Vous connaissez sans doute le modèle « acheter maintenant, payer plus tard », un type de financement à court terme qui permet au consommateur d’acheter quelque chose immédiatement et de le payer plus tard. Ce modèle a gagné en popularité ces dernières années, et 39 % des Américains l’ont essayé au moins une fois.
En 2020, selon le département californien de la protection financière des consommateurs (DFPI), 91 % des prêts à la consommation émis par l’État étaient des prêts « acheter maintenant, payer plus tard ».
La flexibilité financière offerte est en effet séduisante – peut‑être un peu trop. Aux États‑Unis, les jeunes de la génération Z, également connue sous le nom de génération TikTok, sont ceux qui profitent le plus de cette nouvelle option d’achat. Cela n’a rien de surprenant. Le concept « acheter maintenant, payer plus tard », également connu sous son acronyme AMPPT, est arrivé à maturité en même temps que cette génération qui bat tous les records de temps sur Internet. Les natifs du numérique passent en moyenne 2 heures et 43 minutes en ligne chaque jour, ce qui représente plus de trois jours complets par mois : beaucoup de navigation, beaucoup d’achats.
De toutes les plateformes de médias sociaux, TikTok est la plus populaire parmi la génération Z (d’où le surnom de génération TikTok). Pour cette génération, Instagram a perdu de son attrait. TikTok, en revanche, gagne en popularité. Rien qu’aux États‑Unis, la plateforme compte 80 millions d’utilisateurs actifs mensuels (MAU), dont 60 % sont des femmes.
Cependant, il est inquiétant de constater comment de nombreux influenceurs sur TikTok créent un narratif AMPPT. De ce fait, des millions de jeunes de la génération Z achètent un nombre incalculable de choses dont ils n’ont absolument pas besoin, et accumulent d’énormes dettes, sans avoir conscience des conséquences.
Dans un article récent pour SFGATE, l’écrivain Joshua Bote a évoqué les innombrables façons dont « la génération Z, en particulier, est tombée amoureuse des prêts à court terme ». C’est problématique à bien des égards, a‑t‑il fait valoir, surtout lorsqu’on couple « des prêts quasi instantanés avec une culture des médias sociaux débordant d’influenceurs qui donnent la priorité aux dépenses exorbitantes et normalisent l’endettement. »
En effet, en ce moment même, vous n’êtes qu’à quelques clics de pouvoir acheter un article dont vous n’avez probablement pas besoin.
Affirm, un des leaders sur le marché de l’AMPPT vient de signer un contrat lucratif avec Amazon. La raison pour laquelle Amazon a signé ce contrat est relativement évidente : l’AMPPT encourage les gens à dépenser davantage. Aux États‑Unis, 60 % des jeunes de la génération Z ont un compte Amazon Prime. En 2019, Amazon a dépassé Apple en tant que marque préférée de la génération Z. Cela contribue peut‑être à expliquer pourquoi cette génération particulière dépense plus que les autres générations… beaucoup plus.
Selon l’étude précitée, ce que la génération Z dépense actuellement représente 925 % de ce qu’elle dépensait à la même saison en 2020.
Pourtant, de nombreux articles vantent les habitudes financières extrêmement saines de la génération Z : ils épargnent scrupuleusement, nous dit‑on. En réalité, le jeune adulte moyen de la génération Z croule sous les dettes. En définitive, cette génération est la plus endettée de toutes.
Enfin, bien des jeunes de la génération Z cèdent désormais au « revenge shopping ». Le phénomène désigne des consommateurs qui se précipitent pour compenser tous les achats qu’ils n’ont pas pu faire pendant le confinement. Mais sur qui veulent‑ils prendre leur revanche ?
Réponse : sur eux même.
La génération Z ne s’illustre pas seulement par le revenge shopping, mais aussi par sa capacité à perturber le marché du travail. De fait, elle a engendré un autre phénomène à travers tous les États‑Unis, l’ainsi nommé « Great resignation » (traduit par « Grande démission » en France). L’année dernière cette génération à peine entrée sur le marché du travail a décidé de pointer massivement au chômage. Finalement, 56 % des actifs de la génération Z préfèrent être au chômage plutôt que de laisser un emploi interférer avec leur vie personnelle. Cette génération a des rêves, de grands rêves, mais pas celui de travailler.
Comment peut‑on espérer rembourser des biens et des services sans aucun revenu ? Cette question peut sembler évidente. Pourtant, il faut parfois poser les questions évidentes.
Bien que les milléniaux, la génération Y, ne soient pas exactement un modèle de perfection, les jeunes de la génération Z sont encore moins résilients. Et oui, en effet, c’est effrayant. Car qu’y a‑t‑il de plus fragile qu’un flocon de neige ? Le manque de résilience est étroitement associé à une mauvaise santé mentale, moins une personne est résiliente et plus elle est susceptible de souffrir de dépression et d’anxiété. Il n’est pas surprenant que les membres de la génération Z soient aux prises avec ces deux problèmes.
Cela nous ramène au phénomène qui balaie le pays au jour d’aujourd’hui. D’ici 2025, le marché du AMPPT pourrait atteindre 760 milliards de dollars. Étant donné qu’un nombre croissant de jeunes de la génération Z continue à s’endetter sans réfléchir, à quoi doit‑on s’attendre ? Une augmentation ou une diminution des problèmes de santé mentale ?
Une augmentation, on l’imagine. Les personnes fortement endettées sont plus susceptibles de souffrir de stress et d’avoir des pensées suicidaires. D’ailleurs, le suicide est désormais la deuxième cause de décès de la génération Z.
Nul ne l’ignore, être endetté est un cauchemar qui entraîne des nuits blanches et une anxiété sans fin. Alors, avant d’avoir recours à un « prêt instantané », il faut se poser ces trois questions : Cela en vaut‑il la peine ? En ai‑je besoin ? Ai‑je les moyens de rembourser ce que je dois ? Si la réponse à une de ces trois questions est négative, ce prêt n’est pas avantageux.
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