Des dizaines de milliers d’employés de Boeing ont cessé de travailler aux États-Unis le 13 septembre après avoir rejeté un accord contractuel, marquant ainsi la première grève de l’entreprise américaine depuis 2008.
Les membres de deux syndicats locaux de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale ont voté à une écrasante majorité, jeudi soir, le rejet de la dernière offre contractuelle et le déclenchement d’une grève. Selon les syndicats, 94,6 % des membres ont voté pour le rejet du contrat et 96 % ont approuvé le débrayage. La grève a commencé à minuit.
Les 33.000 grévistes représentent 22 % des effectifs de Boeing. L’entreprise, basée en Virginie, fabrique des avions et d’autres produits.
Boeing et les syndicats ont annoncé ce week-end qu’ils étaient parvenus à un accord de principe sur un nouveau contrat, qui comprend des changements dont l’augmentation du salaire de base initial de 12 à 21 dollars de l’heure, et la possibilité de recevoir une pension sous forme de paiement forfaitaire au moment du départ à la retraite.
L’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale a déclaré qu’elle soutenait la grève.
Boeing a déclaré dans un communiqué jeudi que « nous restons déterminés à rétablir nos relations avec nos employés et le syndicat, et nous sommes prêts à retourner à la table des négociations pour parvenir à un nouvel accord ».
La grève de Boeing en 2008 a duré 52 jours et a coûté à Boeing environ 100 millions de dollars par jour. Le contrat conclu pour mettre fin à la grève avait été prolongé à deux reprises.
Selon une note préalable au vote rédigée par la banque d’investissement TD Cowen, une grève de 50 jours pourrait coûter à Boeing entre 3 et 3,5 milliards de dollars de trésorerie.
Les grévistes travaillent principalement dans les régions de Seattle et de Portland, où ils sont chargés de la construction du 737 MAX et d’autres avions.
« La question clé est maintenant la durée de la grève compte tenu de l’écart entre l’augmentation salariale proposée et la demande des membres du syndicat », a déclaré Chloe Lemarie, analyste chez Jefferies, dans une note, ajoutant qu’une longue grève représente un risque important pour les niveaux de production du 737 MAX.
Peu après minuit, des grévistes ont commencé à se rassembler devant les entrées des usines Boeing de la région de Seattle. Nombre d’entre eux brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « En grève contre Boeing », tandis que les automobilistes passaient et klaxonnaient.
« Je suis prêt à faire grève pendant deux mois, voire plus. Allons-y aussi longtemps qu’il le faudra pour obtenir ce que nous méritons », a déclaré James Mann, un jeune homme de 26 ans qui travaille dans une division de Boeing spécialisée dans les ailes.
Ni la Maison-Blanche ni les candidats à la présidence, la vice-présidente Kamala Harris et l’ancien président Donald Trump, n’ont encore fait de commentaires sur la situation.
Avec Reuters
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