Les « gilets jaunes » se rassemblaient samedi matin à travers le pays pour tenter de bloquer routes et points stratégiques lors d’une « mobilisation générale » citoyenne inédite contre la hausse des prix des carburants, un mouvement dont l’ampleur restait encore difficile à évaluer.
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— b0bic ⭐️⭐️ (@b0bic) November 17, 2018
En début de matinée, aucune ville ou centre économique n’était entièrement bloqué mais les troupes de « gilets jaunes » s’étoffaient peu à peu, aux ronds-points, sorties d’autoroute, sur les parkings etc.
En région parisienne, de 50 à 80 voitures étaient rassemblées sur le parking d’un centre commercial à Meaux, en Seine-et-Marne, et devaient se diriger jusqu’au péage de Coutevroult sur l’A4 où ils prévoient une opération péage gratuit, selon la préfecture. Dans les Yvelines, quelques dizaines de manifestants se sont retrouvés sur des parkings de supermarché, à Buchelay et Flins.
Dans la nuit, trois radars ont été incendiés à Poissy et Guerville, toujours selon une source préfectorale des Yvelines.
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Les gilets jaunes, regroupés avant 7H00 du matin à proximité du périphérique parisien, près de la Porte Maillot, ne sont pas parvenus à bloquer ce grand axe routier.
Un participant, porte d’Auteuil, a été interpelé par la police à la suite d' »un incident » avec un membre des forces de l’ordre, a-t-on indiqué de source policière.
En région, quelque 400 personnes étaient au rendez-vous sur le parking du centre commercial Chamnord à Chambéry, avec pour objectif de bloquer la voie rapide urbaine, une centaine de véhicules bloquaient la sortie Ouest de l’A9 à Béziers, des blocages étaient en cours autour de Perpignan, tandis que l’accès à l’A61 à hauteur du péage de Toulouse sud était lui aussi bloqué.
« C’est beaucoup plus important que ce que nous avions prévu, c’est citoyen et bon enfant », déclare Yves Garrec, chauffeur VTC et coordinateur Gilets jaunes, depuis un rond-point à Toulouse.
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A Dole, dans le Jura, André, 38 ans, s’est déguisé en carotte, sur un rond-point. Il n’a pas de permis de conduire mais il soutient le mouvement. « Macron est le président des riches et pas des pauvres. Il doit aussi penser aux pauvres », affirme-t-il.
Environ 1 500 actions sont attendues sur le territoire – blocage de routes, de supermarchés, de stations essence -, dont seule une centaine aurait été déclarée, selon une source policière.
Paralyser le pays en empêchant toute dépense, c’est le moyen de pression envisagé par les « gilets jaunes ».
« Il est prévu que des gens arrivent tout au long de la journée à Paris », explique Steve, 31 ans, chauffeur de taxi dans la capitale. « Les CRS nous bloquent par endroit mais on va trouver les points d’entrée pour faire une opération escargot sur le périphérique ».
A l’initiative de cette grogne, des membres de la société civile se sont mobilisés contre la hausse du prix des carburants avant que les motifs de grief ne s’élargissent à une dénonciation plus globale de la politique du gouvernement en matière de taxation et à la baisse du pouvoir d’achat.
Au 1er janvier 2019, les taxes sur le gazole doivent augmenter de 6,5 centimes d’euro par litre et celles sur l’essence de 2,9 centimes.
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Déconcerté par ce mouvement de défiance citoyenne spontanée dont il ne connaît pas encore l’étendue, l’exécutif a tenté mercredi d’enrayer la mobilisation avec des mesures.
Inflexible sur la taxe carbone – et notamment sur les carburants – Édouard Philippe a proposé la mise en place d’une surprime (pouvant aller jusqu’à 4 000 euros) à la conversion pour les foyers modestes ou les gros rouleurs, l’élargissement du chèque énergie, un dispositif d’aide pour les dépenses d’électricité et de gaz.
Le Nord-Pas-de-Calais et l’Alsace sont les deux régions où la mobilisation devrait être la plus forte, d’après une autre source policière, qui précise que plus de 600 villes seront touchées.
« C’est paradoxal, on a les renseignements puisque tout est sur les réseaux sociaux, mais on ne connaît pas la mobilisation, on ne sait pas combien de personnes répondront aux appels », a expliqué un haut fonctionnaire de Beauvau.
« Bloquer un pays » n’est « évidemment pas acceptable », a prévenu vendredi le Premier ministre, qui sera à Matignon toute la journée de samedi, d’où il suivra la mobilisation, selon son entourage.
I.M. avec AFP
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