Des combattants en armes et masqués des organisations terroristes Hamas et du Jihad islamique ont libéré samedi trois otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, le sixième échange depuis le début de la trêve qui a failli volé en éclats.
Israël devait libérer 369 prisonniers palestiniens dans le cadre de l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. À bord de bus, des prisonniers palestiniens libérés ont été transférés à Gaza et en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Après 498 jours de captivité, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, sont apparus en meilleure forme physique que les trois otages au visage émacié libéré une semaine plus tôt.
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Avant leur remise à la Croix-Rouge internationale et leurs transfert par l’armée en Israël, les trois hommes ont été exhibés sur un podium à Khan Younès (sud), entourés de combattants du Hamas et du Jihad islamique, un groupe palestinien allié. Ils ont été contraints de dire quelques mots au micro, en hébreu, devant la foule lors d’une mise en scène organisée à chaque libération.
Les trois hommes avaient été enlevés au kibboutz Nir Oz (sud d’Israël) lors de l’attaque du 7 Octobre. Sur 251 personnes alors enlevées, 70 sont toujours à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l’armée. Leur libération est intervenue alors que le secrétaire d’État Marco Rubio est attendu en soirée en Israël. Il doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a dit vouloir travailler avec l’allié américain pour libérer « aussi vite possible » tous les otages.
L’Égypte et le Qatar ont joué les médiateurs pour sauvegarder la trêve, après des menaces du Hamas de suspendre les libérations, et d’Israël de reprendre la guerre, les deux camps s’accusant de violations de l’accord de cessez-le-feu.
À Tel-Aviv, des Israéliens ont suivi en direct les libérations à Gaza sur des écrans géants, certains, mains jointes en prière, d’autres criant de joie ou s’étreignant. À quelques kilomètres plus au nord, à Kfar Saba, des proches de Yaïr Horn ont pleuré à la vue des otages libérés. Le voir « se tenir debout, c’est bouleversant », a déclaré une de ses amies, Ronnie Milo.
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« Je respire à nouveau »
La femme de Sagui Dekel-Chen, Avital, qui a donné naissance à leur troisième fille deux mois après l’enlèvement de son mari, l’a accueilli dans une base militaire dans le sud d’Israël. « Je respire à nouveau. Il est si beau », a-t-elle déclaré, cité par la chaîne publique israélienne Kan. « Enfin, Sasha peut être entouré de ses proches et commencer un nouveau chemin », a déclaré dans un communiqué l’association du Forum des familles d’otages israéliens à la libération de M. Trupanov.
Lors de la précédente libération, le 8 février, les otages libérés étaient très affaiblis et avaient été aussi contraints de saluer la foule, ce qui a provoqué la colère en Israël. D’après une source proche des négociations, les médiateurs qatari et égyptien ont assuré au Hamas qu’Israël « autoriserait l’entrée des caravanes et des équipements lourds une fois le processus d’échange de prisonniers achevé ».
Quatre détenus palestiniens hospitalisés
À Ramallah, les prisonniers libérés, portant le traditionnel keffieh, ont été hissés sur les épaules de la foule et ont enlacé des proches avant de se rendre à un rapide examen de santé. Quatre d’entre eux ont été hospitalisés, selon le Croissant-Rouge palestinien.
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Parmi ceux libérés, 24 devraient être expulsés, d’après le Club des prisonniers. Sept détenus précédemment libérés avaient été hospitalisés en Cisjordanie « en raison de brutalités » lors de leur détention, selon le Club des prisonniers.
La première phase de la trêve, d’une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens. Jusqu’ici, au moins 765 prisonniers palestiniens ont été libérés. Durant cette phase, 33 otages et 1900 détenus doivent être libérés au total. Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer « la semaine prochaine à Doha » les pourparlers sur la deuxième phase de l’accord.
Cette deuxième phase est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.
Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au plan du Président américain Donald Trump d’une prise de contrôle du territoire palestinien par les États-Unis et du déplacement de sa population en Égypte et Jordanie. Le plan a été refusé par ces deux pays et décrié à l’international. Israël l’a salué.
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