Dans un petit hameau en Gironde, une dame de 94 ans a été « cloturée » par ses jeunes voisins. Ces derniers se sont appropriés un chemin commun. L’affaire a été jugée cette semaine au tribunal administratif.
Imaginez que vous venez de vous levez, le temps a l’air agréable, les oiseaux chantent, une belle journée s’offre à vous… Et là, c’est le drame. Vous vous apercevez que votre voisin a décidé de clôturer votre maison, ainsi que vos portails. Improbable. C’est pourtant ce qui est arrivé, peu ou prou, à une dame de 94 ans, à Saint-Médard-d’Eyrans en Gironde.
Cette nonagénaire, qui vit seule depuis la mort de son mari et qui a des difficultés à se déplacer, a bien cru qu’elle ne sortirait plus jamais de chez elle. « Je ne sais pas pourquoi ils font ça. J’étais coincée chez moi », explique-t-elle à nos confrères d’Actu.fr.
Mais comment en est-on arrivé à de telles extrémités ? Pour le comprendre, il faut remonter en 2017 lorsque Jeanne vendait un terrain à un jeune couple. Sur l’acte de vente, il est stipulé que le chemin commun appartient à tous les bailleurs du hameau.
Pourtant, sur des plans d’un géomètre, sa maison a disparu. Ses voisins y voient alors l’opportunité de prendre le contrôle du passage et d’élever une clôture. Rapidement, le permis de construire est validé par la mairie.
« La mairie n’a pas vérifié si ce passage appartenait à d’autres propriétaires car ce n’est pas un paramètre obligatoire pour accorder un permis de construire. Ils ont quand même clôturé une dame de 94 ans. C’est un acte dangereux pour sa santé », fustige l’avocat de Jeanne Saligue, Me Peyo Eizaga, dans les pages de nos confrères.
« Ils ont clôturé devant nous »
En réaction, Stéphane, le fils de Jeanne, « porte plainte contre le permis de construire ». Or, le tribunal administratif donne raison aux voisins.
« On a décidé de faire appel au tribunal administratif pendant que les voisins, eux, ont continué leurs travaux. Ils ont clôturé devant nous, en plein jour, alors qu’on était dans le jardin », se souvient Stéphane. Ainsi, Jeanne se retrouve livrée à elle-même, coupée du monde, sans que les infirmiers ne puissent venir la soigner.
« Au bout de trois jours, j’ai vrillé et j’ai arraché la clôture pour que nous puissions passer. Les voisins ont porté plainte pour dégradation de biens. Je m’en fiche, la santé de ma mère passe avant tout », tonne Stéphane.
Le tribunal judiciaire devra déterminer la nature de cette clôture, et dire si elle peut se maintenir sans l’accord des propriétaires, à savoir Jeanne et le jeune couple.
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