Une jeune femme de 19 ans a porté plainte mardi contre la police pour « tentative d’homicide » et « violences volontaires », après avoir été grièvement blessée le 8 décembre à Marseille, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes », a-t-on appris auprès de son avocat.
D’abord touchée à une cuisse par un lanceur de balles de défense (LBD), Maria, tombée au sol, aurait ensuite été violemment matraquée et frappée à coups de pied par plusieurs policiers en civil, selon sa plainte, révélée par Mediapart. D’où la plainte contre « personnes non dénommées mais identifiées comme exerçant la fonction de policier », a précisé son avocat, Me Brice Grazzini.
Cette plainte vise également les policiers pour « non-assistance à personne en danger » et « non-obstacle à la commission d’une infraction ».
L’inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices, a été informée de ces faits depuis le 19 décembre, a aussi confirmé Me Grazzini, regrettant que sa cliente n’ait toujours pas été auditionnée.
La jeune femme aurait été agressée par les policiers vers 18H30, peu après avoir quitté la boutique où elle travaillait comme vendeuse. Si elle affirme ne pas avoir rejoint la manifestation des « gilets jaunes » et des militants pour le climat et contre le mal-logement en train de se disperser, elle concède avoir « bêtement fait péter des pétards sur le sol », qu’elle avait achetés « pour les utiliser un soir de match de foot » : « Mais la charge de police a dû arriver au moins 15 minutes après », explique-t-elle à Mediapart.
Maria, toujours suivie de près médicalement, notamment par un psychiatre, n’a pu reprendre son travail qu’au cours du mois d’avril, plus de quatre mois après les faits.
Le samedi 8 décembre a été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », le 17 novembre. Plusieurs manifestations avaient eu lieu ce jour-là : outre les « gilets jaunes », une marche de militants contre le changement climatique et le logement insalubre avait rassemblé quelque 10 000 personnes.
Des heurts avaient éclaté entre certains manifestants et les forces de l’ordre en fin de journée : une agence bancaire et la boutique de l’OM sur la Canebière avaient été pillées et 42 personnes avaient été interpellées.
Une semaine auparavant, le 1er décembre, Zineb Redouane, une octogénaire marseillaise, avait été touchée au visage par des morceaux de grenade lacrymogène lors d’autres manifestations alors qu’elle se trouvait à sa fenêtre, au 4e étage. Elle était décédée le lendemain, sur la table d’opération.
D. S avec AFP
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