TRADITIONS CHINOISES

le Grand Fondateur de l’École d’Écriture «Haofang» (Abandon Héroïque) durant la Dynastie des Song

mai 7, 2015 21:39, Last Updated: octobre 29, 2017 12:46
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07Su Shi (1036-1101) était un éminent écrivain dans toutes les formes de littératures et également un grand peintre et calligraphe de la Dynastie des Song du Nord. Il est considéré comme le Grand Fondateur de l’École d’Écriture Haofang («abandon héroïque») et était estimé comme étant l’un des «Huit Grands Maîtres des Tang et des Song».

Né dans une famille littéraire, Su commença, dès son plus jeune âge, à étudier la littérature confucéenne et l’histoire. Adolescent, il était connu pour être un essayiste talentueux, versé dans les thèmes aussi bien anciens que d’actualité. À 22 ans, il se classa premier à l’examen de service civil impérial. Il gagna un Jinshi, un prérequis, pour être nominé comme fonctionnaire du gouvernement central.

Su tenait un poste prometteur à la cour à l’époque où le chancelier réformiste Wang Anshi lança sa nouvelle politique radicale. Il découvrit, durant ses voyages, les souffrances causées au peuple par ces nouvelles lois et il écrivit une lettre à l’empereur pour s’y opposer. Wang ne tolérait aucune opposition politique à la cour et Su ne fit pas exception, malgré la haute estime qu’avait Wang pour les talents littéraires de Su. Subissant des pressions du parti réformiste, Su décida de prendre différents postes loin de la capitale pour s’éloigner de l’agitation politique. Durant son service, au lieu d’exécuter strictement les nouvelles lois, il essaya de les appliquer avec flexibilité, en prenant en compte les conditions locales des habitants.

En 1079, Su fut accusé par le parti réformiste de critiquer l’empereur et échappa de peu à l’exécution. Il fut relégué à Huangzhou, dans la province de Hubei, où il resta cinq ans. Su ne se montra pas pessimiste ou rancunier envers Wang et se dévoua plutôt à l’écriture de poèmes sur la nature, à la peinture et à la gastronomie. Il resta en bons termes avec Wang et échangeait des poèmes avec lui. La position politique de Su peut être décrite comme un juste milieu entre le réformisme et le conservatisme. En 1086, il fut rappelé à la capitale quand les conservatistes, dirigés par Sima Guang, reprirent la domination de la cour. Cependant, il perdit ses faveurs à nouveau, car il estimait que les nouvelles lois ne devaient pas toutes être abolies. En 1094, il fut banni à Huizhou, puis sur l’île de Hainan.

Su était admiré par ses pairs pour être un maître dans beaucoup de formes littéraires. Il avait étudié Confucius durant sa jeunesse, puis devint compétent en taoïsme et bouddhisme classiques durant son bannissement. Son optimisme, son grand sens de l’humour et ses remarques pleines d’esprit marquèrent les écrits et les folklores le concernant.

La calligraphie de Su était prisée des collectionneurs, il y avait même un fonctionnaire militaire qui utilisait souvent les notes de Su, qu’il obtenait en travaillant avec lui, pour faire du troc et obtenir de grandes quantités de viande de moutons. Dès qu’il n’avait plus de viande, il envoyait un document officiel à Su et demandait qu’une réponse écrite lui soit rendue. Puis, il devint cupide et Su découvrit ses transactions secrètes. La fois suivante où le fonctionnaire envoya son intendant avec divers documents, sans pertinence, Su n’offrit qu’une réponse orale. L’intendant refusa de partir et insista à maintes reprises pour obtenir une note écrite. Finalement, Su ne put se retenir de sourire et déclara: «dit à ton gouverneur que j’interdis l’abattage d’animaux aujourd’hui».

Su était ami de longue date avec un moine bouddhiste nommé Foyin (i.e. «la signature de Bouddha»). Ils échangèrent beaucoup de blagues et partagèrent de nombreux moments amusants au travers de leur amitié. Il est dit que Su avait initialement un point de vue très sceptique et cynique sur le bouddhisme avant de devenir proche de ce moine. Une histoire connue est celle où Foyin complimenta Su, car il était assis comme un Bouddha, pourtant Su répondit que Foyin était assis comme un tas de bouse de vache; le moine sourit simplement et quand Su chercha à savoir pourquoi Foyin souriait, celui-ci répondit «le Bouddha sort de ma bouche, et de la bouse de vache sort de la tienne»; ils rirent alors tous deux aux éclats.

Un jour, Su Shi dépensa toutes ses économies en achetant une maison. Juste avant d’emménager, il entendit une vieille femme pleurer près de sa nouvelle demeure. Attristé, il lui demanda pourquoi elle pleurait et elle expliqua que la maison qu’elle avait héritée de ses ancêtres venait d’être vendue par ses enfants, contre sa volonté. En demandant des détails, il apprit que la maison dont parlait cette dame était celle qu’il venait juste d’acheter. Su lui rendit sa maison et brûla le titre de propriété immédiatement, puis il retourna là où il louait auparavant.

Su Shi a connu de grandes réussites en prose, en calligraphie et en peinture. Plus de 2.700 de ses poèmes ont été préservés, la plupart concerne des observations sur la vie, en général, ou des descriptions de la nature. Ses poèmes décrivent des splendeurs, des rêves ou des loisirs et des choses simples de la vie. Il utilisait souvent de vives analogies pour décrire des scènes naturelles ou expliquer des philosophies. Ses vers les plus longs, en particulier, contiennent de nombreuses métaphores qui offrent aux lecteurs la possibilité de rêver sans limites. Il était aussi doué dans l’usage de mots drôles pour donner aux lecteurs une nouvelle perspective de vie. Ses poèmes sont d’importants exemples de la poésie de la Dynastie des Song qui s’agencent autour de réflexions et d’arguments structurés.

Su Shi décéda en 1101 à l’âge de 64 ans. Sur son lit de mort, Su dit à ses trois fils: «je n’ai rien fait de mal dans ma vie, et je suis sûr que je n’irai pas en enfer à ma mort».

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