Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, s’est dite « prête » à « aller construire des coalitions » en vue de former un gouvernement, après un rendez-vous vendredi à l’Élysée, où Emmanuel Macron a conservé selon elle la « tentation » de constituer lui-même sa propre équipe gouvernementale.
Le président de la République est « lucide » sur le « souhait d’un changement d’orientation politique » exprimé lors des législatives début juillet, a noté Mme Castets, qui s’exprimait aux côtés des responsables de toute la gauche. M. Macron a par ailleurs évoqué la nomination « rapide » d’un Premier ministre, a pour sa part fait savoir le patron du Parti socialiste Olivier Faure, alors que la cheffe des écologistes Marine Tondelier a exhorté à obtenir « une réponse mardi ».
Nous sommes prêts. pic.twitter.com/ORRRRDQtPB
— Lucie Castets (@CastetsLucie) August 23, 2024
Les responsables du NFP, arrivé en tête des législatives mais loin d’une majorité absolue à l’Assemblée, ont tour à tour regretté qu’Emmanuel Macron soit tenté, selon eux, de chercher une majorité alternative à la gauche, au terme d’une réunion de près d’une heure et demie à la présidence.
« La tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement », a expliqué Lucie Castets, se disant « prête dès aujourd’hui pour aller construire ces coalitions, discuter avec les autres forces politiques pour essayer de trouver un chemin pour assurer la stabilité du pays ».
Emmanuel Macron « nous a rappelé à la fois qu’il devait être l’arbitre dans son rôle constitutionnel, mais on a un peu l’impression qu’il avait tendance à vouloir être le sélectionneur », s’est inquiété le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.
Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a de son côté dit avoir « beaucoup insisté » auprès du président sur la nécessité de mettre en œuvre une « politique de rupture ». Mais c’est « un signal favorable » que le chef de l’État « ait admis qu’il allait falloir changer de cap », a poursuivi la patronne des Écologistes Marine Tondelier, assurant que le NFP était un « bloc solide et solidaire ».
Un front républicain légitime à gouverner
Autre motif de satisfaction pour la gauche, le président a « reconnu que l’ensemble des forces » politiques qui ont « participé au front républicain » contre le RN « étaient parfaitement légitimes à gouverner », a également noté Olivier Faure. Une formulation qui inclut en principe la France insoumise, dont la participation à un futur gouvernement a jusqu’ici fait office de ligne rouge pour le camp présidentiel et le Rassemblement national, avec menaces de censure immédiate à la clé.
Alors que le gouvernement Attal est démissionnaire depuis le 16 juillet, Emmanuel Macron poursuit vendredi ses consultations des chefs de parti et de groupe parlementaire, avec entre autres les responsables du « bloc central » à 13h00 et ceux de la droite à 15h30.
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