Une habitante de la commune de Bègles près de Bordeaux a lancé une pétition contre un projet immobilier qui impliquait l’abattage des grands arbres du petit parc de son quartier, « seul îlot de fraîcheur avec un peu d’herbe au milieu de tout ce béton ». Devant la mobilisation de la population pour la défense de cet écrin de verdure, la mairie a imposé le gel de la construction au promoteur.
« Je vous écris les larmes aux yeux car je reviens du petit parc de mon quartier ‘la belle rose’ à Bègles », a écrit Virginie Mathieu, une habitante du quartier La Belle Rose à Bègles, dans le texte d’une pétition qui a recueilli plus de 22 000 signatures. « Je viens d’apprendre qu’il va être saccagé, bétonné pour y construire un immeuble de 2,5 étages par Vilogia ! Je suis écœurée. Comment un permis de construire a pu être accordé sur une masse verte à protéger ? » interroge la jeune femme, qui fait régulièrement du taï-chi dans ce parc.
« L’été, on crève de chaud dans nos appartements », explique Virginie Mathieu à Actu Bordeaux. « Dans le quartier, il n’y a que des immeubles. Cet écrin de verdure, c’est notre îlot de fraîcheur. C’est un vrai luxe », assure celle qui habite dans un T3.
La décision d’accorder un permis de construire au projet du promoteur Vilogia, à qui la Ville a vendu ses parts du terrain en 2013, a de quoi surprendre lorsque l’on sait que la commune de 30 000 habitants est dirigée par un maire écologiste, Clément Rossignol Puech (EELV).
Alors que Virginie Mathieu parle d’« arbres centenaires », la mairie précise que les arbres ne sont pas si âgés que cela, mais qu’il s’agit de « deux frênes d’une cinquantaine d’années maximum, sur 20 sujets actuellement présents », selon 20 Minutes.
« Une première victoire »
Le nombre de signatures recueillies par la pétition ainsi que la mobilisation locale que celle-ci a engendrée a poussé les élus à rencontrer les défenseurs du parc. Une rencontre, le 25 juin dernier, a permis à ces derniers de négocier le gel des travaux, le temps pour la mairie de réaliser une nouvelle étude d’impact écologique afin de « réévaluer la pertinence globale du projet », indique dans un communiqué Olivier Goudichaud, adjoint au maire en charge de l’urbanisme durable.
« C’est une première victoire pour nous, mais le combat continue », assure Virginie. « On souhaite l’abandon de la construction. »
Un projet de logements sociaux
Du côté de la mairie, on rappelle que le projet immobilier a pour but de construire 17 logements sociaux. « Il apporte une réponse à la crise du logement sur la métropole en permettant de répondre à la demande de logements sociaux, qui est forte : plus de 1 000 demandes en attente à Bègles et plus de 40 000 sur la métropole bordelaise », rappelle Olivier Goudichaud.
« Évidemment, c’est toujours déplorable de devoir abattre des arbres », regrette l’adjoint en charge de l’urbanisme durable. « Certes, il y aurait deux arbres remarquables de menacés, mais c’est un mal pour un bien, car il est prévu, en contrepartie, de planter 34 arbres d’essences variées sur le site d’ici la fin des travaux. »
Ce dernier argument ne convainc pas Virginie Mathieu, qui craint que ce soit une dizaine d’arbres matures menacés au lieu de deux tels qu’annoncés. « Vilogia a déjà planté des jeunes arbres un peu partout dans la résidence, mais comme ils ne s’en occupent pas, ils sont morts », remarque-t-elle. « Puis, avant qu’un arbre fasse de l’ombre et produise autant d’oxygène, il faut attendre des dizaines d’années. »
En attendant la suite du dossier, le parc se trouve bien plus fréquenté que d’habitude grâce à la publicité faite par la mobilisation contre le projet immobilier. Pour ceux qui veulent suivre cette affaire, la page Facebook Préservation du parc de la Maye de Bernet à Bègles a été créée.
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