Plus de cent manifestants se revendiquant « gilets jaunes » ont été interpellés samedi à Paris, quadrillée par quelque 7.500 policiers déployés pour conjurer toute violence dans la capitale où se déroulent aussi une marche pour le climat et un défilé contre la réforme des retraites.
A la mi-journée, 106 personnes avaient été interpellées, 43 placées en garde à vue et une centaine verbalisées dans les zones où il était interdit de manifester, selon la Préfecture de police (PP) et le parquet. Les forces de l’ordre ont pour mission d’intervenir rapidement dès que des attroupements se forment, a expliqué une source au sein de la PP.
Dans le prestigieux quartier des Champs-Elysées, cible de saccages au cours de précédentes manifestations de « gilets jaunes » entrés en fronde contre la politique sociale et fiscale du gouvernement depuis dix mois, certains commerces étaient barricadés derrière des protections en bois.
-Tirs de gaz lacrymogène-
Des touristes interloqués se sont régulièrement retrouvés pris dans le flot des personnes repoussées hors du périmètre par les forces de l’ordre. La police a procédé à quelques tirs de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui ont renversé poubelles et barrières mais il n’y avait pas eu de dégradation en milieu de journée, selon la préfecture.
Aux « dispersez-vous » de la police, certains répondaient « Cassez-vous » ou « Tout le monde déteste la police ». « Nous sommes traités comme des criminels », s’est énervée Brigitte, militante écologiste.
Le préfet de police a mobilisé un dispositif musclé avec 7.500 membres des forces de l’ordre, des lanceurs d’eau et le retour dans les rues de véhicules blindés de la gendarmerie. Des quartiers entiers du centre de la capitale étaient quadrillés de patrouilles, des policiers en uniforme et en civil contrôlant et fouillant massivement les personnes présentes.
-Contrôles-
Les autorités craignent un retour des violences, comme au plus fort du mouvement des « gilets jaunes ». Une source sécuritaire a ainsi évoqué des risques de « convergence » entre ces derniers et « black blocs qui veulent tout casser », mais aussi d’« infiltration » de la marche pour le climat prévue en début d’après-midi.
Ce défilé « pour le climat et la justice sociale » devait s’élancer à la mi-journée du centre de la capitale, à l’appel de nombreuses ONG. Les organisateurs espèrent une forte mobilisation, même si la manifestation de vendredi sur le climat n’a réuni qu’un peu moins de 10.000 personnes à Paris, selon un comptage du cabinet Occurrence pour des médias.
Certains activistes se prennent à espérer une « convergence », comme Aurélie Trouvé du mouvement altermondialiste Attac, pour qui « les préoccupations de fin du monde et de fin du mois sont articulées ».
« Cette journée est symbolique pour nous, pour la convergence des luttes entre le climat, les retraites », a expliqué Eric, « gilet jaune » venu de Toulouse (sud-ouest) avec sa compagne, tous deux cadres.
-Début des Journées du patrimoine-
Se tenaient également samedi une manifestation à l’appel du syndicat Force ouvrière contre la réforme des retraites et le début des Journées du patrimoine, qui attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.
La tension n’a pas empêché Parisiens et touristes de profiter de l’occasion pour visiter plusieurs hauts-lieux de la capitale. Certains, qui avaient réservé leur place, ont pu découvrir le Palais de l’Elysée et profiter de ses jardins sous un soleil encore estival.
Par mesure de précaution, plusieurs monuments resteront toutefois fermés, comme l’Arc de triomphe, sérieusement dégradé en décembre par des manifestants.
Des dizaines d’actions sont prévues un peu partout à travers la France pour cette journée de mobilisation. « C’est bien que les gens s’expriment, il faut que cela puisse se faire dans le calme », a souhaité le président Emmanuel Macron vendredi.
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