Un premier policier a été jugé à Paris pour « violences volontaires » commises en marge d’une manifestation des « Gilets jaunes ». Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis.
C’est la première fois, depuis le début du mouvement des « Gilets jaunes » en novembre 2018, qu’un policier est condamné pour un acte de violences envers les manifestants. Ce CRS de 44 ans était poursuivi par le tribunal correctionnel de Paris « pour violences volontaires de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique » lors de la mobilisation du 1er mai, dans le 13e arrondissement de la capitale, le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis.
Sur deux vidéos visionnées lors de l’audience, on voyait ce CRS, entouré de collègues de sa compagnie de Toulouse, se saisir d’un pavé au sol, prendre de l’élan et le lancer vers des manifestants, qui se tenaient à « environ huit mètres ». Les images ne montrent pas où a atterri le projectile.
« Votre réaction n’était absolument pas nécessaire à la légitime défense », a souligné le président, évoquant un geste « d’exaspération, de panique, de représailles aux jets de projectiles » mais aussi des « circonstances éprouvantes » toute cette journée. « Vous avez eu l’intention de créer chez les manifestants un choc physique ou psychique pour les faire cesser leurs jets de projectiles », a précisé le magistrat, qui a évoqué une décision « très attendue par l’opinion publique », qui « va porter atteinte à l’image des CRS ».
Le policier pourra continuer d’exercer
Le policier qui n’a pas souhaité s’exprimer à l’issue de l’audience pourra continuer d’exercer car le tribunal a décidé de ne pas inscrire la peine sur son casier judiciaire. Dans la foulée, un deuxième membre des forces de l’ordre sera jugé dans l’après-midi, cette fois pour avoir giflé un « Gilet jaune » lors du même défilé du 1er mai dans le 14e arrondissement.
Depuis le début de leur mouvement de contestation sociale il y a un an, les « Gilets jaunes » dénoncent régulièrement les « violences policières », l’usage des grenades et lanceurs de balles de défense (LBD) et certains ont porté plainte.
Selon des chiffres communiqués le 7 novembre par le parquet de Paris, 212 enquêtes ont été confiées à Paris à l’IGPN, la « police des polices ». Parmi elles, 54 procédures ont été classées sans suite et 18 autres ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire.
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