Au large de la célèbre île grecque de Santorin, des plongeurs bénévoles extirpent des fonds marins les filets de pêche, pneus, canettes et sacs plastiques jetés depuis des années en mer Égée.
« En cette journée mondiale de l’environnement, nous voulions lancer une initiative pour informer sur les dangers des filets de pêche abandonnés dans les mers », explique George Sarelakos, cofondateur et dirigeant de l’ONG grecque Aegean Rebreath (Renaissance égéenne).
Mika Panagiotopoulou, une plongeuse bénévole âgée de 38 ans, a nagé avec des bouteilles à plus de 45 mètres de profondeur pour repêcher des déchets qui seront ensuite recyclés. « Ces filets abandonnés fonctionnent comme des pièges à poissons, qui provoquent leur mort », s’indigne Mika. Sur le port de Vlychada, où sont étendus les déchets récupérés, Antonis Sigalas, le maire de Santorin, s’inquiète de « la multiplication des filets de pêche abandonnés qui ont englouti depuis 50 ans des milliers de poissons, une faune et une flore inestimables pour nos mers ».
Des tonnes de déchets jonchant les fonds marins
Depuis cinq ans, l’ONG Aegean Rebreath sillonne les côtes grecques qui attirent chaque été des millions de vacanciers afin d’extraire les déchets qui jonchent les fonds marins. « Les filets de pêche abandonnés représente environ 10% de la pollution marine au niveau mondial et c’est un vrai défi qui jusqu’à présent était invisible, car la majorité des personnes ignorent ce qui se cache dans les fonds marins », note George Sarelakos.
En 80 opérations de « nettoyage », les quelque 300 plongeurs bénévoles d’Aegean Rebreath ont remonté plus 28 tonnes de filets abandonnés ou perdus et des centaines de milliers de sacs en plastique, l’un des principaux fléaux subaquatiques. La Grèce impose depuis 2018 une taxe de neuf centimes sur les sacs en plastique, mais dans les commerces ils continuent d’être abondamment distribués.
Pour George Sarelakos, un point est cependant positif : « les pêcheurs commencent à changer de mentalités et donnent leur matériel à recycler ». Kyriakos Prekas, pêcheur âgé de 71 ans, a conscience que « les richesses de la mer sont en train de s’épuiser ». « Un pêcheur ne peut, désormais, que difficilement survivre. Il faut qu’il mette plus de filets mais en même temps plus tu mets de filets et plus tu auras des pertes en poissons. C’est un cercle vicieux! » se désole-t-il.
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