ont exagéré l’influence et la puissance de Pékin et ont préféré jouer le jeu d’apaisement par intérêt ou par peur. Même aujourd’hui, en ayant de nombreuses preuves du contraire, peu de gouvernements et organisations sont prêts à faire autre chose que de prendre pour argent comptant la propagande du régime chinois – la propagande qui essaye maintenant de mettre le blâme sur les États-Unis pour ce qui est de la pandémie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas tari d’éloges sur la réponse négligente de la Chine à l’épidémie, ne remettant jamais en question la légitimité des propos officiels chinois sur la question. Même lorsqu’il est devenu de plus en plus évident que le virus pouvait provoquer une vraie pandémie, ceux qui ont suggéré l’interdiction de voyager ou la mise en quarantaine obligatoire des voyageurs en provenance de Chine ont été jugés xénophobes et rapidement réduits au silence sur l’ordre de Pékin. Il y a eu un grave manque de transparence dans les discussions sur ces questions, même lorsqu’il est devenu clair qu’il y avait un risque grave pour la santé publique.
Ces courbettes interminables à Pékin, de la part des gouvernements attirés par les avantages économiques, ont fait de ces gouvernements des associés consentants dans la tromperie du régime chinois. Et, pour cela, ils en paient le prix fort.
Notre relation inversée avec la vérité, ainsi que notre tolérance actuelle pour la duplicité, est très bien décrite dans le livre sur l’époque soviétique d’Elena Gorokhova, intitulé A Mountain of Crumbs (Une montagne de miettes). Mme Gorokhova décrit la tromperie politique de l’État de manière suivante :
« Les règles sont simples : ils nous mentent, nous savons qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, mais ils continuent à nous mentir, et nous continuons à faire semblant de les croire. »
Les subtilités de la compréhension de la moralité peuvent être débattues sans fin, cependant la prédominance évidente de la vérité ne peut jamais être ignorée : son importance, surtout en temps de crise, est absolue. Il n’y a pas de substitut. Sans vérité et sans confiance, il n’y aura ni commerce, ni paix, ni démocratie, ni avenir durable. Il nous a fallu des siècles pour établir une base de relations dans ces domaines et nous risquons vraiment de la perdre.
Sans la vérité, notre capacité à différencier le bien du mal est gravement entravée. Nous voyons que cela se manifeste aujourd’hui en Chine, où la corruption morale par l’idéologie communiste s’est infiltrée dans tous les aspects de la vie, privant les gens de la compassion, du courage et de l’humilité nécessaires pour résister aux épreuves à venir. Ce handicap moral ne peut être compensé par la richesse ou le confort matériel – des pièges superficiels qui ne peuvent pas durer sans un critère éthique suffisant pour les maîtriser. Le régime chinois a cherché à acheter l’âme de son peuple avec des richesses matérielles. Cependant, ce régime ne devrait pas être autorisé à faire de même avec d’autres nations.
Le monde doit s’aligner sur les concepts de transparence, de confiance et d’honnêteté avant qu’il ne soit trop tard. Les gouvernements doivent reconnaître leurs erreurs et suivre la bonne voie, et les citoyens doivent l’exiger, tout en assumant leurs propres tromperies liées à la peur. Nous devons être fermes dans notre réponse, inflexibles dans notre poursuite et notre fidélité à la vérité de crainte de devenir des participants involontaires de ce qui découlera d’une sinistre prophétie.
On peut être optimiste à cet égard. Si nous pouvons nous éveiller au danger de la tromperie et nous aligner sur la vérité – cette fondamentale vertu morale – alors cela pourrait nous libérer. Et cela pourrait atténuer la prochaine pandémie.
Ryan Moffatt est un journaliste basé à Vancouver, Canada.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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