Vers la fin des années 1960, les défenseurs de la liberté se sont trouvés confrontés à un moment critique de l’histoire de l’Occident.
La suprématie militaire de l’alliance de l’OTAN sur le bloc communiste était incertaine. Les mouvements socialistes « révolutionnaires » étaient en plein essor. Le boom économique de l’après-guerre cédait la place à la « stagflation ». Bien que des millions de personnes aient été opprimées dans des dictatures communistes, des professeurs marxistes des pays démocratiques apprenaient à leurs étudiants à haïr l’Amérique et l’Occident.
Heureusement, les démocraties occidentales avaient pu trouver de nouveaux dirigeants qui ont rejeté l’attrait de l’idéologie marxiste et se sont efforcés de restaurer l’intégrité de la civilisation occidentale pour les générations à venir.
L’opium des intellectuels
Dans l’après-Seconde Guerre mondiale, l’un des principaux défenseurs de l’Occident était le philosophe et sociologue français Raymond Aron. Au milieu des années 1950, il a écrit L’opium des intellectuels qui identifiait le marxisme comme la drogue favorite des lettrés occidentaux.
L’emblématique philosophe français mettait en garde ses lecteurs contre les versions séduisantes de l’eurocommunisme promues par des intellectuels marxistes tels que Jean-Paul Sartre. « Le despotisme s’est si souvent installé au nom de la liberté que l’expérience devrait nous inciter à juger les partis sur leurs pratiques plutôt que sur leurs prêches », écrivait-il.
Pour défendre la culture occidentale, Aron affirmait que « en matière de productivité, d’innovation technique, de niveau de vie, de progrès scientifique et de liberté humaine, c’est l’Occident – États-Unis et Europe confondus – qui a pris la tête du peloton au cours des dix dernières années ». Il a également noté « que c’est auprès du pôle euro-américain de l’économie mondiale que le tiers-monde cherche désormais de l’aide, et non plus auprès des pays dits socialistes ; c’est l’Occident, et lui seul, qui possède les moyens de réduire peu à peu le fossé qui sépare les pays riches des pays pauvres ».
Au début des années 1980, Raymond Aron et d’autres penseurs traditionalistes ont contribué à un renouveau de la liberté en Occident. Les vents politiques qui ont suivi ont favorisé l’élection de la Première ministre britannique Margaret Thatcher et du président américain Ronald Reagan, dont l’influence combinée a conduit à une trentaine d’années de stabilité politique, de sécurité militaire et de prospérité économique.
Le dégoût de soi obligatoire
À la fin du siècle dernier, les intellectuels marxistes s’étaient profondément infiltrés dans les institutions administratives, médiatiques et surtout éducatives de l’Occident, en réalisant ainsi la « longue marche à travers les institutions » élaborée d’après la stratégie du communiste italien Antonio Gramsci, et en s’apprêtant à pousser les nations capitalistes démocratiques dans la soumission.
En Amérique, par exemple, des universitaires « woke » et des journalistes de gauche ont soutenu, en 2008, l’élection à la présidence de leur semblable Barack Obama ainsi que de centaines de législateurs « progressistes ». Tandis que les universitaires libéraux traditionnels se tenaient à l’écart, les marxistes culturels enseignaient à une nouvelle génération de diplômés universitaires à détester la République américaine et presque tout ce qu’elle représente.
Avant sa mort en 2020, le philosophe britannique Roger Scruton a observé que nous sommes en proie à une « culture de la répudiation » qui considère l’héritage de l’Occident comme irrémédiablement raciste, impérialiste, misogyne, xénophobe, homophobe et destructeur de notre environnement naturel. C’est ce qu’on apprend aux étudiants.
Les idéologues progressistes et woke dévalorisent la culture occidentale en identifiant le capitalisme à « l’impérialisme » – ce même capitalisme qui sert de base à la démocratie. Comme si la prospérité du monde démocratique était entièrement attribuable à l’exploitation des « peuples colonisés ».
Le désordre culturel
Le marxisme culturel qui a défiguré l’Occident dans les années 1970 n’est pas seulement de retour, il est revenu en force !
Cinq décennies après que les étudiants occidentaux ont manifesté contre la guerre au Vietnam, le régime communiste chinois ne fait qu’attendre que les élites occidentales s’entendent avec les ploutocrates mondiaux pour construire un avenir dans lequel les gens ordinaires feront face à la détresse économique, à l’effondrement sociétal et à la surveillance omniprésente.
Comme l’a constaté l’intellectuel et auteur américain R. R. Reno, les décideurs politiques de l’élite s’efforcent de transformer les sociétés occidentales. Premièrement, leur encouragement à la migration de masse produit d’énormes changements démographiques en Europe et aux États-Unis. Deuxièmement, des capitaux énormes sont investis dans le développement d’une économie verte bien précaire.
« Le premier érode la qualité de vie des gens ordinaires en Occident. Le second est susceptible d’entraîner une baisse du niveau de vie. Ces deux dynamiques sont supervisées et justifiées idéologiquement par les élites d’aujourd’hui. Le mécontentement et le désordre qu’elles créeront mettront à rude épreuve nos institutions politiques et culturelles », a-t-il écrit.
En outre, la gauche exerce également un contrôle alarmant sur la manière dont les votes sont exprimés et comptabilisés. Une enquête récente menée par Rasmussen Reports et l’Institut Heartland a révélé que plus d’un électeur sur cinq ayant voté par correspondance lors des élections présidentielles américaines de 2020 a confié de l’avoir fait de manière frauduleuse. Et ce n’est peut-être que la partie émergée d’un iceberg de plus en plus corrompu.
L’Occident flirte avec le désordre politique et économique à un moment critique de son histoire.
Questions pour 2024
Les nations libres sont actuellement piégées dans une culture post-démocratique qui permet aux partis d’extrême gauche d’utiliser tous les moyens possibles pour bloquer les résultats des élections qui interfèrent avec leurs visions utopiques de l’avenir.
Comme dans les années 1970, les citoyens ordinaires se traînent vers l’abîme dont ils ne pourront peut-être jamais sortir. Le destin commun du monde libre dépendra fortement de ce qui se passera aux États-Unis – la première puissance de l’Occident. L’avenir politique de ce pays reste incertain et les citoyens ordinaires sont confrontés à des questions troublantes.
Est-ce que la République américaine pourra survivre aux tentations totalitaires d’une gauche déstabilisante ? Les pratiques électorales honnêtes, pourront-elles être rétablies ? Est-ce que l’égalité de tous devant la loi sera rétablie ? L’administration américaine, va-t-elle enfin comprendre que l’inflation ne sera pas maîtrisée en limitant la production de combustibles fossiles et en injectant davantage d’argent emprunté dans l’économie ? La paix et l’ordre, seront-ils rétablis dans les rues des villes américaines ?
De plus, est-ce que le wokisme et la cancel culture continueront à faire obstacle à la pensée indépendante dans les écoles et les universités un peu partout en Occident ? Les frontières nationales démolies, pourront-elles être sécurisées ? Est-ce que les médias traditionnels pourront redécouvrir le concept de reportage impartial ? La puissance militaire de l’OTAN, est-elle suffisante pour décourager les ambitions des régimes de Pékin et de Moscou ?
Est-ce que les dirigeants occidentaux de bon sens et les citoyens patriotes pourront s’unir pour rendre sa grandeur à l’Amérique et à l’Occident tout entier ?
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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