Effet réseaux sociaux, quête de sens et rapport décomplexé à la religion : l’Église connaît un afflux de jeunes de moins de 25 ans demandant le baptême, à contre-courant de son déclin ces dernières décennies, selon un rapport de la Conférence des évêques (CEF) publié jeudi.
Cette année, 10.384 adultes se feront baptiser à Pâques (+45% par rapport à 2024), et plus de 7400 adolescents (+33%), souligne le rapport. L’Église catholique avait baptisé 194.000 personnes au total en 2023.
10 384 adultes seront baptisés cette année dans la nuit de Pâques, et plus de 7 400 adolescents âgés de 11 à 17 ans. Portant ainsi à plus de 17 800 le nombre de catéchumènes qui recevront cette année le baptême en France, soit une hausse, pour les adultes, de 45 % par rapport à… pic.twitter.com/DQgmDx158U
— Église catholique en France (@Eglisecatho) April 10, 2025
Une génération « vraiment en mouvement »
D’autant que cet afflux est surtout le fait des 15-25 ans, une génération « vraiment en mouvement », selon Catherine Lemoine, déléguée pour l’accompagnement des adolescents à la CEF.
« Ils s’assument, sont beaucoup plus à l’aise pour parler de leur foi. Les réseaux sociaux aussi poussent à cela, et ils sont acteurs de leur foi, ils vont d’eux-mêmes à la messe », ajoute-t-elle.
L’évêque de Pontoise, Benoît Bertrand, affirme à l’AFP qu’« il y a bien sûr TikTok, avec le monde des influenceurs catholiques ». Mais aussi « des contextes familiaux parfois difficiles », l’environnement international qui pousse « à la quête de sens, avec des questions existentielles parfois très profondes, sur la souffrance, la vie, l’amour, la mort… »
À 24 ans, Eve sera baptisée à Notre-Dame de Paris, le 19 avril. Née d’un père musulman et d’une mère chrétienne peu pratiquante, elle a « juste ressenti à un moment donné la nécessité » du baptême, pour « faire pleinement partie de la communauté » et « pouvoir vivre (sa) foi plus librement ».
Le matérialisme remis en question
Pour l’archevêque de Lyon, Olivier de Germay, « c’est un peu l’anti-génération mai 68 ». « Ils se rendent compte que le progrès technologique n’a pas tenu ses promesses. La surconsommation a déçu. Le matérialisme, aujourd’hui, est remis en question parce qu’ils ont le sentiment que finalement ça n’ouvre pas de perspective », affirme-t-il à l’AFP.
Et ces nouveaux venus portent sur la religion « un regard assez neuf, sans préjugés », affirme l’historien Charles Mercier.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.