Le cargo Bahri Tabuk soupçonné avant son arrivée mardi au port de Marseille-Fos par le média Disclose de venir charger de l’armement français à destination de l’Arabie saoudite, a bien été chargé mercredi, mais avec du matériel civil, selon les dockers de la CGT et son armateur.
Le port de Marseille-Fos « ne servira pas à charger des armes ou des munitions », a assuré à l’agence France Presse (AFP) Laurent Pastor, secrétaire général CGT des dockers de Fos-sur-Mer.
Dans un communiqué relayé par Disclose sur Facebook, le syndicat CGT des dockers du port de Marseille-Fos a ajouté : « Fidèles à leur histoire et valeurs de paix […], ils ne chargeront aucune arme, aucune munition pour quelque guerre que ce soit ».
Cargo #BahriTabuk | Le port de #Marseille ne sera pas la nouvelle route de l’arme de guerre.
Le cargo Bahri Tabuk, battant pavillon saoudien, doit charger cet après midi ds le port de Marseille une cargaison de munitions pr les canons caesar en direction de l’#arabiesaoudite pic.twitter.com/00PIPA686j— Samia GHALI (@SamiaGhali) 28 mai 2019
Comme la veille, un représentant de Shipping Agency Service (SAS), la société représentant en France l’armateur saoudien Bahri, a également indiqué à l’AFP qu’aucun armement n’avait été chargé à bord.
Selon SAS et les dockers, le chargement est constitué de générateurs électriques à usage civil, de la société allemande Siemens.
Après avoir affirmé mardi matin que ce cargo saoudien devait prendre livraison de munitions pour des canons Caesar français, à destination de Jeddah, en Arabie saoudite, Disclose a finalement indiqué en soirée sur Twitter que ce ne serait pas le cas.
« Selon nos informations, les charges modulaires parties en containers depuis l’usine d’Eurenco de Bergerac ont été redirigées vers une destination inconnue », a affirmé ce média, évoquant « un changement de stratégie au sommet de l’État » après la mobilisation il y a deux semaines d’ONG au Havre.
Un autre cargo saoudien du même armateur avait alors déjà été soupçonné de vouloir embarquer des armes françaises à destination de l’Arabie saoudite et avait finalement renoncé à accoster au port du Havre.
EN IMAGES Des militants français des droits de l’homme brandissent des drapeaux alors qu’ils manifestent devant le cargo saoudien Bahri Tabuk amarré au Grand Port Autonome de Marseille, à Port-Saint-Louis-du-Rhône le 29 mai 2019 pic.twitter.com/t70HiVHxT4
— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) 30 mai 2019
Les informations de Disclose mardi matin avaient suscité une nouvelle levée de boucliers d’ONG qui accusent la France de fournir des canons Caesar à l’Arabie Saoudite alors qu’ils peuvent être utilisés pour tuer des civils au Yémen.
Mercredi, une quinzaine de militants se sont rassemblés à Fos-sur-Mer derrière une banderole « Pas d’armes françaises pour des crimes de guerre au Yémen » à l’appel de l’association Aser, en pointe sur le sujet, ou encore d’Amnesty International.
Cette dernière ONG affirme que le Bahri Tabuk serait arrivé à Fos-sur-Mer avec des véhicules blindés canadiens à bord.
Une autre organisation, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat France), a pour sa part indiqué mardi avoir déposé un référé-liberté contre l’autorisation de charger des armes qui aurait été délivrée au cargo Bahri Tabuk par la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI).
D. S avec AFP
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