François-Xavier Bellamy, tête de liste de LR aux européennes, dénonce les contradictions de la majorité présidentielle qui affirme défendre les agriculteurs à Paris « et fait le contraire à Bruxelles », notamment par l’intermédiaire de Pascal Canfin qui a porté le projet de la Commission européenne « De la ferme à la fourchette » en tant que président de la commission environnementale.
« On n’a pas le droit de dire à Paris que l’on soutient les agriculteurs et de faire le contraire à Bruxelles », a déclaré l’eurodéputé sortant lors d’une réunion avec une douzaine d’agriculteurs dans une ferme de l’Oise qui lui ont exprimé à la fois leur colère et leurs angoisses face aux normes européennes. François-Xavier Bellamy a fustigé « l’incroyable distance entre la réalité que vous vivez et le déni de réalité qui aujourd’hui dirige nos institutions ». L’eurodéputé a assuré que les torts qu’ils ont dénoncés ne provenaient pas uniquement des écologistes, mais aussi des « élus macronistes ».
« Bouleversé » et « révolté »
Accompagné par Julien Dive, député du département voisin de l’Aisne, et de l’eurodéputée Anne Sander, M. Bellamy s’est dit « bouleversé » et « révolté » par les témoignages des agriculteurs. Ceux-ci lui ont parlé de leurs difficultés face à la multiplication des normes, mais aussi face à la concurrence de produits qui arrivent sur le marché français et qui sont produits à l’étranger dans des conditions environnementales et sociales qui ne sont pas conformes aux conditions imposées aux agriculteurs européens.
Au micro de Sud Radio, l’eurodéputé fustige Pascal Canfin qui exhorte à la transition verte depuis des années. « Il est un de ceux qui ont porté avec le plus de détermination le projet de transition environnementale au mépris d’éléments de contexte extrêmement simples ». M. Bellamy cite en exemple le gel de 10% des surfaces agricoles pour restaurer la nature. Mais cela provoque une baisse de notre production qui va être compensée par une hausse des importations qui ne respectent pas nos règles environnementales.
« Les élus macronistes ont voté, par exemple, pour l’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande », a-t-il expliqué lors de son déplacement dans l’Oise, soulignant que les députés LR s’y sont opposés.
Mais dès le début du projet de la Commission européenne « De la ferme à la fourchette » datant de 2020 – projet de transition environnementale de l’agriculture européenne, ses conséquences décroissantes étaient « prévisibles » : baisse de la production agricole européenne – entre 13 et 15% – et des revenus des agriculteurs mais hausse des prix pour les consommateurs. Mais le projet a « malgré tout été porté » tempête l’eurodéputé LR, « par les Verts, une grande partie de la gauche et et les élus macronistes ».
Alors il interpelle le gouvernement sur ce qu’il « dit de la ligne défendue au Parlement européen par Pascal Canfin qui est président de la Commission environnement et qui est un élu macroniste ». Les élus macronistes au Parlement européen vont-ils voter la prochaine directive européenne sur les émissions industrielles de carbone qui classe l’élevage comme les usines et qui « impose des normes aberrantes à nos éleveurs au risque de les voir disparaître », demande-t-il encore. Il cite M. Canfin disant « qu’on pourrait demain faire du lait de synthèse en laboratoire pour “pouvoir se passer complètement de vache” » ou M. Le Maire disant qu’il faut préférer la viande de synthèse à l’élevage qui pollue. Ne peut-on pas alors comprendre le mal-être et la révolte des agriculteurs, conclut-il.
Auprès des agriculteurs de l’Oise, François-Xavier Bellamy a appelé les agriculteurs à l’aider à « construire une majorité claire qui change les choses » au Parlement européen lors des élections du 9 juin, convaincu « qu’il n’y a pas de fatalité ». « On a le devoir de se battre. C’est notre responsabilité de faire que ce que vous avez dit aujourd’hui soit demain entendu et devienne concrètement le principe d’action qui change les choses », a affirmé M. Bellamy mercredi.
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