Serait-on en train d’observer un regain d’élan patriotique chez les jeunes générations ? Une chose est sûre, pour plusieurs raisons les services militaire et civique ont de plus en plus la cote chez les jeunes. Au lendemain du 13 novembre beaucoup de jeunes Français se sont sentis le devoir de s’engager afin de protéger leur pays et de défendre les valeurs de la République qui venaient d’être attaquées. Pour d’autres, le service militaire est un moyen de reprendre pied dans la société et de se préparer à y trouver un travail. D’autres encore voient dans le service civique un moyen de se sentir utile à la société et de construire son expérience. Retour sur une France qui retrouve un sens dans l’engagement.
Un engagement militaire en hausse suite aux attentats
Durant la semaine qui a suivi les attentats de novembre, la jeunesse « dite du Bataclan » s’est trouvée une nouvelle vocation. L’armée de terre a alors reçu 1 500 demandes d’incorporation, trois fois plus que d’habitude. Sur l’année 2015, les candidatures ont connu une hausse de 28%, avec une tendance similaire pour les autres corps de l’armée : +15% pour l’armée de l’air, +40% pour la Marine.
Il s’agit, selon Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) interviewée par Les Échos, d’« un réflexe lié à l’appartenance à la Nation, un réflexe de défense de ce qui peut constituer le cœur même de l’identité républicaine ».
En 2015, de plus en plus de jeunes se sont engagés pour le pays.
Le nombre de réservistes de la gendarmerie nationale a également augmenté de 1 300 demandes supplémentaires – réservistes dont les deux tiers sont âgés de 17 à 30 ans. Dernier corps régalien concerné, les prises de contact avec la Police ont explosé, pour ces jeunes pour qui les attentats ont été un « chamboulement personnel » et dont la réponse s’est retrouvée dans un engagement pour la nation et ses citoyens.
Le service militaire volontaire afin de « s’armer pour l’emploi »
Autre vertu de l’engagement, la lutte contre l’échec scolaire. Selon le ministère de la Défense, le service militaire volontaire a été créé pour favoriser l’emploi et l’insertion des jeunes en difficulté. Le dispositif assuré par l’armée de terre depuis le 1er juillet 2015 montre des résultats plus que satisfaisants.
Dans les 3 centres ouverts en France (Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne, Montigny-lès-Metz en Moselle et La Rochelle en Charente-Maritime), le dispositif permet à des jeunes volontaires de faire leur service militaire pendant six mois et de « s’armer pour l’emploi ». Sur les cinq premiers mois, seulement 7% des jeunes recrutés ont jeté l’éponge. Les autres sont « motivés et assidus », trouvant dans l’armée l’encadrement dont ils avaient besoin, la possibilité de suivre des formations, d’apprendre les règles de savoir-vivre et de passer leur permis de conduire.
Un engagement civique pour être utile à la société
Dernier bastion de l’engagement chez les jeunes et les moins jeunes : le service civique. Son budget passera de 300 millions d’euros à 1 milliard en 2018. Il s’agit ici d’encourager les citoyens à s’investir bénévolement au sein d’une structure associative d’intérêt général. Le dispositif connaît un succès inédit depuis sa création en 2010. « Après janvier 2015, on a noté de façon très nette une augmentation des inscriptions et des demandes de service civique », relève François Chérèque, président de l’Agence du service civique.
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