Le nouveau maire d’Athènes, Costas Bakoyannis, descendant d’une grande famille politique grecque, a prêté serment dimanche soir en promettant de faire de la capitale grecque, où les traces de la crise sont toujours visibles, une métropole européenne « sûre, propre et brillante ».
« Au cours des quatre prochaines années, je promets d’être au service des Athéniens », a déclaré cet homme grand et élancé, âgé de 41 ans, devant ses supporters de la Nouvelle Démocratie (ND, droite).
« Aussi fiers soyons nous du passé historique de cette ville, nous sommes attristés par son état actuel », a lancé le nouveau maire, qui a remporté la victoire aux élections locales du 2 juin.
« Nous voulons élever la ville au plus haut, sans exceptions et sans exclusions », a-t-il ajouté.
Il occupera le même poste que sa mère, Dora Bakoyannis, première femme maire de la capitale il y a seize ans, à l’époque des Jeux olympiques d’Athènes 2004.
Costas Bakoyannis, qui a choisi de prêter serment dans le quartier défavorisé d’Akadimia Platonos où était située dans l’Antiquité l’Académie de Platon, est originaire d’une des familles politiques les plus dominantes des dernières décennies.
Presque un mois après son élection, le 7 juillet, c’est son oncle Kyriakos Mitsotakis, le frère de Dora et président de la ND, qui a été élu Premier ministre du pays, succédant au gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras.
Ayant dix ans de différence d’âge, l’oncle et le neveu ont inauguré un changement politique en décrochant simultanément deux des plus hautes fonctions politiques, tenues jusque-là par la gauche.
Le patriarche de la famille, Constantin Mitsotakis, a marqué l’histoire politique grecque depuis les années 60. Il a été président de la ND dans les années 80 et Premier ministre (1990-1993). Il est décédé en 2017 à l’âge de 98 ans.
Costas Bakoyannis veut faire de la sécurité son objectif principal, accusant le précédent gouvernement de « tolérance » face au vandalisme de certains groupes anarchistes.
Le nouveau maire va officiellement prendre ses fonctions le 1er septembre dans une ville où les traces après une décennie de crise sont patentes: bâtiments abandonnés ou délabrés, magasins fermés, trottoirs cassés, des poches de drogue et de prostitution.
Parmi ses promesses, une enveloppe de 54,4 millions d’euros pour la construction d’une promenade reliant les principaux monuments de la capitale.
Il met aussi l’accent sur les voies cyclables, presque inexistantes, et les jardins d’enfant, peu nombreux et mal entretenus.
Il avait 11 ans, en 1989, lorsque son père, Pavlos Bakoyannis, alors député de droite, a été tué à Athènes par le groupe d’extrême gauche « 17 Novembre », démantelé onze ans plus tard.
Quand l’assassin de son père, Dimitris Koufontinas, emprisonné depuis 2002 et condamné à la prison à vie, avait bénéficié de permissions de sortie sous le précédent gouvernement, Costas Bakoyannis avait avoué que cela l’avait « rendu fou ».
Il se décrit lui-même comme un bourreau de travail. Diplômé des universités américaines Brown et Harvard en sciences politiques, il avait servi de conseiller à sa mère quand elle était cheffe de la diplomatie.
En 2010, à 33 ans, il est élu maire de Karpenissi, ville d’origine de son père, dans le centre de la Grèce.
Quatre ans plus tard il devient gouverneur de la région et sera crédité d’y avoir favorisé le tourisme.
Marié deux fois, il a quatre enfants de trois femmes différentes.
Sa deuxième femme est Sia Kossioni, présentatrice de nouvelles à la télévision privée Skaï, première chaîne du pays.
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