Des dizaines de soldats israéliens ordonnent aux Gazaouis réfugiés dans l’hôpital al-Chifa de se rendre, raconte un journaliste collaborant avec l’AFP sur place. L’armée israélienne a déclaré mener une opération « ciblée » dans une zone spécifique de l’hôpital.
Des soldats israéliens lancent dans des haut-parleurs, en arabe avec un fort accent : « Tous les hommes de 16 ans et plus, levez les mains en l’air et sortez des bâtiments vers la cour intérieure pour vous rendre. » Aussitôt, des centaines de jeunes sortent des différents services de l’immense complexe situé dans l’ouest de la ville de Gaza, où se concentrent désormais les combats entre les chars israéliens et les combattants de l’organisation terroriste Hamas, au pouvoir à Gaza, appuyés par leurs alliés du Jihad islamique.
2300 personnes l’intérieur d’al-Chifa, selon l’ONU
Selon l’ONU, environ 2300 personnes, dont des patients, des soignants et des déplacés de guerre se trouvent à l’intérieur d’al-Chifa, encerclé depuis plusieurs jours par les chars et les transports de troupes de l’armée israélienne. Selon les médecins et des ONG internationales, aucun d’entre eux ne peut sortir sous peine d’être visé par des tirs alors que les combats font rage aux alentours.
Mercredi matin, des colonnes de Palestiniens, les mains en l’air, convergeaient vers la cour de l’hôpital, arrivant du département des grands brûlés, de la maternité, visée récemment par des tirs d’artillerie, du département de chirurgie ou encore du service des dialyses, rapporte le journaliste.
Un millier de personnes sont désormais sur la grande esplanade du complexe hospitalier, mains en l’air. Certains ont été déshabillés par des soldats israéliens. À l’intérieur, dans les couloirs des différents départements d’al-Chifa, dont la construction remonte à 1946 et où opèrent des équipes de Médecins sans frontières (MSF), les soldats tirent en l’air en allant de pièce en pièce, recherchant visiblement des combattants du Hamas.
Des femmes, des enfants en pleurs sont fouillés. D’autres doivent passer sous une borne équipée d’une caméra de reconnaissance, les mêmes qui ont été installées le long des couloirs d’évacuation vers le sud de la bande de Gaza, selon le journaliste.
Les hôpitaux et les civils véritables « boucliers humains »
Israël accuse l’organisation terroriste Hamas d’utiliser les hôpitaux de Gaza comme des bases, d’avoir creusé un réseau de tunnel sous al-Chifa et de se servir de ses malades comme de « boucliers humains ». L’UE et plusieurs autres pays ont condamné ces faits.
« Ces dernières semaines, Israël a averti à plusieurs reprises que l’utilisation militaire continue de l’hôpital al-Chifa par le Hamas compromet son statut protégé en vertu du droit international, a déclaré sur X (ex-Twitter) l’armée israélienne.
Une opération précise et ciblée est menée contre le Hamas dans une zone bien précise de l’hôpital Shifa. Nous avons des soldats formés pour cette situation et continuons de réitérer que nous sommes UNIQUEMENT en guerre contre le Hamas. pic.twitter.com/kHteFLLFIX
— Tsahal (@Tsahal_IDF) November 15, 2023
Les générateurs à l’arrêt
Ces derniers jours déjà, les générateurs ont cessé de tourner faute de carburant, dont aucune goutte n’est entrée à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. Deux jours plus tard, Israël avait imposé un « siège complet » aux 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza. Au moins neuf bébés prématurés sont morts après avoir été sortis de leurs couveuses, tandis que 27 malades en soins intensifs sont décédés parce qu’ils n’avaient plus de respirateur en état de marche, selon le ministère de la Santé du Hamas dont les chiffres n’ont pu être vérifiés par une autorité indépendante.
L’armée israélienne accuse sur X (ex-Twitter) l’organisation terroriste du Hamas de siphonner le carburant des réservoirs des hôpitaux et de « mettre en scène une fausse pénurie de carburant ». Dans l’enregistrement téléphonique diffusé, on entend un habitant agissant sous les ordres d’un cadre du Hamas parler avec le directeur de l’hôpital indonésien pour « faire le plein à l’hôpital indonésien ».
Le Hamas met en scène une fausse pénurie de carburant à l’hôpital indonésien de Gaza. Ne tombez pas dans le piège. pic.twitter.com/pSaH39mLWN
— Tsahal (@Tsahal_IDF) November 6, 2023
L’armé israélienne a proposé la fourniture de carburant à l’hôpital Shifa à des fins médicales urgentes. Mais un enregistrement sur X diffusé par l’armé israélienne montre que le directeur général du ministère de la santé du Hamas, Yosef Abu Rish, l’a interdit.
L’armée israélienne envoie « des équipes médicales »
Une fosse commune creusée dans le complexe renferme déjà « 179 corps » selon le directeur de l’hôpital, le docteur Mohammed Abou Salmiya. L’armée israélienne assure avoir envoyé « des équipes médicales » et des soldats « parlant arabe » pour son « opération ciblée » sur « une zone spécifique » d’al-Chifa.
The IDF’s precise and targeted operation against Hamas in the Shifa Hospital is still ongoing.
We can now confirm that incubators, baby food and medical supplies, provided by the IDF, have successfully reached the hospital.
Our medical team and Arabic speaking soldiers are on… pic.twitter.com/9iMx41OaHV
— Israel Defense Forces (@IDF) November 15, 2023
Mercredi matin, elle a aussi annoncé avoir « livré des couveuses, de la nourriture pour bébé et du matériel médical » en marge de son « opération ». Si, chaque jour, l’ONU, des ONG internationales et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) répètent qu’un hôpital « ne devrait jamais être attaqué », pour Israël, l’entrée de ses troupes à al-Chifa ne viole pas le droit international.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.