Alors que neuf pays ont suspendu leur financement à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), en raison d’implications de certains de ses membres dans les attaques du 7 octobre en Israël, la France ne s’est pas avancé plus loin que la suspension de son aide pour ce premier trimestre.
L’Union européenne a réclamé lundi un audit sur le fonctionnement de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après les accusations sur la possible implication de certains de ses employés dans l’attaque du 7 octobre en Israël. « Nous leur demandons (à l’Unwra) d’accepter qu’un audit soit mené par des experts indépendants, choisis par la Commission européenne », a affirmé son porte-parole Eric Mamer.
Israël, qui espère « faire cesser » toutes les activités de l’agence, a affirmé vouloir s’assurer que l’Unrwa « ne fera pas partie » de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. L’ancienne ministre des Affaires étrangères d’Israël, Noga Arbell, avait appelé en début de mois à détruire l’agence onusienne opérant sur le territoire de Gaza et mettant en danger la sécurité d’Israël. « Il sera impossible de gagner la guerre si nous ne détruisons pas l’Unrwa », déclarait-t-elle le 4 janvier. Cet objectif peut être atteint en remettant en question les relations entre Israël, les pays donateurs et l’Unrwa, mais aussi en visant directement la population palestinienne bénéficiaire de cette agence onusienne. Elle rappelle que l’agence opère depuis 1967 à la demande d’Israël, signifiant par là qu’Israël est alors en mesure d’y mettre fin.
On January 4th, Israeli official Noga Arbell said, « It will be impossible to win the war if we do not destroy UNRWA, and this destruction must begin immediately ». Israel are doing this with the full support of UK & US. pic.twitter.com/EMQkHHsxUC
— Adil Ray OBE (@adilray) January 29, 2024
L’Onu appelle de son côté à garantir le maintien des activités de l’Unrwa. Le chef des Nations unies a appelé dimanche les pays donateurs à garantir la poursuite des activités menées en faveur des civils à Gaza par l’Agence pour les réfugiés palestiniens, Unrwa. Pour l’Autorité palestinienne, l’Unrwa a besoin d’« un soutien maximal » et « non qu’on lui coupe soutien et assistance ».
Comment se positionnent les pays donateurs ?
Les États-Unis avaient immédiatement annoncé vendredi l’arrêt temporaire de toute contribution financière future à l’Unrwa, suivis par le Canada, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas et l’Allemagne.
La Suisse attend en revanche d’avoir plus d’informations avant de prendre une décision sur leurs aides à l’Unrwa, de même que la France qui a toutefois annoncé dimanche qu’elle ne prévoyait pas de « nouveau versement » à l’agence pour le premier trimestre de l’année. La Norvège a en revanche fait savoir qu’elle maintenait son financement.
L’agence onusienne s’est séparée de son côté de 12 de ses employés.
Le Japon, « extrêmement préoccupé », a décidé de « suspendre tout financement supplémentaire à l’Unrwa pour le moment », le temps que l’agence « mène une enquête » et « envisage des mesures pour répondre aux accusations », a indiqué dimanche le ministère japonais des Affaires étrangères. Tokyo précise qu’il « continuera ses efforts diplomatiques pour améliorer la situation » en « fournissant un soutien à d’autres organisations internationales ».
« Les États-Unis sont extrêmement préoccupés par les accusations selon lesquelles 12 employés de l’Unrwa pourraient avoir été impliqués dans l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre », a indiqué le porte-parole du département d’État, Matthew Miller. Tout en rappelant le « rôle essentiel » de l’Unrwa dans l’aide aux Palestiniens, le département d’État insiste sur l’importance que cette agence de l’ONU « réponde à ces accusations et prenne toute mesure corrective appropriée ».
Le ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen, a annoncé vendredi que « le Canada a temporairement suspendu tout financement additionnel à l’Unrwa pendant qu’elle entreprend une enquête approfondie sur ces accusations ». « Le Canada prend ces accusations extrêmement au sérieux et s’implique étroitement avec l’Unrwa et d’autres donateurs sur cette question », a-t-il ajouté, stipulant aussi qu’Ottawa « restait « profondément préoccupé par la crise humanitaire à Gaza ».
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, s’est dite samedi « profondément préoccupée » par les accusations portées contre l’agence onusienne. « Nous saluons la réponse immédiate de l’Unrwa, y compris la résiliation de contrats (de membres du personnels, NDLR) ainsi que l’annonce d’une enquête sur les accusations envers l’organisation », a-t-elle ajouté tout en notant l’impact du « travail vital » de l’agence pour les habitants de Gaza et « les plus de 1,4 million de Palestiniens qui s’abritent actuellement dans ses installations ».
« Le gouvernement italien a suspendu le financement de l’Unrwa après l’atroce attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre », a annoncé le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. « L’antisémitisme et le Hamas sont les nouveaux SS, la nouvelle Gestapo, parce que la chasse au juif a été menée de manière scientifique », a en outre commenté M. Tajani, samedi jour du souvenir de la Shoah.
Le Royaume-Uni « est consterné par les accusations selon lesquelles des employés de l’Unrwa ont participé à l’attaque du 7 octobre contre Israël », écrit samedi le ministère des Affaires étrangères. « Le Royaume-Uni suspend temporairement tout financement futur de l’Unrwa pendant que nous examinons ces accusations préoccupantes », a-t-il ajouté.
Jugeant « sérieuses » les allégations contre les employés de l’Unrwa, le ministère finlandais des Affaires étrangères a appelé samedi à « une enquête indépendante et approfondie ». « Nous devons nous assurer que pas un seul euro d’argent finlandais ne parvienne au Hamas ou à d’autres terroristes. Le soupçon que des employés d’une organisation recevant de l’aide humanitaire sont impliqués dans une attaque terroriste est la raison de la suspension des paiements », a commenté Ville Tavio, ministre du Commerce extérieur et du développement.
« Nous sommes extrêmement choqués », a déclaré samedi le ministre néerlandais du Commerce et du développement, Geoffrey van Leeuwen, en annonçant le gel de tout financement à l’Unrwa. « L’accusation consiste à dire que l’attaque perpétrée le 7 octobre a été commise avec l’argent de l’ONU, avec notre argent », a-t-il commenté.
« Tant que ce ne sera pas éclairci, l’Allemagne, en accord avec les autres pays donateurs, ne va pas donner temporairement son aval pour de nouveaux moyens pour l’Unrwa à Gaza », ont annoncé samedi soir les ministères allemands des Affaires étrangères et du Développement.
« Pour le moment, de toute façon, il n’y avait aucun engagement en attente », ont-ils précisé.
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