C’est à demi-mot qu’on aurait pu entendre dans le discours de François Hollande le 7 septembre, sa volonté de ne pas se présenter en 2017. Lors de la 6e Conférence de presse semestrielle à l’Élysée, le Président a en effet répété plusieurs fois que les élections présidentielles de 2017 n’étaient pas sa préoccupation ni sa priorité : « Pour l’instant ce que je veux, c’est que la France réussisse. […] Ce qui m’intéresse aujourd’hui n’est pas mon sort personnel, c’est que la France puisse faire des choix qui soient dignes d’elle-même ».
Lors de son discours, on a pu aussi entendre aux soupirs entre chaque réponse, chaque phrase, le poids des responsabilités sur ses épaules, et entre les mots un besoin d’inventaire sur son mandat et celui de son prédécesseur. Les sujets politiques internationaux sous sa gouvernance ont en effet rarement été plus décisifs pour la France et si indépendant de la couleur politique. Ils continuent d’ailleurs à l’être avec la crise prégnante des migrants, la menace terroriste, la conférence Climat, etc.
« Aujourd’hui, ce n’est pas ma préoccupation, ce n’est pas ma priorité de savoir comment, de savoir quand, de savoir avec qui. Ma seule préoccupation, ma seule priorité, mon seul devoir, c’est d’agir » a t-il répondu à la question d’un journaliste sur son éventuelle candidature en 2017. En ajoutant plus loin : « Pour ceux qui dirigeront 5 ans le pays – en tous cas, c’est mon cas, nous avons le devoir d’être à la hauteur des choix que nous avons du faire […] et je veux travailler jusqu’aux derniers jours sur les réformes pour la France, pour pouvoir me dire quelques jours avant l’échéance : ‘J’ai fait ce que j’avais à faire’ ».
« Mes chers amis, il y a des images aujourd’hui qui frappent à la porte de nos consciences ». – Le Président de la République François Hollande.
On pourrait se poser la question de l’insistance des journalistes à connaître son choix, car définitivement, l’actualité politique du pays dépasse de loin les simples considérations électorales. C’est aussi le sens du message du président quand il répond : « Ce n’est pas une obsession, comme vous pouvez l’imaginer peut-être. »
Les dossiers internationaux de la France et ceux de l’État sont en effet particulièrement prégnants depuis le début d’année : terrorisme, crise migratoire, réchauffement climatique, COP21, Ukraine, Syrie, EI, destruction de la Palmyre, mais aussi, réforme fiscale, simplification du code du travail, lutte contre les discrimination, etc. tant de sujets qui montrent une accélération de l’actualité et le devoir d’action de l’État. La gravité du président a d’ailleurs pu se mesurer dès l’entame de son discours : « Mes chers amis, il y a des images aujourd’hui qui frappent à la porte de nos consciences ».
François Hollande veut en effet se montrer comme un président pragmatique et continuer son action jusqu’au bout pour la France : « Je suis président de la République depuis un peu plus de trois ans et il me reste un peu moins de deux ans. Je veux que, dans toute cette période, ce soit des actes qui soient posés, des décisions qui soient prises ».
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À propos de sa candidature pour 2017, le Président revient à demi-mot sur son besoin d’inventaire et l’hypothèse probable qu’il ne se représentera pas : « Je ne suis pas un chef de parti, je suis un dirigeant de l’État. Ce que j’ai voulu, c’est convaincre la Gauche qu’elle devait gouverner, qu’elle pouvait gouverner, qu’elle savait gouverner ».
Un autre indicateur montre également que François Hollande ne pourra pas être réélu par les Français. Un sondage Ifop pour RTL/Le Figaro paru le 7 septembre le donnerait perdant au premier tour, si l’élection avait lieu ce dimanche. Un déficit de popularité que même Nicolas Sarkozy n’avait pas réussi à surmonter en 2012.
Mais le suspense devra persister jusqu’au bout pour les médias, car en tant que chef de l’État, François Hollande ne peut pas dire officiellement à mi-mandat qu’il ne se représentera pas en 2017. Il doit attendre le dernier moment pour le faire, peut être quelques mois avant les élections de 2017 ou au moment des primaires socialistes. Ceci pour ne pas faire un aveu d’impuissance vis-à-vis des électeurs de sa formation politique et surtout pour ne pas créer de trouble au sein de la population. Il est possible qu’il se montrera dans les derniers mois avant l’élection présidentielle de 2017 comme un homme ayant voulu « remettre la Gauche au pouvoir et montrer que la Gauche pouvait gouverner », selon ses dires pendant la conférence.
Retrouvez la conférence de presse ci-dessous :
6e Conférence de presse par elysee
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